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15/10/2013

sans titre

[La femme au cou de mangouste] disparue du champs de vision de Siphyl ; la baie vitrée donnait sur la rue vide ; sa nuitée cadrait parfaitement avec le rectangle du sous-verre publicitaire vide aussi, et blanc qui se tenait légèrement oblique et formait comme un réflecteur métaphysique devant Siphyl, sur le trottoir d'en face, ou Siphyl pouvait « voir » une scène étrange se former ; la foule comme toujours coulait de et vers son affairement, sans être particulièrement atterrée ou stupide, ni abattue ni joyeuse, mais rare, tardive et inattentive, de plus en plus pressée par la nuit. Siphyl observait un homme qui se tenait devant l'encart publicitaire plastiquement très luminescent, plein de contrastes, qui rendaient sensible l'espace dans le temps et inversement ; a ses gestes lents, Siphyl compris que le monde de cet homme, était plus épais et plus dense que le sien, plus rude et plus vaste aussi. Car, si on en croit ce que la rumeur de quartier disait, son monde était sans présence humaine, sans affection ; soudain Siphyl voit le caban remonté du col au cou de Sir Shakeslton, après un an d'épreuves et de traversée de la banquise a manger pas même un chien ou un gland ; la barbe pleine de piquant se moirait comme un iceberg qui s'enfonce dans la mer du néon bleue du sous verre publicitaire ; Siphyl ricana doucement, parce que le vieux venait de se manger la vitre...et difficilement, comme saoul, il se hissait a nouveau a la verticale d'une pompe ; a contre jour, face a la lumière, il est affreux, le nez est un sac de bille difforme, mal rasé, au menton un hérisson, les yeux s'animent devant le rectangle blanc ; ils s'allongent, forment deux tunnels d'ombres, qui ravivent le passé lorsque comme a présent, il s'ouvrent sur le vide, se perdent en eux-même, et discernent par un détail, aussi énorme, que la mort de sa fille, la présence du bien,  loin des monstres qui l'entourent et peut-être l'habitent ; ces yeux semblent dire que jamais il n'oubliera qu'il est le père d'une morte ; et tout en disant cela il voit, dans le rectangle blanc un coin des yeux de la morte ; mais quand son passé s'éteint, ce n'est plus qu'une ombre qui erre dans la ville ; a la recherche de cette part de monstruosité ou il pourra revoir sa fille ; du reste il s'en fout, ça n'a plus d'importance, c'est finit, trépassé, et avec lui le désir d'y revenir ; mais de sa fille....c'est autre chose...et c'est autre chose qu'un souvenir qu'il cherche d'elle ; c'est sa présence contre sa mémoire, qu'il veut toucher de ses yeux dans les panneaux publicitaires comme dans les tableaux de maîtres ; c'est le choc apaisant de sa présence, le choc métaphysique de la justice qui touche et accomplit la destinée d'un homme ; cette réalité qui transgresse les structures et laisse a nouveau surgir, un brin du coton de sa jupe  dans le tue mouche qui pend du plafond de sa cuisine comme un rayon de cire ; ou peut-être en ce lampadaire, ou dans cette cigarette qui pend de son bec comme une brûlure ; la fumée il la souffle dans le carré blanc qui aussitôt se grise d'un mouvement envoûtant ; et c'est le genoux d'un monstre qui se révèle un géant, et qui emporte sa fille ; par rapport auquel il est si peu, qu'il le transperce sans le tuer quoique l'homme recule d'un pas, pour le voir en grand, lorgner l'horizon de la mort par les milles yeux a facettes des façades qui scintillent comme des loupes d'un tourbillon de lumière dont le centre est ailleurs ; la foule l'évite, se déjette légèrement comme un ruisseau contourne une pierre d'achoppement ; dans les façades les fenêtres se battent dans la nuit ; il a entendu le sourire de sa fille ; il dit « entendu », en parlant d'un sourire qu'il a « vu » dans le miroir des fenêtres ou des pastilles neutres, des ronds orangés errent a la surface d'incalculable cadre noir ; il dit qu'il voit le sourire de la morte parce qu'il ne peut se résigner a en quitter le souvenir un seul instant ; « C'est ça être digne, entre coupe Yachinte, tout en pointant du goulot de la bouteille, le clochard que Siphyl observe le nez presque collé a la vitre ; elle les ressert et se colle tout contre lui, plus souple qu'un chat, bien blottie pour observer la scène ; l'homme cherche quelque choses en dehors du cadre blanc, il le contourne et soulève le couvercle d'une poubelle... « ….des fois que la petite soye dedans ….» ….il bredouille, revient interroger la lumière ; il n'a que le souvenir du son de sa voie dans sa tête sans sa bouche ; son coeur palpite a la vitesse des pistons qui rognent du continuum espace-temps....et qui emporte son inquiétude avec la lame qui a tuer sa fille ; un calme soudain le traverse, il s'immobilise, il ne la cherche plus depuis qu'elle est morte ; il la sait vivante ailleurs, lui reclus dans l'impossible a comprendre ; mais est ce son coeur qui rit de lui, qui se moque de la douleur la plus profonde de son âme? Ou sa réflexion, sa pensée qui s'invente une chimère, un sourire qui a certes existé, Avenue Général Vide mais qui maintenant aurait cesser d'être! « Impossible tant que je vivrais. » Par la mort, une représentation qu'on a pris tant de fois pour une exigence éternelle une nécessité réelle incarnée dans les besoins essentiels d'un enfant, a quoi ne correspondrait plus jamais rien maintenant! C'est idiot, c'est crétin, dieu n'a pas put créer un monde d'une telle sottise que les pères ne revoient plus jamais leurs enfants, c'est impossible, un tel non-sens, si on y a crue au moins une fois ;que quelque qualité éternelle était apparue dans le temps ; car cette exigence du soin, était devenue en cet homme l'amour du bien d'un autre ; un amour qui l'aneantissait et en même temps, le sauvait de la folie ; mais en contre partie, il n'avait pas le droit au moindre faux pas, car plus l'exigence était pure et vide, plus elle était solide comme ce moment nécessaire de mort et de résignation, qsolide et dense comme une nuit de douleur qu'il faut traverser, ou ce qui revient au même, qui vous emporte, sur les ailes de l'angoisse, en agregeant les espaces vide du temps, sans plius de choix dans les interstices, pour rejoindre sa fille qui pleure dans la nuit, le réveil, le supplie de la retrouver, de tout arrêter sur le champs ; s'occuper d'un être en particulier, et non de chiffre, de carrière dans les galeries du néant ou prolifère le chaos sans éprouver aucun besoin d'y aller de son échos ; mais au contraire jeter du silence dans l'écuelle du dépouillement.

Peut-être en avait il perdu son poste, son salaire et son travail? A cause de cet unique souci... de cet être a lui confié ; et qui depuis disparu, avez réduit son existence a un ailleurs entre le néant et l'éternité ; on ne pouvait plus le comprendre, il ne voyait plus la foule qui filait autour de lui, elle n'était plus que le mouvement des rondes enlacées des bras de la mère et de leur fille, l'équilibre sous tension, apaisée l'air doux du foyer ; et cela faisait maintenant si longtemps qu'elles étaient perdues, qu'il n'obéissait plus qu'a son désir de les retrouver ; il avait été, a de rare instant, mais suffisamment tout de même, lui-même cet amour parfait il l'avait perdue mais alors qu'il n'aurait put être que l'esclave de l'amour, il sa douleur l'avait sombrer plus loin que cette fatalité, ébranlé il s'était réveillé aimant son joug, lui voulant l'être vrai de sa fille, léger a cause de sa douleur, père montant vers les cieux et non descendant sous terre, l'amour dominé parce celui qui sait se rendre l'égal d'un homme ; ne croyez pas, n'entendez pas par là qu'il fasse ce qu'il veut a l'envie, qu'il cherche quelque chose dont il doute de l'existence ; pensez tout le contraire, qu'il est certain de l'existence de ce qu'il a perdu en représentations et qu'il doit retrouver sous un tas de masque, ou manque l'incarnation du modéle humain ; n'être plus seulement frapper par la douce lumière du foyer, mais en grâce dans la bonté de dieu, uni a jamais, lié par une force indéfectible ; car ce n'est que de lui-même qu'il se défit quand il se tient droit en dieu, quand il gesticule a travers la foule un corps libre, semble devenir menaçant ; c'est lui-même qu'il vitupère, couvre de cendre et de crachats dans la lumière du sous-verre publicitaire, vide et blanc ; le jour mort de sa fille Huguenote ; aimer était devenu vivre métaphysiquement ; sa mort avait été comme une résolution définitive avec laquelle il avait longtemps desperado de pouvoir un jour, enfin s'accorder ; ce qu'il fit quand ce jour arriva, et qui fut le dernier de sa vie, dans l'instant perpétuellement reconduit de vouloir lui-même finir sa vie en présence de cette morte ; pas seulement de le vouloir, mais de le devoir absolument aussi, comme si ce qui est une nécessité en dieu, n'avait été qu'une possibilité pour l'homme, dont la nature parfaite s'était depuis toujours choisit elle-même.



Des lors qu'il ne se s'était pas sentit moins pris par la vie que les autres, en raison de son deuil, il n'avait pas non plus sentie qu'il glissait a contre courant du coeur général qui croit a l'accroissement quantitatifs des libertés plutôt qu'a son parachèvement unique ; depuis son deuil il sentait a rebours du général ; comme quelqu'un qui aime, mais différemment puisqu'il aime une morte ; comme il sentait, il vivait aussi au contraire des moeurs générales ; de sortes qu'il avait finit par glisser doucement en dehors de la société ; ces revendications, ces manifs n'avaient rien a voir avec sa douleur ; rien du tout même ; ses pleurs n'étaient plus les mêmes que ceux de ces congénères ; il s'était sentit frappé, foudroyer par un ultimatum qui lui intimer de renverser cette lourde pierre, de changer la douleur en grâce....a tel point qu'il avait parfois, après avoir maudit sa vie, et le jour de sa naissance, remercier dieu de lui avoir pris sa vie, de l'avoir fait tant souffrir. Cette dernière pensée, il la gardait serrer bien au fond de son coeur, il n'en parlait jamais, elle était son secret, le rouleau de son ame ; et sur le parchemin, son sang irriguées l'encre qui avait buriné l'imprimé du chemin sans fin ; chacun de par la ville, le connaissait, chacun parlait de lui comme du « fou » ; il est vraie que parfois l'anéantissement confère une légèreté qu'aucun mammifère terrestres ne connaît ; paradoxalement, cet homme était devenu insensible a sa déchéance social, il s'en foutait comme de l'an quarante, juste après la mort du Christ ; dans les déboires, il voyait désormais une reconquête de l'impossible, l'éclatement nécessaire de l'impulsion désirante qui retraverse l'univers vers la source de la réalité, et non un obstacle a contourner..........il parle maintenant, il se parle a lui-même comme s'il était différent ; il est avec sa fille comme dans les chansons de Brel, il danse sur la place au soleil...et c'est une ombre bleue plus profonde qui l'ancre de statue en son milieu le détache et le rend sous la pluie devant un encart publicitaire vide et blanc, une silhouette qui interroge un puits d'amour.

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