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16/05/2013

Hava Barzegar 1

 

Ce n'est pas seulement ca l'enfer: l'insupportable douleur, le corps en charpie, les supplices, la mèche du fouet, et les fers a repasser chauffés a blanc qu'on plaque sur le ventre des jeunes filles dans les salles aveugles de tortures; ni seulement les gémissements dans les couloirs, les coups qui pleuvent sur une femme enchaînée a une chaise, défigurée le visage en sang, l'oreille droite déjà a moitié arrachée et pendante que Hava aperçoit un instant alors qu'on la pousse, elle si frêle, si jeune, tellement vivante et belle, dans la salle de torture suivante; car l'enfer est froid comme l'isolement du tortionnaire; et invisible comme l'absence d'esprit, l'arbre sec qui ne produit qu'un néant de fruit, et c'est bien dans l'ambiguïté glauque de ces échos cruels dans les sous sols de la prison d'Evin, que l'enfer trouble le jeu de celui qui appartient au mal sans en subir la contradiction, et qui a tout jamais se distinguera de ceux qui sont passer entre ses mains, sans pouvoir y échapper, mais qui pourtant ne lui auront jamais appartenu et en sont quitte pour toujours; Hava sait déjà en montant de force dans la voiture des vevaks que sa beauté est une insulte pour les mollah du mal, ces blasphémateurs misogynes et fous idolâtres des défiances de leur amour volupteux de l'insensibilité qui marquent le manque d'esprit et l'absence de coeur; hava avait osé tenir des propos simplement humain en un pays ou toute justice et toute humanité sont bannies; la sainteté est elle le fruit de l'inhumanité? Combien d'innocents fallait il massacrer pour devenir saint? Jusqu'à quel point fallait il s'enfoncer dans l'injustice et l'insensibilité pour que l'esprit finisse par confondre le vice et la pureté? Elles connaissaient ces hommes, ces fanatiques qu'on ne contredit pas sans courir le risque de mourir sous leur coups; elle connaissaient leur bêtise immense, leur mauvaise foi sans borne qui donnait a leurs opinions d'inculte les dimensions apparentes de l'esprit; elle était sensible surtout au fait qu'ils prétendent se substituer a dieu, pour guider les hommes sur la route de la vie, et au fait qu'en le louant de cette manière, en exigeant plus des autres que d'eux même, il étaient l'incarnation vivante du démentis de leurs prêches qui n'enflammaient qu'une culture de la haine des femmes comme conditions de la sainteté sans parole; instinctivement elle avait toujours hait cette opiniâtreté vicieuse a s'enfermer volontairement dans des camisoles mentales qui revenait ni plus ni moins qu'a s'idolâtrer soi-même; comme n'était que pur idolâtrie de soi, le plus grand des blasphèmes, le principe, anti-coranique de l'inégalité des sexes, qui des le fondement, rendait toutes pensées impossible, toute loi partiale et inapplicable, toute compréhension impossible entre les hommes parce qu'incohérente, et finalement souillait toute sainteté sur terre. Instinctivement l'ignorance toute pétrie de tendresse de son grand-père, semblait rayonner comme un diamant comparé a ces masques hideux de l'idéologie masochiste et tribale ériger en théologie ultime et système divin de la pensée; comment aurait elle put ne pas haïr cet état de fait immoral et absurde? Le simple fait de respirer le même air que ces hommes prouvait qu'il y avait égalité entre eux; fallait il qu'elle cessa de respirer pour garantir la paix de l'esprit aux monstre? Il le fallait.

« Chienne!Chrétienne! » lui lança dédaigneusement son bourreau en lui crachant au visage; une religion ou dieu avait été conçue dans le ventre d'une femme, étaient au plus haut point irritante pour l'esprit étroit de ces païens adorateur du phallus qui se disaient enfants des livres saints; Hava ne connaissait rien du christianisme, mais rien ne la choquerait certainement dans le fait que dieu ait put prendre corps dans la matrice d'une femme; rien ne heurterait l'idée qu'elle se faisait de dieu qu'elle concevait seulement comme inconcevable; et cette idée la soulagea des souffrances imminentes qu'elle envisageait; parce qu'elle lui permit de comprendre qu'en son ignorance de dieu, elle était plus proche de lui qu'aucun tortionnaire idéologue ne le sera jamais; immédiatement cette intelligence se manifesta dans le sentiment que son bourreau ne partagerais jamais aucune idée juste sur dieu, et que si dieu était inconcevable, alors il l'était aussi que son bourreau soit prisonnier de l'enfer qu'il allait lui infliger et dont il se croyait exempt; et que malgré sa superiorité apparente et fausse, il était plus a plaindre qu'elle puisqu'il ne connaissait rien de celui au nom duquel il allait la faire souffrir parce qu'elle en conservait dans son coeur une connaissance plus juste qui éternellement l'affilier au créateur que le tortionnaire ignorerait a jamais; elle savait qu'elle allait devoir faire face a un monstre qui se régalait d'avance de toutes les flétrissures qu'il pourrait oser impunément; déjà elle sait que plus il la flétrira plus il aura la satisfaction du devoir accompli; celui de démolir l'expression vraie de son idée juste de dieu dans sa parfaite beauté persane, avant de la tuer pour ramener la paix dans son esprit démoniaque ou ne règne que l'éternel désert du néant; le tourment infligé était directement proportionnel a la nature voluptueuse du tortionnaire et au caractère irréfléchie de la tromperie spirituelle dans laquelle il croyait entretenir son idée de dieu; derrière la flétrissure de la victime, le tortionnaire qui avait carte blanche entretenait avec sa propre folie froide et insensible, un rapport au réel dénué de toute différence, et un rapport a lui-même dénuer de l'infinité de l'esprit; tout au contraire dans son idolâtrie il pensait être suffisamment l'égal de dieu pour que tout trouble intérieur provoqué par la beauté des femmes ou des arts et du monde, lui paraissent être une dérive; pauvre fou, pauvre malade mental, pitoyable vanité de se croire l'égal de dieu qu'on frémit devant sa différence comme s'il s'agissait d'un mal; c'était tout cela qu'il allait faire payer a la beauté d'Hava; cette maladie de l'esprit en l'homme qui se supprime lui-même dans l'insensibilité du tortionnaire impitoyable ou rien ne devait paraître autre ni autrement que de la façon dont il pensait pouvoir l'appréhender; homme a la mesure de toute chose, esprit dénuer de réalité , irréalité capable cependant d'infliger les plus grandes souffrances a ces autres hommes qu'habitait l'esprit d'une différence absolue de dieu ; son bourreau hava le ressentie comme un esprit tellement refoulé qu'il ressemblait a un figuier mort sans racine; et effectivement le bourreau luttait contre son sentiment devant la fragilité d'hava; cette beauté qu'il confondait avec la tentation parce qu'il était sexuellement obséder par la possession physique des corps étranger et angoissant; esprit immature plus qu'arriéré, le bourreau avait lui-même infiniment plus peur de la mort que la pauvre hava; de cette mort dont il sentait les permisses dans la porosité de la sympathie qui délitait son système de représentation pécheur, son système de défense devant celui qui le juge coupable pour qu'il justifie son appartenance, s'exclue lui-même de l'orbe divine avant d'entrer dans la certitude des fixes; cette sympathie qui s'il l'avait suivit l'aurait mené a l'amour et au sacrifice de lui-même, plutôt qu'a la torture de ces frères; quand il la menotta les main dans le dos sur la chaise, elle aperçue dans son regard le dernier éclair d'humanité, d'intelligence réciproque qui lit les hommes dans un même poème; et des le premier uppercut qu'elle pris en plein visage et qui lui brisa immédiatement le nez et la mâchoire, elle sut qu'elle était devenue une chose dans l'esprit de son tortionnaire; et peut être était ce parce qu'il voulait éteindre au plus vite tout sentiment humain en lui que le premier quart d'heure était toujours le plus violent, celui ou le tortionnaire frappe pour entrer dans la peau du tortionnaire; celui ou au plus vite il ne lui faut avoir affaire qu'a un tas de chaire sanguinolent, a un objet dont le sort n'est plus celui d'un être, mais ou déjà l'occupe la préoccupation plus pénible que de frapper, d'avoir a se trimbaler cette bûche jusqu'au première oubliettes ouvertes; hava sait que c'est au mystère de sa beauté que le monstre assoiffé de sang en veux, que tout ce qui brille et lui échappe l'excite davantage dans l'exercice du couteau sur son visage; et a chaque entaille du fouet sur son corps nue, elle sait que la bête s'abreuve de son blasphème, de tuer le mystère de cogner la beauté jusqu'à la transformer en ce cloaques de sang, jusqu'à transformer la beauté en verrue sans mystère ou il se justifie de sa haine de dieu; elle sait qu'il ouvrira finalement un tiroir sous la table de bois, et qu'il en tirera les ciseaux de couture qui lui découperons les tétons de ses seins; elles sait qu'elle ne peut fuir son corps, qu'elle ne peut échapper a l'abîme ou toutes ses représentations vont dans l'extrême souffrance rejoindrent l'irieprésentable ; après des heures de torture le monstre s'apaise, la volonté de faire souffrir est en lui a égalité avec l'absence de raison de l'horreur commise, et dans l'insensibilité ou il s'est fait la proie la plus lier du mal éternel le tortionnaire, au comble de l'illusion se croit en paix. Il détache Hava, la traîne jusqu'au premières oubliettes; il l'a tellement abîmer qu'il ne prend même pas la peine de fermer la porte de la cellule; épuisé il s'engouffre dans sa chambre, une cellule aménagée; s'effondre sur son lit; et se laisse envelopper dans les langes trouble d'un rêve: il porte un corps en lambeau a bout de bras dans l'aube sinistre d'un faubourg de Téheran; il passe l'enclot d'un jardin, frappe a une porte, ceux qui lui ouvrent sont terrorisés, hurlent des cris qu'il n'entend pas; il leur tend le corps d'une jeune fille désarticulée comme une poupée de chiffon, et dans un large sourire glauque de bête fulminante de voluptueuse douceur incompréhensible dit aux parents: « J’ai épousé la petite hier soir, je viens chercher la dote, ça sera pour l’enterrer. »

 

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