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19/05/2013

Pré-limonaire

Le bus traversait une foret d'encarts publicitaires géants pour se rendre a l'université situait sur la périphérie extérieure de la ville ; les images irréelles défilaient sur sa droite dans le sens inverse de la marche comme un lent effilochage de rushs dans une cabine de projection rayée, qui débobinait et rembobinait machinalement le même scénario, appuyant sur les mêmes cordes usées de la même ficelle psychologique; mais faire cents cinquante milles fois l'aller retour a son bureau dans une carrière ne transforme pas l'illusion en vérité; et les pubs qui surgissaient les l'une après l'autre, dans un esprit obstiné de relance permanente du désir par ce qu'il savait ne pas être son objet ne trompaient que ceux qui y consentaient sciemment; mais tous jouait le jeu, faisaient semblant, comme si l'empan de la réalité devait absolument être contenu dans le cadre bissauté de cette vie sociale fait de suppositions hypocrites qui ruinent tout; et impose des frontière et des conditions inhumaines de restriction a la révélation et manifestation de l'humain, qui les déborde s'il veut être cohérent et vrai avec lui-même avant tout; pas de pire ennemis de l'homme que l'humain; comme si la vie dans la dimension de l'être-vrai ne consistait pas, en tout premier lieu, a sortir de cette caverne populeuse et glaude de lumiere dioptrique tamisée, pour risquer d'autres hypothèse que celles de la contradiction nier en permanence et systematiquement non assumée. Au-delà de la ville, par certaines percée d'immeubles, on voyait les Pyrénées , rose pale de glace fondue a la crème de gris des nuées, mais le bus ne semblait ni s'en approcher ni s'en éloigner quoiqu'il fut en mouvement. Devant chaque affiche l'auto-suggestion du besoin de substitution avait écarté le parler vrai de l'être de désir; et leurs messages mensongers se sédimentait en une un fine couche de culture opaque ou le mensonge volontaire trouvait son milieu naturel pour devenir un reflex inconditionné; comme dans un mixage ralentit, ces coupeurs de route, ces bandits de grands chemin vous détroussez le pèlerin plus dextrement que ceux des siècles éteints; pas tout a fait sans arme ni violence, ils retournaient la voix du mensonge en oracle de vérité; dans ces conditions il devenait difficile de ne pas douter de la nature fausse du monde délimité d'une marge de fausse priére, qu'on s'imposait parce qu'on avait perdu la loi infinie, la règle et la clef du jardin d'éden au colin-maillard ou seuls ceux qui bandaient aveuglement, arrivaient a conserver l'espoir de retrouver la clefs des champs qui ouvre le parc d'enfant a des horizons d'être-vrai ou le jugement des hommes, ni leur reconnaissance, ni leur condamnation ne suffisent plus pour vous toucher; de même Lund ne pouvait y jeter un oeil distrait, sans avoir l'impression de tomber dans un piège qui se refermait non pas tant sur sa bourse, que sur lui mis en cage , catalogué dans une catégorie de consommateur; une catégorie qui étouffait la vie, qui l'enfermait dans la supposition que la vie posséder en elle-même tous les moyens de sa conservation, et ainsi clôturer son champ dans un soucis d'argent que cultivait les grands mollah de la finance, dont Lund n'avait rien a foutre, et qu'il trouvait d'une vulgarité absolu, comme tous ceux qui vivent sans argent d'avance et au jour le jour, a la grâce de Dieu; leur teneur était en substance rigoureusement toujours identique, et ne parvenaient pas a faire croire a un intérêt pour la vie de ceux auxquels ils s'adressaient, autre que factice et feint; efficace mais stérile et déshumanisant;

Lund était toujours mal coiffé, les cheveux en bataille n'avaient pas vue de brosses ni de miroir depuis des années, depuis qu'il avait décrochait du meublé qu'il louait en plein centre ville, tous les miroirs, qui disait il, appelaient au meurtre publicitaire, au suicide spirituelle dans les temps de crises sémantique, parce qu'il rétrécissaient l'épaisseur salvatrice de l'angoisse révèlante, a une fine impression de superficialité, une mono couche de prêt a dénier ripolin qui masquait sous les apparences, et leur règne incontestée, les non-lieu de l'esprit ou devait se jouer la partie la plus décisive de sa vie, qu'était son histoire d'amour et son coup de foudre pour Sybil; il croisa en outre deux pubs pour l'ouverture prochaine d'un nouveau fast food, trois réclames vantant les mérites indispensables de la haute technologie, dont l'argument principal était d'avoir réorienté les enceintes des i pad vers les oreilles des utilisateurs, une affiche de concert complètement illisible, hormis le logos du conseil général du coin, deux rôties de boeuf géants, lardés et ficelés, alignées cote a cote, un pour chaque oeil; un saucisson grand comme un pipe line de chair a saucisse, et trois perceuse dévisseuses sans fils, a tête automatique, dont le prix écrasant toute concurrence, jouait le jeu de la compétition hyperbolique du symbole, en restant, malgré tout, prohibitif et exorbitant; dans le monde de Lund on ne s'extasiais plus devant rien hormis le court des prix. Peu a peu l'enseignement des langue s'était éteint sans que personne ne s'en offusque puisqu'au fond la monarchie tyrannique de l'idiotie mathématique pouvait enfin s'introniser seule langue universelle de la vérité, et qu'au fond cela arranger bien les choses, puisque l'humain etait une question depassée; le bus s'arrêta et dégaza une cargaison de légumes chaussée sport, qui détala sans demander son reste, rejoindre certainement quelques autres athlètes du triathlon financier cherchant les divines louanges d'une obscure boite a gâteux de la notation économiques post-industrielle, virtuelle et délocalisée. Comme tous les jours Lund ne pouvait s'empêcher de se lâcher intérieurement : «  allez allez mes p'tites cailles, vit' vit' faut y'aller a la gagne ta croûte de maquillage hors de prix si tu veux t'faire passer pour une beauté; ...houlllaaa, mais j'l'avais jamais vu celui la? ….chef de rayon? Chargé de clientèle? Drh? ...putain...belle gueule de premier, trompe l'amour, matamort, l'air martial mâchoire et ongle au carré...magnifique empaillé!... » ; une fournée d'étudiants multiforme pénétra dans le bus, leur visages ne rayonnaient ni de joie ni d'intelligence, mais déjà flétrissaient des premières ramures de l'abrutissement auquel les meilleurs d'entre eux se sentaient comme un honneur d'être destinés; le bus traversait maintenant les pages jaunes de l'annuaire tant les numéros de téléphone en quatre par trois avaient subitement remplacé les encarts publicitaires ; cet océan numérologique lui donna le mal de mer; « Quel sorte d'habitant peuple ce genre de milieu? » se demanda Lund , « certainement un être marin en mal de raz de marée de symbole, une pelote d'embryon nichant dans un amas cellulaire, une glaire de cellules vivant au plus profond des obscurités marines.....Je peux déduire la nature du lion en suivant simplement la trace de ses pas; mais que dirais-je du lion, s'il revient sans arrêt sur ses pas, si chaque pas renvoie a la totalité des autres par des voies différentes? que puis-je déduire des traces ou vivent ces êtres? sinon qu'il sont dans la pleine confusion, ou bien en reforme permanente, tellement tous leurs signes ne renvoient a rien, ou ce qui revient au même ne se renvoient qu'entre eux...et au nombre...tout d'ailleurs n'avait pas commencer par cette usurpation tardive dans l'histoire humaine; mais pourquoi la langue en était venu a parler du nombre comme langue de la vérité? L'apparition du nombre était déjà en soi la première manifestation de la suppression de la langue par elle-même; premier jalon d'une explosion de l'etre-vrai dialogique retombant en couche de sédimentation civilisationnelle;  N'y avait il pas la des le tournant pythagoricien, comme un renoncement a quelque chose, qui faisait du langage l'outil de monstration du nombre comme saisit et forme de l'être-vrai? Un dessaisissement de la conscience parlant de son être-vrai, renonçant a être-vrai, pour laisser s'épanouir sur son cadavre les remugles d'une illusion géométriquement parfaite qui se refermait sur le mutisme démoniaque des consciences encapuchonnées par un monde d'apparence conforme et logiquement tellement cohérente qu'il était absolument impossible qu'aucun être en soi paradoxal ne l'habite jamais....tellement parfait, tellement vide et tellement stérile.... c'est certainement pour cela que steve jobs avait acheté pour plusieurs milliards de dollars une application lampe torche intégrable a tous les i-pad.....voulait il imiter Diogene?.... ce que je vois.... cette ville recouverte d'un palimpseste symbolique pris de panique, n'est que poussière et langue de néant; résultat de deux millénaires de mathématisation du réel, d'evisceration de la langue, d'evaporation de l'etre-vrai, part infime d'un refoulement spirituel aux dimension cosmiques, ou jamais aucun humain n'a habité; c'est le big bang des origines du renoncement a être-vrai, qui retombe en poussière de parpaings et de briques élevant ses temples de finances sur broad street; poussière de l'éclatement de l'être-vrai qui s'ensevelit sous l'illusion du bonheur factice pour ne pas voir en face la vallée de larmes qu'il doit traverser; chaque étage supplémentaire ajouté aux gratte ciel n'est composé encore que de lointains cristaux de la lucidité adamique, retombait en glaise et mortier de l'expulsion première de l'homme par lui-même, hors de son être-vrai, qui a forger l'esprit du nombre; c'est pour cela que le monde est celui de la masse et de la foule; l'exil de la vérité façonne l'illusion géométrique, d'un monde a étage ou chacun coure vers le sommet de sa perte; mais l'antenne parabolique qui trône désormais sur les nouvelles twins towers n'était a l'origine qu'un cure dent entre les lèvres d'Adam »



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