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07/11/2013

sans titre

 

Enfant, au monastère, une ancienne nécromancienne que les frères avaient recueillis, nous faisait voir parfois, dans les livres d'images, entre les champignons géants, la foret antédiluvienne et les naïves mais inquiétantes gravures de nains, qu'on consultait assis, le livre calé entre les genoux, sur les doux tapis de l'immense bibliothèque attenant au prieuré, dans des auréoles jaunâtres ou l'humidité avait mordue, et qui courraient a travers les pages des livres resté trop longtemps fermé, d'étranges pattes velue, de bizarres signes qui n'étaient ni des lettres ni des dessins, mais des arrachnides impressions qu'elle nous donnait a démêler ; tantôt on y voyait des cités perdues enfouies sous d'étrange forets, tantôt des vaisseaux voguant sur le dos d'énormes monstres marins, tantôt, une orchidée, tantôt tous les siècles y défilaient depuis l'origine des temps ; puis la lecture reprenait alternant les pages de mots et les gravures d'eau fortes, qui faisaient entre les lignes de lettres rangées, d'étrange débordement, d'étranges embardées ; toutes les quinze pages, l'écriture devenait, le jubilet d'une troupe a cheval passant le pont levis qu'elle était en train de décrire ; la gravure  alors brûlait sans recul, comme une paille immédiatement consumée par un feu de lettres et de mots se révélant indiscernable sans la Parole qui les signifiait entièrement...entièrement?...non car toujours restait cette boue des yeux mêlée de salive qui tachait les pages d'enluminures plus fantastique encore que les gravures dûment destinés a redoubler l'histoire ; jamais ces taches ne cessaient tout a fait de ramper de pages en pages en mangeant les mots, en empiétant sur les dessins, ou il était parfois, aussi dit que quelqu'un apprenait de l'autre la douleur qu'il lui pardonner.

Et toujours, le héros, le sacrifiée-pour-nous, l'apparaissant disparaissant qui faisait littéralement, être tout le monde du conte, puisque c'était de lui que parlaient les pierres du châteaux, les tentures jetés dessus, l'armoirie des familles, les repas et les fêtes, les machinations et les hasard heureux, que les auteurs évoquaient dans le détails, survenait, aussi soudain qu'un idéal entrevu, et d'un coup d'épée dans l'ombre sous la tenture, réglait son compte au mal et délivrait la vie de tout soucis ; enfant sans inquiétude, nous nous renouvelions dans un moment de grace d'insouciance bénie. L'histoire avait toujours une fin qui semblait un vrai commencement une fois passé les cataractes d'épreuves ou le fil triplement noué de la narration du désir, s'évidait en pleine conscience, et c'était fini...tout rentrait dans l'ordre et nous nous endormions dans la laine épaisse des tapis comme des vaches sacrées allongées dans un monde plein de sens ; et comme je ne pouvais entendre l'histoire sans éprouver le désir de devenir l'être par lequel elle se signifier, j'en rêvais tout naturellement, et comme il était bon, infiniment, je devenais lui.

 

Peut-on vouloir dire quelque chose de plus simple que ce qui est? En tout cas, mêlé a ces signes athématiques et étrange moisissures, qui coupaient les mots et les dessins, et qui interdisaient de simplement redoubler l'ideal et le réel, les mots dans les images, et reciproquement, en y inscrivant en filigranne une invisibilité qui ne faisait pas partie de l'histoire mais sans laquelle on n'en aurait pas revé,  la vie des trois auteurs penchés sur le livre, se désorganisait et joyeusement s'arrangeait tout autrement, en vertu d'un tiers qui n'était comme dans ces contes justement, ni seulement dans l'écriture ou dans les gravures parabolique, mais dans leurs étranges palimpsestes persistants qui ressemblait a première vue a des cloaques de papier lépreux ou quelque chose d'autre posait le rapport des deux.

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