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09/05/2013

Exod...

Ma renaissance me pris une bonne dizaine d'années; aussi suis-je depuis resté toujours quelque peu incrédule devant ces hommes et ces femmes qui affirment leur foi en récitant quatre pater toute les deux heures, mais qui ignorent tout des affres du sentier et du martyr de la raison; par contre quiconque était capable de comprendre l'innocence de job, suscitait mon admiration, et avait a mes yeux, le coeur assez pur pour traverser sa mort dans l'effroi; pendant des siècles l'occident avait conservé cette forme de culture qu'est l'édification, puis subitement les soit disantes Lumieres l'avaient pris en haine, et y avaient substitué une pseudo société d'abondance et de progrès, triste modernité d'où était biffé la dette mutuelle d'amour et ou ne croissait plus que le mensonge d'un système d'une violence brute et muette qui asséchait l'homme flétrie par la haine et la méfiance ; bien souvent on invitait les charclos qui squattaient la cage de l'immeuble a venir se restaurer chez nous; ou les toxicos qui venaient se fixer sur le pas de notre porte ; on faisait réchauffer les restes, on leur donnait un duvet, une couverture; et ils repartaient, emportant avec eux un péché que nous avions de moins sur la conscience; a aucun moment nous ne leur faisions la morale, car en l'espèce il faut agir comme Brutus refusant que les conspirateurs prêtent serment; le vieux dossier commun enfouit sous la pile des privilèges, était en train de passer a travers les failles de l'illusion ; mon corps cessait de se défiler, sans qu'il soit besoin d'aucune camisole d'autorité ; en acceptant l'incompréhensible mon esprit acceptait d'habiter sa condition contradictoire ; tous les fils de la relégation des vies sous tutelles étaient rompues; le risque était absolu, et tout en moi semblait recouvrir sa vraie nature; j'étais déjà embarqué, j'avais déjà quitté le port et connu les tempêtes des abîmes ou je m'étais mordu la langue d'impuissance, désormais, après avoir lutté contre l'ange que je ne pouvais être au vu de mon passé, blessé a mort dans cette lutte, je pouvais enfin librement trouver l'être pour lequel tout est possible; depuis que mon coeur avait trouvé une Parole qui parlait de ce qu'il désirait et qu'il ne pouvait être, il pouvait naviguer vers lui en démêlant sa propre contradiction consciente; celui auquel il s'adressait librement, en confessant qu'il n'était qu'un homme imparfait, n'était que silence exigeant infiniment plus que ce que les hommes attendait de manoeuvre et de compromis; j'appris a être la parole en laquelle sont ceux qui vivent mystérieusement dans les livres saints; et les failles de la raison pouvaient bien agrandir le reliefs déchiré des fractures jusqu'à faire paraître le souffle repoussant et monstrueux, la monstruosité du face a face avec l'impensable était devenue au contraire l'apaisement de l'angoisse, comme si la raison en mettant tout a coup la main sur ce qu'elle ne pouvait ni produire ni détruire devait, en se niant retrouver son assiette dans le crée et le relatif ou elle avait toute sa place; les impressions du souffle qui repoussent étaient désormais subverties par la mort a moi-même, plus que simplement refoulées, et, inchangé, immuable, soufflant sur la poussière de mon être inaccessible et secret, insaisissable a toute pensée, ce souffle nue de la sobriété effroyable n'eut plus pour moi que la douceur ineffable d'un baiser qui n'en finissait pas de préciser mon être sauvé du vague.

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