05/02/2014
sans titre 7.8 (en cours; fin)
Ils marchent a travers la campagne en se parlant tendrement; sobre en parole, sans palabre, ils organisent leur séparation; entièrement ils revisitent leur vie, et chaque brique qu'ils enlèvent a l'édifice, ils ne savent ou la poser; souvent ils se sont disputer sans raison, mais maintenant, plus ils avancent dans leur champs de ruine moins il en ont de se séparer. Étrangement, ils se sentent bien a faire renaitre leur inventaire a la Prévert jetant pèle mêle leur bouquets d'osmose fanée au champs d'hivers livide et brun; en parlant ils tirent sur la racine du temps et trient les notes et les tons de l'harmonie; reste le silence entre eux, qui les rapproche comme quand ils étaient amants; nul ne pourrait comprendre de quoi ils prient, car leur langue a des résonances si particulières, que la moindre inflexion de la voix sonne comme un homonyme a leur oreilles expertes a travers toute la météorologie du sentiment; doux et implacable a la fois, ils tranchent sans trancher, glissent le long d'une voie qui les ramène a l'atome d'éternité, l'insécable sur lequel il se cassent les dents après s'être embrassé; ils pleurent en parlant sans pleurer vraiment puisqu'ils consentent a se défaire d'eux même volontairement; on dirait des ceuilleurs de champignons, remontant le long des grandes racines de chêne, cherchant, en vain, les segments de la vie pour se défaire l'un de l'autre le point de leur fusion; mais la soudure d'amour est tellement parfaite que le mélange n'autorise aucun retour en arrière; ou alors verdun, la boucherie, la guerre, la cote mal taillé des costume roide et incapacitant a jamais; mais la langue s'y refuse malgré eux, et ils tournent en rond en tirant des dons qu'ils s'échangent, de la souffrance qu'ils s'imposent; aucun motif ne les pousse a rompre pas même l'essentiel et nécessaire insatisfaction de cette vie; mais plutôt l'indiscernable vacuité de la plénitude du temps parfaite; si ils rompent aucun d'eux n'atteins la maturité ou la volonté se substitue a la passion subie et éphémère; et pour retrouver l'intensité de l'absence et du manque, s'ils leur faut effacer tous ce long moment de leur existence commune ils devront devenir plus voluptueux, plus attaché au bien de ce monde pour ne pas souffrir du ressouvenir de la plénitude perdue; de même qu'ils n'avaient aucune raison de s'aimer ils n'ont aucune raison de se séparer; ils ne peuvent s'expliquer cet acte l'un a l'autre, et ils buttent contre une ruse de la raison, ou plutôt de l'amour mise au défi de la foi qui doit se transcender sans raison pour devenir enfin adulte conscient de sa valeur éternelle poser dans le temps; ce qu'ils ne trouve pas c'est la raison essentielle, le motif sur lequel leur couple s'est déchiré; ils se disent qu'ils n'ont pas vu venir la fin, que la fin ressemblait au commencement; que certainement l'usure des mots a rogner sur l'édifice enfouie le vide sanitaire qu'ils auraient du élargir, pour faire respirer les murs; et aussi, qu'ils n'ont pas su s'entendre complètement, qu'ils ont vécu a contre temps, une harmonie intuitive dont ils n'ont peut-être pas la pleine conscience et que même si c'est trop tard, même si le pardon ne peut plus rien changer, ils se pardonnent quand même; alors les mots si doux si familiers prennent des consonances guerrières, s'allument de teintes explosives comme des bombes incendiaires; aucun paysage de guerre ne s'étale autour d'eux, tout au contraire on dirait deux amants blêmes qui s'égorgent tendrement dans le plus bel azur; ils se jugent mutuellement sans reproche, leur bonheur n'a jamais été aussi parfait qu'au moment de le détruire, aussi fort qu'a son point faible, aussi serein qu'en pleine panique devant sa fin certaine, leur amour n'a jamais eut cet équilibre ou la confiance est égal a l'incertitude du destin, leur amour n'a jamais été aussi plein de lui-même qu'au moment ou il est pourtant sans ressort, leur passion n'a jamais était aussi calme et consciente qu'en cet instant ou elle cesse d'être inconsciente, refoulée, et s'effraie de sa reconversion volontaire et quand ils ont tout récapitulé, ils pleurent et capitulent devant leur propre incompréhension des voix de l'amour qui suit les chemins a perdre la raison.
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