16/10/2013
sans titre
Il fait nuit et ils sortent des bureaux comme s'ils sortaient de la méprise, d'une litanie de huit heures sacrificielles, pour courir se jeter directement dans l'aveuglement des vitrines ou fument encore les yeux d'oedipe a vendre. Quand l'injustice crie, quand elle pleure, quand plus effroyable encore, elle n'est que silence, quand elle s'enfuit et se cache, s'enveloppe et s'accroît dans la peur ; quand elle remonte en nous comme l'eau croupie d'un puits ; quand la foule poursuit un homme, quand elle l'enserre, le coince, s'apprête a le luncher, quand toutes les voies sont bouchées ; quand la vie devient un sens interdit, une impasse, quand il n'y a plus d'issue, quand il est impossible de voir plus loin, quand l'horizon se ferme, quand les braves gens s'égorgent et qu'on trouve cela assez naturel, quand le désespoir authentifie, certifie que la cruauté est la règle, quand c'est la fin, le bout du chemin et qu'on n'a pas trouvé la bifurcation, le pont qui rejoint les chemins de traverses, quand toute une époque s'inscrit dans une langue ou manque rien moins que l'être, quand elle en donne malgré tout une formule lapidaire, elle le conçoit comme une assomption sociale sur le socle d'un écrasement d'indifférence et de mépris, qui ne touche pas les êtres réussis, mais les élève au faîte de l'ontologie ou de l'événement impersonnel de l'être et du hasard ils sont les proie de choix élues par un privilège divin absurde, qu'aucun autre ne possède et qui pourtant résonne dans la foule anonyme comme un sentiment d'indignation et d'injustice ou l'injustifiable du mépris qui couronne les premiers comme la forme la plus haute de la plasticité humaine, a alors aussi, étrangement, un tout autre sens pour les pauvres diables adepte de cette ontologies qui les exclu des droits de se dire réel hormis comme esclaves sous la coupe des autres ; lhors dieu qui appartient a tous, il n'y a pas de lieu commun, et a foule est la fin de l'unité du genre, la victoire d'une ontologie du paradoxe qui pousse la contradiction a faire croire que le sens de l'être serait inintelligible a certains mais pas aux autres ; c'est toujours la même rengaine du pouvoir, la langue qui entend ce que d'autres ne peuvent pas entendre ; est-ce juste? Bien évidemment que non ; alors aussi il semble que l'existence du néant ne pose plus de problème et qu'ainsi la vie vaut la mort d'un homme ; l'être que l'on croit pouvoir dire, c'est logique, tombe dans l'indifférence, et de son coté l'esprit leve l'ancre et se perds dans les régions du fantasme ; ou il n'y a plus d'oreilles pour le chant latent du désespoir. Et quand les hommes n'ont plus d'âme pour discerner ce qui est grand absolument, quand ils n'ont plus de coeur pour le vouloir, quand ils ne sont plus sensible qu'au poil a gratter de la consommation de masse, alors ils ne voient plus la misère des êtres, qui pique pourtant les yeux ; on préfère l'ornière et l'aveuglement des flux dans les trois huit, les bibelots de la mode et les soirs de galas ou l'âme ventriloque s'allonge le long de l'étang qu'efface l'image vaine de Narcisse ; quand on préfère lâchement l'injustice des faits a la métaphysique de l'espoir, quand la cruauté devient une loi consciente de l'anthropologie qu'il voudrait mieux ramener a une théologie du secret, alors forcement on tourne en rond au fond du désespoir transformé en cirque, on lève le pouce, le renverse, au grés de la houle d'humeur incohérente et instable dont on est farcis, on cesse d'être soi, on devient foule, image du moule a moins qu'on ne se transforme en cafard géant, renversé sur le dos, poètes impuissants ; l'idée de progrès est alors entachée de la mort de l'autre, les crocs de Caïn planté dans la chair de la compétition ; alors au lieu d'être le prochain, tout homme est un ennemi, ce bouc émissaire nécessaire qu'il faut sacrifier, abattre pour parvenir a l'universalité de l'être, par le rejet de la mort hors de soi, sur le dos des autres, alors aussi la vie se vide de toute substance, les liens rompus avec la cause première s'enchaînent en liens rompue aussi entre les hommes ; et l'encéphale s'enfle, se gorge d'une logorrhée de verbe confus comme une éponge imbibée de sang absorbe la substance vive d'un corps et la change en une hypertrophie abstraite, une idolâtrie narcissique ou la valeur absolue du moi précisément s'évanouit comme la flamme d'un rêve, et c'est alors qu'on nomme amour la préférence au mal, parce qu'on s'est rendu insensible a la culpabilité de vivre dans l'incompréhension de dieu qui est notre fait et non le sien puisqu'en lui tout est possible ; on se rend, aveugle a la petite difficulté du devenir ou il s'agit non de rejeter la mort loin de soi, pas plus que de la projeter sur les autre pour fonder cette fausse ontologie de la compétition, mais bien de la traverser, de la vivre comme un moment essentiel, décisif, comme un seuil qualitatif, un pont fait d'une vacuité très dense, ou un éther trop vaste pour faire coïncider nos représentations ; pont sur lequel nous n'avançons qu'a mesure qu'on se comprend compris par un autre ; mais le foule se presse, pour que l'amour n'ait plus aucun sens, et la foule se forme comme ce dépôts imbuvable au fond des bouteille de vins ; , et avec violence les hommes communiquent sans esprit, sans communion, se parle a l'envers, s'expose sans secret, aggrave le mal d'une mystification de plus, une couche supplémentaire d'éradication supposée, couche de supercherie de peau pelée sous les coups de soleil des cabines a bronzer, qu'on ne peut pourtant surmonter qu'en progressant dans l'ignorance du bien, qu'en conservant son secret ; quand la foule ignore tout des progrès qualitatifs de la conscience, quand tout idée de mouvement se ramène a des déplacements géographiques ; quand il n'y a plus que les choses qui ont de la présence, quand il n'y a plus de mouvement possible dans l'être et qu'en même temps on se croit le Prométhée de la vitesse parce qu'on a arracher aux dieu le secret du moteur a explosion ; alors c'est la présence de dieu en nous, qui devient l'injustifiable, ce qu'il faut oublier pour danser avec la foule les entre chats de l'inconséquence et de la lâcheté ; et sur ce fondement absurde on continue de vivre comme si de rien n'était comme s'il manquait une loi a inventer ; quand on trouve que tout est dans l'ordre lorsqu'on ne fait plus un seul pas en avant dans l'ordre du progrès ; quand aucune rupture avec un ancien temps, une ancienne qualité ne marque l'embranchement au carrefour du temps ; alors le temps contrarié, se rassemble et il tourne sa colère sur nos têtes comme un mur qui va nous écraser, alors loin de baiser les yeux, et de se fondre dans la foule en pensant que peut-être de divertissement en divertissement, l'essentiel naufrage de l'essentiel pourra ,nous épargné Siphyl pensait qu'il vaudrait mieux avoir en permanence sous les yeux cette catastrophe, puisque c'est par elle et a travers elle que l'on s'engouffre quand on veut changer de qualité de vie ; la voie de l'impossible est impraticable a qui ne consent a tout bouleverser de sa vie ; elle se croit occultée, obstruée, barrée quand ce n'est que notre injustice qui se crispe sur l'incompréhensible, nous crispe en nous même comme un papier froissé qui ne veut pas se déployer ni être lu par le vent ; et que la ville, les jours de fête et de parade n'est plus que cette excitation irritée qui fait parler le feu de la colère et de la haine, quand l'idée même de rupture qualitative, de saut d'une qualité en une autre a déserté tout le système symbolique, quand vivre n'est plus une tache personnelle, mais un effort collectif de bousiller la manière la plus profonde et créatrice de vivre , alors il ne reste plus qu'a tourner en rond et a se mentir pour se faire croire que la vie qu'on mène, si semblable a celle des autres, est malgré tout emprunte de vérité....d'une autre vérité que celle de notre absolu dépouillement.
Quand c'est la course au meurtre symbolique qui prime et imprime de son sceau le sens général de la langue, quand la compétition est devenue la syntaxe de vivre, et que la fin n'est plus visée comme la pleine conscience de la valeur absolue de ces actes, alors, quand vient l'heure vacante de la hiérarchisation, le clochard est assis comme un livre ouverts et posé sur la tranche sous la pluie des regards dénués de vision, et plus personne ne comprend ce que sa misère illumine en flambant dans nos yeux ; a l'heure de la sortie du bureau, l'heure d'entrée dans les grands magasins, il est la dans l'ombre d'une porte, entre ces deux mondes d'illusion, dans le soleil noir des seuils ; mais on s'en fout puisque monsieur le maire est très content de la restauration des bâtiments et de sa plaque commémorative ou son nom brille sur le palimpseste des anonymes mâcons, puisque le chefs de service est dans les bons soins de sa hiérarchie qui réclame de lui l'usurpation du travail d'autrui, l'effacement des noms servira de papier au livre de la non vie compétitive ; puisqu'on a choisit de bâtir le monde sur l'anéantissement des hommes et du sens, puisqu'on veut que la langue de l'être repose sur la dissimulation du néant et non sur sa subversion miraculeuse ; les yeux évitent son regard, son corps est le hors champs mouvant que personne ne peut voir s'il n'a que cinquante ans de boite et tremble encore a l'idée que peut-être toute cette comédie ne serait qu'un cauchemar ; sa misère pourrait pourtant craché la boue qui lave de la cécité, elle est la désillusion, le sang noir du soleil coulant des les artères de la ville ; il est l'arbre, la mécanique inverse du mensonge, la confession, et personne ne peut le voir sans se demander ce qu'il a fait de sa vie ; mais justement, la question est trop inquiétante, trop vaste et troublante pour nombres d'existant, ils préfèrent ne pas le voir, pour ne pas être pris d'interrogation soudaine ; alors le vent se lève, qui fait courber les têtes d'autant, et il brûle la ville la plonge comme un jouet en pleine tempête ; quelque chose de gigantesque le vent d'Autan ; quand de partout il siffle et dépressurise votre intérieur a l'approche soudaine, et imminente d'un corps noir d'une densité et d'une grandeur extraordinaire ; la botte militaire avant qu'elle ne les écrase, a fait fuir les gens ; c'est a ce moment que Siphyl sort respirer un peu d'air frais dehors ; dans la tempête il se sent bien, presque ivre s'il n'y avait le regard des gens ; les poubelles tremblent, les papiers et les sachets plastiques tombent dans le sens de la longueur de l'avenue ; avant d'être subitement happées par milles embouchures, milles percées noires milles bouches de nuit en forme de cylindres, qui aspirent tout ce qui passe dans la rue, et se répartissent sur l'avenue comme les trous noirs d'une flûte ; « Eau temps vents : chant premier entonne dans sa tête Siphyl appuyé contre un mur ; « ...siiiiiccciieeeeeetttttttooommbbeeeeeprèssssssiiiiiiiiifffffllllllaaaaaannnnvvvvllllllaaaannnn.....une poubelle.... » ; et le vent se renforçait ne faiblissait jamais....toujours on fini quand même par avoir les jetons quand ça souffle vraiment ; toujours on en vient au sublime de se dire qu'une puissance, qu'une certaine force est sans limite d'expansion.....et ça effraie forcement, la démesure, tant qu'on se croit quelque chose, une croix a jeter sur la dernière pelleté de terre qui recouvre l'humanité enterré sous l'ambition ; d'où ce mendiant sort comme d'une tombe, face au regard qui le fusille d'une cartouche supplémentaire dans la chambre des fureurs de la vengeance ; « le plus marrant pensa Siphyl, en jetant un coup d'oeil sur Yachinte qui le regardait derrière la vitre de l'aquarium ou il exposait, « c'est qu'on croit parler, alors que le moindre échange n'est plus qu'un borborygme infecte, un pur non sens des qu'on le passe au crible fin de la réflexion et de l'intelligence ; cette intelligence qui vaut mieux que l'or et qui fait tant défaut aux moeurs inversées de notre temps » ; que les gens ne voulait pas voir tout a l'heure ; et au coeur de ce mystère, l'éternelle valeur du moi, sur lequel l'esprit souffle autant lorsqu'il tremble d'effroi, que lorsqu'il collabore et travaille dans la foi a , dominer renverser et vaincre son idée de la mort ; y-a t-il une autre tache dans la vie? Sans ce renversement que peut bien valoir tout le reste? ; Syphil gueula son interrogation a plein poumons dans la rue vide mais le vent emporta sa voie ; le clochard un instant le toisa, mais aussitôt repris sa posture la tête enfoncée dans le halo blanc ; « qu'ont ils fait de la folle vision? ».... « mais moi je travail monsieur, il faut bien »..... « moi je préfère ne pas travailler ainsi a contre courant de l'évidence.....je ne veux pas préférer l'image de ma voiture a celle du pauvre qui m'interroge sur ma condition ; tout en moi se refuse a la muette complicité de la réponse du véhicule de la pensée, a ce désespoir renfrogné comme une tumeur de silence sur le point d'orgue de la parole qui leur donne a penser qu'ils ne sont pas face a un miroir d'eux même quand il bichonne leur jouet, mais bien face a une voiture ; la est tout le problème de la modernité.
Derriere la baie vitrée, Yachinte avait des ton de sable dans un miroir sans teint ;
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