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06/05/2013

E.....

 

De la boue on en avait plein les poumons, comme des gosses mal né non expectorés, et notre sang était trop noir pour se figé dans les plâtres de la bonne société ; flis du chaos jouir du présent par peur de le manquer en recherchant vainement l'inaccessible nous intéressait pas plus que de renoncer a l'inatteignable ; a la fac on nous enseignait la mort de dieu et la lutte des classe, mais personne ne disait rien de l'amenuisement sémantique de l'extase existentielle due a la collusion de la bourse qui détient tous les tenants et aboutissant des histoires sociales possible, avec la raréfaction des histoires individuelles en lesquelles nous aurions pu nous inscrire et nous dire que nous avions vécu dans un autre but que le frics; l'inaccessible s'était planter en nous comme un poignard en plein coeur ; on vivait crucifier, suspendue a une entaille béante pris dans la toile emmêlée d'une trop visible araignée géante, qui nous suçait le sang en nous cajolant de bienfaits dont on n'avait rien a foutre ; les rêve pavillonnaire de la middle class saturaient l'espace social d'un alphabet symbolique qu'on ne pouvait digéré et nous broyait autant qu'elle nous construisait en nous déportant vers l'ailleurs ; on était plein de contradiction et s'en affranchir nous semblait être la plus basse des lâchetés ; on n'était ni religieux ni mystique, seulement complètement sauvage et fou, vivant ; beaucoup y verrons de l'orgueil, on ne faisait pourtant qu'obéir a notre désir le plus lucide et le plus humble de ne rien abdiquer des possibilités infinies de la vie ; choisir nous semblait mourir et crever les ressources qui nous auraient permis de tout traverser; de traverser toutes les innombrables diffractions de l'existence qui en brouillées son sens a priori mais laissait espérer et concevoir une étendue surprenante de richesses qu'on ne savaient ni semer ni récolter ; peu nous importait la trajectoire, on ne sentait propre a aucune carrière, hormis celle de rafler l'essentiel contentement de n'avoir pas vécu en vain ; on voulait épuiser la vie, l'assécher de toutes ses possibilités sans rien lâcher de l'authentiquement vécu ; on refusait le biseautage de la verroterie qui réduit la vie a une peccadille ; et jaunit les coins abandonnée de l'esprit ; on multipliait les expériences les plus absurdes et les plus intenses ; on pouvait aussi bien défoncer des bagnoles garer Alsace Lorraine, que préparer un quatuors de piano et guitare électrique sans savoir en jouer ; on ne savait absolument pas ou on aller et ça nous faisait bander.

 

Bien sur on se plantait, non pas quand a la non-valeur de cette société, mais quand a la manière d'avancer dans la vie sans faire au moins le choix de renoncer a tout ; on errait des nuits entières dans la villes ; on marchaient dans le vide ; a quoi bon les rues, les trottoirs, les gens, la foule, les chats couleur néons tombant du plafond des impasses insalubres, si on n'avaient aucune raison d'avancer ; tant et si bien que notre désir nous revenait en pleine gueule avec le sentiment amer de la vanité de tout, qui rend impossible de commencer. On débordait d'énergie et de fantaisie, puis quand le moment arrivait d'en faire quelque chose on restait désoeuvrée ; toutes les nuits se ressemblaient parce qu'elles répétaient le même scénario désespéré qui de l'infini possibilité que contient la vie, conduit a son crash dans l'infini désoeuvrement ; on savaient pas exister; l'implant de la normalité ne prenait pas en nous; et au fond c'est ce qu'on reprochait inconsciemment a cette société ; n'offrir que des conditions serviles d'existence trop ostensiblement liées a la pure et simple exploitation inégalitaire ; on voulait bien être manipulé mais alors par les forces même de l'invisible, non servir de chaire a canon a quelques multinationale stérile au projet débile ; le plus dure c'était qu'on voulait nous faire croire que ce système était rationnel, humain, égalitaire etc.. alors que tout démontrait qu'il était foncièrement vicieux, absurde inégalitaire, fait pour les hypocrites et les lâches ; on pouvait comprendre qu'un métier demande un apprentissage, mais pas qu'il ne nous demande pas une abnégation absolue, un amour fervent, une patience infinie ; on haissait l'effort relatif, l'union contractuelle ; on ne vibrait qu'aux harmonies de l'indefectible et du mystere ; le problème c'est que notre désir interrogé plus loin, et demandait pourquoi il fallait choisir un métier ; et qu'hormis les réponses attenantes au flux boursier qui suintaient du cadavre de dieu, personne n'avait rien a dire; notre soif de vivre s'abreuvait aux interrogations d'une source toujours plus lointaine qui sapait tout fondement possible et nous rendait a la fois héritiers et prodigue de nos parents ; traître et saint en un sens, incarnation de la culpabilité de nos pères; et puisque tout le monde s'en foutait, puisqu'en dehors des moules a gaufres rien n'existaient pour eux, alors on se foutrait en l'air ; c'est pour dire que le divorce était la seul issue possible; on semblait invisibles inexistant parce qu'un mur d'incompréhension nous séparait du reste des vivants ; on entrait comme virgile dans un domaine en apparence absolu ou il semblait qu'aucun des hommes que nous côtoyons n'avait jamais mis les pieds. Aussi pour nous tout être social était un idolâtre, un religieux fanatisé par une raison d'être qu'il n'avait jamais interrogée, mais qui masquait sa peur de vivre et noyait son désir dans les apparences les plus idiotes et insubstantielles. Si le consumérisme et la recherche de l'argent nous dégouttaient, c'était en raison de l'impossibilité évidente de vivre comme cela d'un désir entier, logique avec lui-même, épousant sa souffrance comme condition de son bien, fort, puissant comme un flingue et sa balle soufflée; on se cherchait, on ne se rencontrait que rarement; dans les instants magiques de l'art mais on ne savait pas faire durer ces instants ; d'éclats en éclats a travers le vide, la dilatation d'un sens nous échapper qui exigeait quelque chose de vrai au-delà de tout mensonge ; on voulait une histoire mais pas se raconter d'histoire ; on errait avenue de grande Bretagne et si l'envie de plonger dans une piscine nous prenez on y allez : « allez putain viens juste un petit saut pour s'laver... » Et vas y ce qui devait être qu'un p'tit plouf, finit en chaut, et Bertrand qui bombe la pelouse de la mère Machin, et les lumières qui s'allument aux carreaux, et qu'ça gueule tant et plus....et parfois les flics venaient nous essorait d'une nuit au trou ; « dégrisement »ils appelaient ça. Même les salles de concert les plus glauques n'ont rien d'aussi prenant qu'une nuit au Rempart ; teste d'alcoolémie après les civilités d'usage, et dans une ambiance de cave de torture nazi, au mur salement lépreux le condé pas loquace parce que ca l'fait chier de rater la rediffusion de la remise du Brennus place du Cap, vous abois dessus ; « enlève tes pompes », et vas y que j'te pousse dans le nid douillet façon coque en béton passer la nuit au frais de la princesse en compagnie bien souvent de toxicos complètement allumés au dernier stade de la schizophrénie ; deux par cellule parfois on pouvait tenir une conversation a trois ; le plus marrant c'est que les flics qui faisaient les formalités avait souvent deux ou trois grammes de plus que vous ; et c'est seulement pour cela que j'les respectais ; ils avaient beau porter l'uniforme ils étaient aussi désespérés que nous, que nos parents, nos profs et toute la sainte société.

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