Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/11/2013

sans titre (en cours)

 

Cette chose la par contre, très précise, ce crime en son instant d'horreur pouvait s'inscrire en lui et prendre le pas sur sa conscience ; quand il la rejoignit, seul, le soir du crime, la cage des mots était deja ouverte, et l'autel et le couteau lié par le vide, Shalima n'était deja plus qu'un nom gommé dans la langue de son désir effacé; l'expérience picturale de la veille l'avait plongé dans un état de grande anxiété, il se sentait plus que verbeux, fumeux par toutes les fibres de sa chair, irréellement cadenassé au fond d'un astre secret qui menacait d'insignifiance toute sa vie sociale, et dont il ne prévoyait pas que son crime allait le faire éclater comme un verbe en chaos ; l'expérience esthétique de la veille avait ravivé l'état rachitique de son désir, mais sa dignité d'avocat deja bien installé et reconnu, s'offusquait de cette mise en pièce de son monde bien ordonné ; plié dans la langue des signifiants le non-dit de sa non-vérité n'avait plus qu'a trouver dans le crime une langue pour s'exprimer. Il ne laissa pas le temps a Shalima de se retourner, il la surpris par derriere, il ne voulait pas l'affronter, il lui plongea son couteau dans le coeur. La conséquence la plus immédiate de son crime fut le besoin absolu de divertissement, de dilapidation du sens, d'exténuation de la pensée dans une course a la mort contre la réflexion, ou la langue semblait manquait de mots pour ensevelir le spectre au fond de la tombe ; ce n'est pas pour rien que Platon désigne le plus grand mal de l'homme comme une haine de la raison ; le besoin de courir au delà de la pensée, de renchérir en complication, profusions, tergiversations, malversations de mots, d'actes, de choses, de recourir a l'illimité, au paradoxe obscur pour échapper au piège de la pensée qui se referme sur la conscience de son crime, marque que l'être est sortie du sillon de l'histoire, qu'il cours pour fuir et échapper a la narration impitoyable de l'un, qui se scinde en deux se disloque et se nie pour exister dans un transcendance fictive, au-dela de la pensée d'ou est banni le sentiment de la perdition, le désespoir du salut ; tout c'etait ensuite enchainé tres vite, les rues vide, Shalima supporté comme une soularde jusqu'au bord de mer ou il avait jeté son corps ; tout etait devenu plus precis, dans son esprit, comme s'il remontait d'un brouillard, sortait des limbes esthetique et recouvrait subitement la precision des choses sans ambiguité qu'il avait l'habitude de connaître ; « tuer est une chose, faire disparaître en soi la conscience de cet acte en est une autre, plus ardue » ; il restait a Nerey, toute une mauvaise foi a inventer constamment pour fuir a jamais le carrefour ou l'acte décisif avait planté sa croix ; assassin, son crime avait fait de lui l'individu qu'il n'avait jamais été mais un individu sans mythe, sans histoire, sans culpabilité dont l'être resté a tout jamais insaisissable, parce qu'il refusait les mots de son intégration consciente ; aussi au moment ou Shalima rendit son dernier souffle, il lui sembla que toute la réalité désormais ne reposais plus que sur lui ; même la haine qui le motivait ne put malgré sa violence, le protéger contre cette conséquence ; c'était comme si au plus profond de la souffrance qu'il endurait et dont sa jalousie attribuait a tort la cause a Shalima, alors que c'etait deja bien lui, nerey, qui refusait de prendre conscience de sa valeur absolue et eternelle, la retenue de l'amour en lui-même avait pris forme dans une langue ou il savait qu'il ne pouvait pas se signifier réellement, et qu'au fond c'etait ce qu'il desirait, ne pas prendre conscience de lui ; il avait en la tuant, au lieu de se sacrifier dans sa douleur et de brûler les attaches de la jalousie, en redonnant au langage un sens habité par le désir, il avait retourné sur lui-meme, en une perspective infinie de chute sans conclusion, le point d'arret que le sacrifice de l'amour lui avait pourtant proposé des l'enfance ; sa jalousie n'était pas l'absence d'amour, mais un amour qui voulait se conserver inchangé en se cloîtrant en lui-même, en refusant toute altérité, une réalité sans réalité, un être sans ontologie, un passage par le crime pour en revenir au formalisme vide de la vie normée ;

L'esprit sans repentir ne pense pas, il est en cavale comme le soi-disant progrès du monde qui fuit la conscience, l'intégration absolu de soi a soi ; la jalousie oeuvrait a la manière d'un découragement ou le désir, parce qu'il manque du souffle apriorique de la langue pour se redonner a lui-même l'envie de l'effort, renonce a l'inaccessible mais en conserve une trace qu'il veut posséder sans effort comme un fétiche devenu irréel, idolâtre; sa jalousie avait agit comme une drogue, une occasion de purifier le désir en souffrant jusqu'à l'extase ; le temps s'était dilaté l'espace c'était concentré mais, sans la langue de la non-vérité, son coeur avait renoncer a la tache réelle, il avait emprunté la voie de la négation de l'autre pour en conserver l'amour sans avoir a s'affronter lui-même dans un espace temps ou l'objet du désir restait inaccessible et lui-même tremblant et angoissé. Étrangement après l'irrémédiable, Nerey ne tremblait plus, tout lui semblait a nouveau normal. Mais le sacrifice d'isaac pointa dans son esprit avec une teinte d'une cruauté tel qu'il compris qu'il devrait a l'avenir éviter ce genre de pensée. La jalousie avait déchaîné un complexe mental et sémantique, tres singulier ou la projection du sacrifice de soi dans l'assassina de l'autre était devenu la syntaxe d'une ontologie de la parousie renversée.

Les commentaires sont fermés.