16/09/2013
sans titre (en cours)
Loannis et Silia rentrèrent ensemble a l'hôtel. Il était tôt, entre chien et loup, quand l'horlogerie déraille, et que des vapeurs s'échappent de la terre qui baille, reposée, et que le service d'étage souffle les lanternes aux ailes des papillons. Derrière la baie vitrée un paysage lunaire, dérivait dans les anneaux de saturne ; un grand cactus jaune, projetait des lueurs de foins jusque dans la chambre, ou les amants mangeaient le pain tremblant de leurs corps émiettés sur un ciel d'huître ; être épris c'est être heureux! Pensa Loannis ; Bonne pâte qui a dit elle est cuite ; foudroyé, ça y'est j'me suis fais baiser, c'est râpé c'est fini, les dés sont jetés ; pâte bâtie par la bonté de Dieu ; qui se fout bien des restes de la carlingue, plus de trou que d'acier, plus d'air que d'air climatisé, moins de planche au plancher, moins de noeuds dans les trous quand l'amour ne trompe pas, quand le réellement vide restitue aux dévorés le résidu éternel de l'alchimie, alors a nouveau la coupe du rien est pleine de ce vide transparent qui change la teinte du filament lorsqu'il se coupe a l'intersection du temps, ou se croisent des destins la dissertation des fluides luminescent comme des traces de néons dans les noires abîmes ; un linge blanc se souleva du lac et les taches du puits astral remontèrent au ciel en fumée ; un coton matinal polissait la lentille sans teint du cristal nerveux du lac ; miné de confusion la brume tourna du Livre quelques pages, a peine ridées devant la face rouillée du ciel ; c'est l'heure absolu de l'aurore, aux confins du temps, ou les extases se confondent, et ou les oiseaux et les figues parlent une même langue ; l'abîme n'est plus sans fond quand son chant retenti. L'hôtel accoudé sur la plage semblait la page blanche qu'une bouffée de pins dactylographiaient ; le long ruban d'encre immobile filait par les cent bras de la machine a écrire comme un cerf-volant qu'un gamin tire d'une seule main hors de l'abreuvoir du temps ; un flux nerveux de roches rouges éclata d'or soudain comme la foudre explose sous le marteau du bonze ; les pins se crispèrent dans leurs écorces, et la falaise rocheuse, apparue brusquement comme une vague plus haute que toutes les vagues, un temple surgit d'une célébration comme une menace capable de ruiner la langue de pierre contre le miroir bleu, ou s'adoucissaient le coeur et l'âme de Loannis, mêlés au secret parfum du sel lointain, dans l'aube infinie des douces ondes de Silia.
De leurs organes ils firent une croix, comme on branche un grille pain sur le secteur ; l'encéphale en boucle ses propres conceptions qui sont la même intention en face infiniment vivante de l'intérieure autant qu'a l'extérieur ; l'infini prit chair et frissonna jusqu'à la verge ; ce plaisir traversa leurs corps soudés comme un palimpseste nodal et par le sexe Loannis cru toucher au noumène ; l'accord absolu devint réel a l'instant même ou il disparu dans la jouissance, dans la tension qui disjoncte l'alternateur et donne au réel, un seul instant, fugace comme un clin d'oeil, une perspective absolue au contour idéal semblable a la transfiguration mentale du monde au premier instant de l'amour ; en un éclair le monde avait passé, et le réel s'était haussé a l'idéal dont le monde porte si peu de trace ; laonnis se représenta l'acte sexuel comme un renouvellement de l'innocence des corps, cherchant leur propre réalité dans la consistance de l'amour mutuel ; dense danse qu'aucune connaissance, même hollywoodienne ne fournit puisqu'il est fait d'aucune matière connue ; et si l'innocence n'est pas la matière d'un savoir le fait qu'elle existe comme qualité donne lieu a une voie ; il se représenta la chair comme un microscope électronique qui se verrait lui-même, perdue dans ses représentations, ou en spectateur établi de ces images que Shalima peignait ; les corps fondus au verger du sexe complétèrent la souffrance par elle-même. Le souffle a la charnière, un râle discret sur le gond pivotant aux interstices de la lumière, entre la mort et a joie, a la lisière de la transparence et l'amour rendrait plus qu'une impression passagère ; mais s'imprimerait dans l'air et dans le temps ; comme un chant ; quelque chose du chant de la félicité se retrouvait dans le champs des plaisirs ; la rupture de l'intelligence faisait partie de l'orgasme ; le corps a corps s'annula, seulement lorsque l'étain vibrant des musiques, fut partagé et transfiguré en un muet médaillon d'or, gravé sur chaque face, passant de chaque cotes de l'intelligence, comme la danse du secret sur les rayons de la mort, et qu'une transparence éternelle prit forme a partir de la boue des berges d'où émergeait son firmament.
Maintenant, ils sont allongés les corps emmêlés, étendus sur une immense pierre douce comme un talc ; sur un grand mur de pierre, que le vent perce au couteau. Ils se serrent par les yeux ; passent ensemble, le peu de temps qu'ils ont a vivre cet instant, plongent par le plafond d'écumes, passent a travers comme des accordéons, échangent leurs regards parce qu'ils jouent sur les mêmes notes. Ivre face a face ils rejouent l'axe du ton qui donne au miroir la faculté de rendre leurs images aux êtres d'avenir ; le plaisir sexuée encore enfouie sous leur innocence, entièrement recouvert, ne formait qu'un seul acte entièrement justifié par la longue vie de cet instant, qui dura entre eux pas loin d'une éternité, la jouissance donnait déjà a voir la substance transparente qui les liait par delà le temps, surgi du fond de leur miroir comme une perspective resplendissante de fascination ; loannis espéra qu'elle ne finirait pas dans un tiroir de commode a bouton ; l'asile ouvert passait en chacun d'eux comme une muette communion coulant par les yeux le sel de larmes sublimées ; celles qu'ils avaient bu, au goût rance étaient justifiées par la forme, la plus grande possible, du tout ou ils se défaisaient d'eux même pour être l'autre sans en avoir encore souffert ; restait a savoir s'ils le seraient aussi alors ; quand a travers la buée, la beauté du cercle spirituel aurait disparue et qu'il ne resterai que la succion du fiel par la corde artérielle qui en un instant seulement, renverse toute la constellation symbolique d'une vie qui ne tient plus a rien ; et qu'a la nuit tombé, l'errant n'a plus de lieu ou reposer sa tête. En paume, ils s'étaient tout pardonnés, scellés de lumière par leurs faces sombres, ils ne formaient plus qu'un astre éclatant, un concentré d'énergie pure et morte. La géométrie de l'amour partagé rendit cependant l'âme a leur miroir.
Le cerveau de Loannis n'était plus qu'une nervosité floconneuse, une neige de cendre, un limon imaginaire tout auréolé d'un regard perçant le puits d'une culpabilité essentielle, pour laonnis autant que pour Silia au regard perdu dans le feu ; loannis perçu a travers ses opaques abstractions, les ombres jetée en arrière des veilles qui perceraient un jour les joues de silia, a mesure que le temps y imprimerait ses sillons et que pourtant, son image éternelle inchangée giserait comme l'épave du premier instant ; Silia avait des sceptres dans le regard ; et loannis se sentait a l'abris dans son regard reconstituant ; après que le ciel au pilon ait rejaillit écumant de la fraîche rosée du tout premier matin du monde, et qu'une vierge ait apparue a Loannis, après la réflexion sur l'innocente matière de la vie ; Loannis semblait redécouvrir le corps nue de Silia ; le galbe de ses seins était maintenant plombée d'une infinie tendresse qui semblait tomber d'un ineffable relief ; d'une ineffable douceur d'intelligence et d'un réalisme parfait ; alors les giratoires sommets de la grimoire sensation, s'agitèrent d'une pulsion, qui sitôt morte se recouvrit de cendre et disparue. Qu'elle puisse revenir a l'esprit de loannis sous formes de tentations, tenait a la rupture que son esprit inculte et borné introduisait lorsqu'il pensait a la durée du temps, lorsqu'il se mettait a bégayer en parlant de réalité idéale qui serait autre chose qu'une chimère dont il ne savait si de la dire ne lui ôtait pas toute signification. Loannis découvrit par amour qu'il était un homme de peu de foi.
Il se leva. Silia s'était endormie, toute chiffonée de drap. Et devant la baie contempla le lac l'esprit clair et recomposé. Il y a des paysages de vent et de mort, des contrées de sous-lois fusillées, et de brumes matinales ou les peupliers tressaillent des lumières d'effroi et d'une absence métaphysique d'hommes, des matins d'antipathie, ou les bourreaux exécutent l'amour a l'aube gorgée du cri d'effroi ; la part réservée de dieu c'est la vie éternelle qui a cette forme de l'exécution du juste a l'aube a la lisière d'un bois ; c'est aussi la part du bourreau ; mais aux yeux du juste le tortionnaire n'a jamais exister ; il était moins que personne, une pure irréalité ; les yeux au bout des fusils n'ont pas de regard ; et l'effroi est écrit sur les peupliers tendrement vert, qui ignorent l'injustice ; et non au fond de leur yeux luisant d'une malice que la justice ne voit pas ; c'est la foret qui crient d'effroi quand ils tirent en lui. Il y répond, comme il peut, par une prière ; en se rattachant a ce qu'il a de plus cher, a ce que même au prix de sa vie, son âme ne consent pas a se défaire ; et les peupliers dans leur ignorance couvrent la mire des fusils ; ces lieux ou plus rien ne palpitent, et ou tombent a l'emporte pièce, les scènes impossible a comprendre ; pour écouler l'air chutant du conte il faut prononcer les mots que l'on ne comprend pas ; comme on ensemence le champs extra-sensoriel de la parole, dont la voie est déjà naît en nous ; a nouveau le germe d'un échos tombe là ou la terre se vide de son air jusqu'au dernier gargouillis ; que ne deviennent ils des riens, pourquoi l'injustice a t-elle lieu? Parce que l'Amour est. La question fouille les montagnes faites d'os ; dénichés, les rats quittent le roulis ; mais la tombe trace du néant un portrait qui ne s'essouffle pas tant qu'il reste une goutte de peinture a transvaser ; hier c'était l'éther enrôlé de force au pilori roulant ; aujourd'hui c'est le nautile traversant toute une pluie d'archaïques fentes, passant par la fissure liquide de la gamme du ton, sous l'épaisse langue de verre, sifflé jusqu'à la lyre, a ne rien retenir d'ici maintenant, que ce que l'amour peut en emporter ici et maintenant de son exécution ; commande qu'il revienne sur les lieux ou l'être sans destin conserve infiniment plus de l'amour, par sa maigre innocence, que la gabardine du sous-officier tueur ne le protège de la pluie ; avant que la hantise ne déballe sa part rendue au manquant qu'il sera pour finir, quand même.
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