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18/11/2014

Note

L’écriture comporte en elle quelque chose du vecteur essentiel de l'esprit ; une trace indélébile que chaque phrase reproduit ; dire qu'elle s'enfonce dans l'inconnu c'est ne dire encore que la moitié de la vérité ; elle aborde l’indétermination absolue de l'avenir en ayant déjà l'idée d'une relecture semblable a un éternel ressouvenir du rapport sensé a ce qu'on a pas soi-même solipsistement bâtit puisqu'on s'est déjoué des pièges de la mémoire sensorielle en lui cassant les pieds; écrire c'est inventer cette défiance envers soi qui permet a la relecture d'avancer a partir d'un événement présent entièrement fondé sur l'avenir (essence de l'amour) et de comprendre qu'elle n'appuie pas son sens sur un passé, mais sur l’être donné de l'avenir qui rend l’être présent irréel; ce que l'on trouve de « bizarreries » dans la poésie de Rimbaud ou le théâtre de l'absurde, comme dans toute écriture qui n'est pas dénuée d'invention et de ce désir d’œuvrer a l'assomption du vouloir dire fondamental, relève de cette défiance envers soi-même, qui rompt avec l’écriture du souvenir sensible a la façon de Proust qui ne restitue pas le face a face de la verte primitivité de la foi d'un être prenant conscience de son manque de realité ; la projection désirante ne s’éprouve en sa verte primitivité qu'a la condition de déconstruire son savoir, qui en libère la forme en se projetant vers un avenir dont elle ne sait rien, mais attend l’être qui confirmera sa croyance; quand dans la mort de Virgile, le poète au seuil du trépas, « rêve » qu'il passe en barque a travers les éléments, on a cette déconstruction de la forme du désir qui s’épure des matières du souvenir, non pour oublier en se plongeant dans le Styx, mais pour appréhender a nouveau l’être selon la plus profonde présupposition du cœur et de la réflexion, dont cœur et réflexion tirent leur réalité qui leur manque et que savoir et souvenir avaient occulté. C'est exactement la reproduction du mouvement spirituel de la foi, son « comment » dirait kierkegaard, le cœur du désir devenant conscient de la réalité qui manque a sa forme cohérente qui ne repose a priori sur aucun savoir mais qui tourne autour du savoir déconstruit du souvenir, la subversion de conscience en connaissance de sa valeur éternelle de son ressouvenir ayant pour commencement un tel événement dans le temps ou l'incertitude objective absolue est la forme de la certitude de l’éternité. Christ est le paradigme de cette subversion dont l'occasion est a chaque fois redonné qu'un être en aime un autre. Et c'est aussi pour cela que ce livre est un très grand roman. Chaque phrase n'y est ciselée qu'en fonction de ce paradoxe partout sous-jacent, de sorte que l’écriture réalise et développe sous nos yeux ligne après ligne, cette absurdité incroyable et pourtant bien réelle de l'infini possibilité de la relecture contenue dans un cadre finie d'un ensemble de signifiants par elle, transcendés.

 

 

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