Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/08/2013

sans titre

Ce jours la, a cet instant précis ou Loannis entra dans l'unique poste de police de Kastoria, il ne vit pas la silhouette qui l'observait depuis le premier étage de la bâtisse, peut être était ce a cause du vent qui voulait jouer avec son galure, ou simplement du chiffrage singulier des reflets sur les vitres qui a cette heure, et en cette saison, allongeait les ombres des rares platanes qui griffaient les façades. Le bureau de Mendizabal était au premier étage ; une toute petite pièce dont la fenêtre donnait sur la rue ; Mendizabal était le supérieur hiérarchique de Loannis ; il était chauve, originaire de Kastoria, approchant la soixantaine, et il connaissait bien Loannis pour avoir fait l'école de police ensemble. Silia sa secrétaire accueillit Loannis par un généreux et dangereux sourire. Rien n'avait changer de place depuis son dernier séjour a Kastoria ; toujours claquemuré dans sa stérilité fonctionnelle, le bureau était resté figé dans son indifférence immuablement entretenu par l'impeccable Silia ; il n'y avait que sa robe fine, tachée d'ibiscus rouges géants sur un fond safrané qui avait changé. Il la salua, en lui jetant que tout ici avait changé, sauf elle, qui restait ce même soleil éclatant. Elle souris un peu timidement, et l'introduisit dans le bureau du boss qui aussitôt l'accueillit a bras ouvert en le serrant sur son coeur physiquement comme font souvent les peuples méditerranéens. Mais Loannis trop urbain certainement, eut du mal a s'abandonner. « Alors ma salope!...putain! ça fait plaisir de te voir!..., puis le scrutant a bout de bras, il miaula comme un loup qui a la queue prise dans la mâchoire d'un piège,.....toi, t'as pas bonne mine dis donc...si c'est pour ton macchabée rue Panormo faut pas te faire de bile....je leur ai dis d'envoyer personne, qu'il y avait pas d'quoi fouetter un chat...qu'on classerait l'affaire sans suite, mort naturelle ….tu crèches ou? ... » « Au Voramar près de la plage... » « ha oui, génial...surtout tu bouffes pas a l'hôtel, Marta se fait une joie de t'avoir a dîner. » Loannis acquiesça, mais le coeur n'y était pas. Aussi il revint sur l'affaire... « Tu as le dossier de la rue Panormo, j'voudrais bien le potasser un peu a l'hôtel tranquillement » « Y-a rien j'te dis la dedans c'est vide comme l'air, rétorqua Enriqué en lui fourrant une chemine cartonnée dans les mains qu'ils saisit par la même occasion, comme s'il voulait lui dire quelque chose de plus intime... « ...et ton divorce ….ça y est c'est réglé...t'as l'air encore un peu déprimé tu sais?...si ça va pas tu sais que tu peux compter sur moi... » « Non, non, tout va bien j't'assure »



Ce qu'il restait de la journée Loannis voulu en faire tout autre chose que ce pour quoi il était venu. A nouveau il se sentait las, et il se chercha une place a la terrasse du café Rizi sur laquelle son ame avait sensiblement louché quand il était passé devant une heure auparavant lorsqu'il avait emprunté la rue Agiou Athanasiou avec le soucis, non de la rapidité du trajet, mais de la surprise renouvelée qu'il éprouvait chaque fois qu'il la remontait, en se retournant plusieurs fois, sur cette gorge sèche de chaux fraîchement arboré ; ce plaisir, mince, mais essentiel dans son état, qu'il éprouvait lorsqu'au bout de la rue qui s'achevait au croisement ou était situé le commissariat centrale de Kastoria, une certaine vue du lac semblait paradoxalement surplomber la ville, et remuer quelque chose en lui, qui était plus profond et plus vrai qu'un rêve, quelque chose de plus léger que sa souffrance qui tressaillait soudainement de plaisir, comme si, au bout de cette rue, a l'autre bout du pays, la lumière, l'univers tout entier lui avait aménagé spécialement pour lui, une perspective qui transperçait son chaos ; de la terrasse du café, il bu longuement le balancement des larges feuilles vertes a pleine goulées qui semblaient comme des membranes veinées et transparentes d'insectes aux bouts des long bras ballants et croûtés des platanes jetant leurs lèpres dans les murs blanc et aveugles de chaux, comme si eux aussi, fatigués de leurs puzzle, c'étaient mis a peler pour entrer dans la lumière, comme on jette l'éponge par KO.



Il en profita pour consulter son dossier. Le mort n'était pas grec, mais portugais. Il s'appelait Baltazar da Silva, et était professeur a l'université de mathématique de Lisbonne ; le corps avait été rapatrié a Lisbonne sur la demande de la famille, qui avait émis un avis de recherche au commissariat Saint Lazare de Lisbonne. D'après les constations légales du médecin légiste de Kastoria, la mort été naturelle, aucune lésion n'avait été constaté, et le rapport concluait a un arrêt cardiaque consécutif a un burn-out comme en témoignait les taux anormalement bas de cortisol, d'insuline, de protéine C-réactive et de triglycérides dans le sang.Aux différents procès verbaux été joint trois photos du cadavre prise dans la position du décès ; le corps était agenouillé sur une peinture que le cadrage de la photo ne permettait pas de visualiser en entier ; sa bouche était posée contre le sol, comme s'il avait baiser ou laper l'eau d'un lac. Loannis pensa que c'était quand même là une fin bien étrange pour un professeur de mathématique dans un pays étranger en dehors des périodes de vacances scolaire. La rue Panormo n'était qu'a un pâté de maison de la rue Agiou Athanasiou ; Loannis décida d'aller y jeter un oeil par lui-même. Malheureusement le service de la voirie avait tout nettoyer sur la petite place ou une fontaine roucoulait imperturbablement. Il rentra a son hôtel et entra le nom de Balthazar da Silva dans son ordinateur. Il s'agissait bien d'un professeur portugais rattaché a l'université de mathématique de Lisbonne. Loannis appris qu'en outre ce professeur était un spécialiste de l'optique et qu'il avait publié plusieurs ouvrages concernant l'étude des mirages, dont un, intitulé « les villes fantômes » qui traitait apparemment d'un mirage a plus grande échelle qui concernait l'apparition soudaine de ville entière en Chine et en Espagne. Loannis repensa a ce qu'Enrique lui avait dit ; il n'y avait pas là, de quoi fouetter un chat. Pour clore définitivement l'affaire, Loannis entra dans l'ordinateur le nom, très lisible, de la signature du peintre.

Les commentaires sont fermés.