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24/05/2013

La folie supérieure

La paix chante la louange du jardin. Le coeur retourné conserve l'unique emprunt des ronces dans la trace du soleil incendié d'herbe folle. La tiédeur des peurs de ventre indécis suffoque l'ensemble sans imitation des amants réunis. Manger ne calme pas l'appétit, ne comble pas le déficit d'image quand chois le règne de l'incompréhensible, mais entretient le bouillon de noce dans le tiède enchantement tentateur. Ne vous souciez pas de ce que vous mangerez. L'homme banda des yeux la femme vertigineuse, et le vertige épousa le bandeau. Aveugle ils s'aimaient sans comprendre et la tragédie les emporta dans leurs fils. Quand ils rouvrirent les yeux, le premier matin du monde avait fuit, et les mailles du bandeau grillageaient désormais le jardin devenu inaccessible; le couple s'éveilla sous le dais nuptial du cordeau de la scène de crime; unit par les liens du savoir, dans le périmètre interdit le jour avait changé, l'atmosphère s'était chargé d'exil. L'homme supposa la cécité de son père, en taillant les roseaux du paravent de la femme. Ils étaient nus. Premiers amants diaboliques de l'intime vue, hors champs du père, ils conçurent l'humanité, loin du jardin; hors sol leur amour était unique vie de l'intime et plus rien d'autre n'existait hormis le désert aride qui avait tout recouvert autour d'eux; s'en rendrait ils compte? Ils mourraient certainement; l'ignoreraient ils? Ils vivraient; l'or fondu leur brûlait les mains comme du sable, et la bénédiction les condamna a l'errance. Ils échangèrent le vaste jardin contre la reconnaissance de leur lien infime maintenant perdu dans l'immense; ils partagèrent la connaissance de l'amour réciproque qu'avait interdit le père du silence pour qu'aucun reflet du monde a venir ne miroite en ce monde et ne trouble l'innocence; et ils se perdirent réciproquement, au désespoir de ne pas pouvoir le comprendre; la connaissance de l'amour défigura les amants qui se méconnurent tellement ils étaient troublés; l'éternité de l'amour devint incompréhensible parce qu'ils connaissaient la finitude de l'amant; mais cette tragédie leur permis de refermer les yeux bandé de la connaissance sur le point aveugle de leur science. Ils gagnèrent le privilège de connaître leur perte; et celle de l'ignorer comme une fausse conséquence de leur savoir. Il gagnèrent le privilège de connaître l'incompréhensible, de connaître qu'un rapport incommensurable rattachait une existence cachée de l'amant a l'infinie de l'amour; et ils gagnèrent le privilège de perdre leur amour parce qu'ils en connaissait l'infini incommensurable a la durée de leur vie; ils gagnèrent le privilège de connaître Dieu.

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