Matiere infondée

 

Wayne Thiebaud

 

       Parvenu a la limite de la pensée, mais bien arrimée a la chaîne des mots, le Volusia Steamhip s'immobilisa devant sa propre image ; la pointe de sa proue semblait fondre dans ce qu'il fallait bien appeler, du fait de l'image imparfaite que devanbas en avait depuis le hublots de sa cabine, une transmission physique de l'intention qui transcende le monde, dont il voulu s'assurer de la cohérence en se levant tel un Zénon qui éprouverait sa thèse en marchant ; des qu'il fut sur le pont, il découvrit, toute une ceinture d'analyseurs de ligne qui émettaient des traces de brouillages successif qui inondaient le cœur de ce monde aussi étrange que palpitant ; devanbas découvrait les temples magiques qu'une tempête magnétique descendue des premiers temps de l'informatique des cavernes avait soufflée a la poussière; c'est la entre ces nuage que le regard du voyageur suivait la trace de l'invisible, une fréquence rocheuse surgissait des flots, bientôt couverte de pins et inondé d’étoile comme si le premier bain était encore d'actualité ; et cette douceur du souffle presque mauve, qui descend le courant de ses intentions reliée a elle-même en forme de cercles et de danses célébrant le dépôt ; mains vides a travers les ages, elle suit son chemin ; dort dans le jus d'un œil, se réveille a l'aube ; chaque matin elle noue son sari a ses reins, parce qu'elle veille au plus profond du cœur a la dérive des icebergs bleus qui filaient de part et d'autre du Volusia Steamhip, annonçant les premiers drains polymérisés de l’île artificielle qui n’étaient pas d'un métal commun, mais d'une sorte d'alliage brun et orange foncé qui se mêlaient sans se mélanger en une mosaïque évoquant un lichen froid aux couleurs glaçantes comme les ventouses de la lave; devanbas eut aussitôt le sentiment qu'un battement de cœur s’était échappé du torse d'Ulysse, ce demi-dieu, a l’histoire arrachée a un paradoxe de temps.

oliver vernon