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19/05/2015

Sur les iles bienheureuses (Friedrich Nietzsche)


Les figues tombent des arbres, elles sont bonnes et savoureuses ; et tandis qu’elles tombent, leur pelure rouge se déchire. Je suis un vent du nord pour les figues mûres.

Ainsi, semblables à des figues, ces enseignements tombent vers vous, mes amis : prenez-en la saveur et la chair exquise ! Autour de nous c’est l’automne, et le ciel clair, et l’après-midi.

Voyez quelle abondance il y a autour de nous ! Et qu’y a-t-il de plus beau, dans le superflu, que de regarder au dehors, sur les mers lointaines.

Jadis on disait Dieu, lorsque l’on regardait sur les mers lointaines ; mais maintenant je vous ai appris à dire : Surhumain.

Dieu est une conjecture : mais je veux que votre conjecture n’aille pas plus loin que votre volonté créatrice.

Sauriez-vous créer un Dieu ? — Ne me parlez donc plus de tous les Dieux ! Cependant vous pourriez créer le Surhumain.

Ce ne sera peut-être pas vous-mêmes, mes frères ! Mais vous pourriez vous transformer en pères et en ancêtres du Surhumain : que ceci soit votre meilleure création ! —

Dieu est une conjecture : mais je veux que votre conjecture soit limitée dans l’imaginable.

Sauriez-vous imaginer un Dieu ? — Mais que ceci signifie pour vous la volonté du vrai que tout soit transformé pour vous en ce que l’homme peut imaginer, voir et sentir ! Votre imagination doit aller jusqu’à la limite de vos sens !

Et ce que vous appeliez monde doit être d’abord créé par vous : votre raison, votre imagination, votre volonté, votre amour doivent devenir votre monde même ! Et, vraiment, ce sera pour votre félicité, vous qui cherchez la connaissance !

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