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30/08/2013

sans titre

Quand le professeur Da Silva débarqua précipitamment a Paris, la plus grande confusion régnait dans les journaux et dans les rues ; les convois de CRS circulaient partout dans la ville, comme si elle avait été en état de siège. L'épicentre de ce climat d'insurrection qui se répandait comme une traînée de poudre a toute la capitale se concentrait autour de la station Ménilmontant. Les rumeurs les plus folles et les plus contradictoires faisaient état d'un attentat similaire a celui de la station Saint-Michel en 1995, d'autres diagnostiquaient péremptoirement un attentat au gaz sarrin ; les quotidiens les moins alarmistes et les plus insipides parlaient d'une « incivilité » qui avait bloqué la station et une bonne partie du réseau ; seule la RATP ne disait rien ne pouvant plus énoncer quoique ce soit qui ne fut aussitôt fantasmé et subverti. Le professeur Da Silva était attendu par Jacques Duperon le chef de la sécurité du réseau métropolitain qui lui fit ouvrir les grilles de la station  Dès qu'il pénétra sur le quai il fut pris à la gorge d'une sorte de spasme, comme si son organisme tout entier s'était convulsé et avait refusé de digérer les perceptions sensorielles ; pourtant il ne découvrit aucune scène d'horreur, aucun cadavre ne gisait a terre, aucune flamme ne l'empêchait de respirer ; toute la station cependant était visuellement bouleversée a tel point que les fonctionnaires qui s'aventuraient sur les quais par nécessité, étaient pris par d'une angoisse aux proportions terrifiantes et organiquement vivante qui, comme une matière impalpable s'insinuait par tous les pores de leurs peaux et court-circuitait jusqu'aux connexions synaptiques ; la station avait été entièrement tagué en a peine cinq heure et ressemblait maintenant a la poche intra-utérine d'un organisme que nos facultés de connaître se refusaient a percevoir concrètement ou, ce qui revenait au même,  elles étaient incapables de se positionner en elle, parce qu'elles étaient captées malgré elles par une objectivation ou elles devaient paradoxalement se nier ; on aurait dit qu'une bombe a segmentation thuméfiante avait enrayé les fonctions vitales de Balthazar qui connaissait déjà cette sensation, cette éprouvante convulsion qui lui lacérait a chaque fois, les entrailles et le cerveau ; chaque battement de coeur prenait des proportions affolantes qui faisait trembler tous les organes et tous les os jusqu'à la moelle, comme si Blatazar avait assisté a l'écartèlement en place de Grève d'un de ses enfants ; frisson transcendant, qui le parcourait d'un coup de lame froide et tranchante comme la mort. Son esprit de mathématicien chevronné était littéralement médusé ; a la fois en alerte et en arrêt devant ce spectacle ; comme si au même instant, tout ce qu'il savait du réel par les mathématiques avait été corroboré et falsifié ; toutes les théories sur les nombres transfinis se parachevaient dans une conclusion ou elles devenaient a la fois fausses et justes, justes parce que fausses et réciproquement, comme si ce spectacle avait mis son esprit hors de lui-même, comme tombé dans un paralogisme extraordinairement décalé dont les contraires étaient vrais au regard d'une éclosion de la vraie nature paradoxale du réel, que cette « peinture » rendait sensible comme une icône compréhensiblement incompréhensible. Et devant cette fosse a plongeur, cet abîme contradictoire de lueurs enchevêtrées ou toutes les proportions semblaient calculables, se dégageait comme une seconde image, un mirage qui réinvestissait constamment le substrat et le faisait frissonner perpétuellement comme une aurore boréale en plein métro parisien ; de sorte que l'irisation en perpétuelle moirement, acculait son esprit jusqu'aux limites du concevable, ou il se braquait, ruait comme un cheval devenu fou qui se fait exploser le crane dans son box parce qu'un scolopendre lui grignote le cerveau ; en un instant l'esprit de Baltazar avait été porté a son point d'ébullition, mais ce n'était pas des bulles de gaz qui s'échappaient de ses synapses fondus, mais d'autres cerveaux, identiques au sien, comme une mitochondrie sauvage a échelle cosmique ; si bien qu'en un instant, il entrevit la possibilité de devenir fou, s'il s'était laissé allé a comprendre l'incompréhensible ; il se serait alors certainement jeté sur les voies, se serait ouvert en deux comme un silenne, aurait subitement échangé les perspectives hollographiques de l'image irréelle avec celles de la réalité a laquelle il ne voulait pas renoncer ; peut être était-ce cela au fond que son corps refusait parce que cela aurait signifié plus que sa mort, sa perte dans l'irrécupérable, l'irréparable ; ainsi lorsqu'il tendit son bras en direction de Jacques pour lui montrer une étrange forme dans le fond ouest de la galerie, il sentit aussitôt qu'il commençait a perdre pieds, que son corps se dématérialiser ne lui appartenait plus, qu'au plus profond de son cerveau il ne comprenait même plus ce que signifier la gauche et la droite, pas plus que ce qu'était un bras et une main ; il se sentit happé par une ventouse invisible, rentré dans un tableau, et recula d'effroi. Toute la gare se répétait en elle-même se dédoublait et se redoublait a l'infini, comme une figure géométrique se révèle dans les propriétés qui la redouble, mais dans ce redoublement, toute l'épaisseur de sa vie était comme absorbée et retournée sur elle-même, si bien que son esprit ne pouvait plus se situer ; et il sentit ce vide effroyable de la perte l'envahir comme une vague immense surgie de l'intérieur de lui ; de sorte que s'il savait très bien ce qu'il perdait de réalité en s'enfonçant dans l'image, il n'était pas certain du tout de ce qu'il allait y retrouver ; tout était conforme aux théories de Mandelbrot, et pourtant, devenue réelle, l'esprit qui a la fois la concevait et s'y concevait, refuser obstinément de consentir a ce qu'il comprenait ; comme si l'esprit d'un homme n'avait pu s'inscrire de lui même dans la réalité vraie, comprise et qu'il dûe l'être aussi indirectement par un autre, confirmant ainsi, mathématiquement et pneumatiquement que les voies de dieu sont impénétrables. C'était comme si dieu avait dit a Baltazar : jusqu'ici et pas plus loin ; mais ce flot de pensées traversa plus que le squame poreux du professeur, qui ne put rien en dire a Jacques, tant il tentait de lutter contre leur effroi, mais ne réussit qu'a jeter de l'huile sur le feu ; comme si au pieds du mur, une limite, une parois répulsive absolue qu'on pouvait bien modéliser et comprendre comme répétition d'une forme en elle-même, c'était dressée  dans l'existence réelle, comme étant aussi bien tout autre chose  qu'une simple répétition d'un point de vue qui aurait été absolu. Blaltazar blême de sueur froide comme un cierge calciné, sentit son corps s'anesthésier, sa raison chavirer et son esprit plonger dans une sorte d'ivresse, dont il se détourna instinctivement, en faisant un signe de tête a Jacques en direction de la sortie ; son corps lui sembla mou comme une amibe herméneutique, il n'osa même pas prononcer une parole tellement il était peu sûr de pouvoir gouverner sa langue et certain qu'il ne sortirait de sa bouche qu'un infâme babil, frémissant comme une horrible larve, incapable de se soutenir dans la continuité altérée et dissolue globalement dans ses nerfs. Sa stupeur était moindre que le malaise et la souffrance qu'il éprouvait a raisonner ainsi ; il avait l'impression absurde de toucher au sacré, de le comprendre sans le comprendre. Jacques qui portait un masque a gaz par mesure de précaution, lui fit signe qu'il ne pouvait rester plus longtemps.

Dehors, sur le boulevard, derrière les barrières de sécurité que régentaient des îlotiers en faction, encore tremblant, Jacques ôta son masque et interrogea Baltazar : « Putain! mais c'est quoi ce truc?...regarde moi ça! j'en tremble de partout! » « C'est juste de la peinture, dit calmement Baltazar...et une...Baltazar hésita entre plusieurs termes....une désillusion d'optique, un mirage inversé...si vous voyez ce que je veux dire » « ...de la peinture, vous êtes sûr?...vous voulez dire, comme la Joconde... »  « Plutôt façon "Guerre des mondes" , art terroriste.... mais oui, de la peinture, de simples pigments et de l'eau qui vous piquent les yeux... » « Donc y'a pas de danger? J'veux dire physiquement pas de gaz toxique, pas de bombe a retardement... » « Tout dépend de ce que vous mettez sous ce concept... » « Quel bordel je vous jure! putain d'artiste! J'foutrais plus jamais les pieds au Louvre... comment on va nettoyer toute cette merde!» « Faites le faire par des cancéreux en phase terminale.... » « Comment? Dit Jacques interloqué qui croyait a une mauvaise blague du professeur...pourquoi des cancéreux? » « Des cancéreux, des fous, des suicidaires, des sidéens, des condamnés a mort...tout ce que vous voulez qui a approché la mort de près et qui la voit en face... » « Vous voulez dire que l'enfant de salaud qui a fait ça est un cancéreux qui n'a plus rien a perdre? » « Non non pas du tout, et là est le paradoxe... je veux dire, que la même chose s'est déjà produite ailleurs...en Pologne...un immense péage d'autoroute...pareil, entièrement repeint en une nuit...et faut voir comment...complètement miné par un graffitis géant ; c'était sous les fenêtres d'un hôpital de cancéreux...eh bien, tous ce qui avait encore la force de bouger, de se lever, de ramper, tout ce qui n'était pas camisolés chimiquement au lit, par les sur doses de morphine de cheval, s'est rué sur le graphe dés qu'au matin ils l'ont aperçu de leurs fenêtres... » « ...style révélation de Fatima, Medjugorje...je connais un cousin de ma femme qui croit a ces trucs la... » « eh bé voilà filez lui l'Kärcher... »



Commentaires

Illisible. Qui ne sut se borner ne sut jamais écrire. Sans compter l'orthographe... préoccupation fasciste sans doute...

Écrit par : collignon dit kohnlili | 30/08/2013

Qui ne sait pas lire voit des pattes de mouches partout
bien a vous ect...

Écrit par : jerome | 30/08/2013

Milles pardons Colignon, autant pour moi...je sais que vous avez milles et milles fois raisons...mais je venez juste de le mettre en ligne et j'ai le cerveau en ébullition...et puis c'est vrai merde j'suis pas bernard pivot l'orthographe ça m'a toujours fais chier...j'dis pas ça pour vous emmerder...je sais que j'ecris de la merde illisible...mais ce qui m'importe c'est de mettre en forme mes propres idées...et dans mon cerveau, dans mes veines, il y a bien quelque chose chose qui ressemble a de l'orthographe et a de la syntaxe, mais pas aussi arbitraire que celle qui regis la langue francaise...encore une fois veiller m'excuser...je vous lave les pieds
bien a vous, jerome.

Écrit par : jerome | 30/08/2013

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