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09/11/2013

sans titre

Nerey était passé a travers son crime comme s'il avait franchit une porte, un seuil a travers nul part ; quand il se fut débarrassé de la morte, sans hâte il rejoignit calmement le centre de la ville et se fondit a nouveau dans sa fange ; a nouveau les mots étaient redevenu vide de sens, a nouveau il pouvait habiter le monde connu, échanger, communiquer comme si rien ne s'était passé ; il semblait plus pale seulement d'une lueur, plus pale d'un ton de pierre que Shalima lui avait connu, et qu'elle voulait peindre de lui enfant, une lumière l'avait traversé, autopsié durant un instant fugace, ou plutôt pale comme s'il venait de faire le tour de la lune sans vertige, avait disparu a l'entrée de sa face cachée, et en ressortait maintenant, complètement inchangé malgré le poids le plus lourd des ténèbres qui palissait ; il aima s'étirer dans le long ruban de pierre et d'asphalte maçonné par les chats  ; aucune aiguillon spectaculaire n'avait transpercé sa conscience, il n'éprouvait aucun sentiment de persécution, aucun remord, pas la moindre trace de paranoïa, mais il apprécia quand même de se sentir caché entres les rues, et de se perdre dans la ville avant de retourner au parc ou Siphyl et Gil dormaient ; aucun glaive sanglant ne flottait devant ses yeux, aucune tache de sang sur les mains, aucune peste subite ne le défigurait ni ne trahissait son bras ; et pour cause, la mort d'un artiste  est un non-événement, un vide qui ne franchit pas le seuil de toute conscience ; il n'avait pas assassiné Shalima mais aidé a l'accomplissement du dernier acte de sa destinée ; si elle voulait être une conscience, elle ne pouvait a ses yeux que disparaître, s'effacer du monde ou l'inconscience était la règle des narcisses bleuissant pourtant de transparences indicibles ; aux terrasses des cafés  des serveurs mal fringués pressaient des fruits devant les clients attablés ; rue de l'"utilité",  rue Principale du Commerce, prés du quartier du "dernier mai en date", un panneau de publicité clignotait a travers la pioche d'un terrassiers a l'oeuvre de bon matin ; Nerey ne le vit que de dos ; tout restait confus dans sa pensée, comme au premier jour de sa naissance ; en lui rien n'avait fructifié ; le panneau alternativement indiquait la température douce a cette heure matinale, et le "nom" de la société a qui il appartenait : "vingt degrés "; l'air était léger, impalpable, transparent et vaguement premier, né sans origine sans trouble ; quiet ; aucun sillon des Parques ne le traversait ; mais au fond de ces yeux ouvert sur la face plate du « Mondos », le Grand Hôtel de l'unique rue de la ville, qui étaient rond, et a peine formé, une grande nuée roulait sa face molle et énorme, démesurée, par rapport a la surface du globe éteint ou elle s'appliquaient sans rendre aucune impression ; au fond de ses deux yeux ronds ouvert sur le monde traversaient deux écailles immondes, d'une bête gigantesque, absolument innommable, sinon comme terreur absolue, que Nerey ne pourrait plus voir mais qui le dévorait ; en faisant disparaître la vie derrières les murs qui ne cachaient plus rien, ils étaient presque seuls au monde, unique et le moins du monde désespéré, intacte des menaces de l'art que les éboueurs sûrement nettoyaient a l'heure qu'il était; il retrouvait le cosmos inaltéré ; il se retrouvait dans son impression préféré ce bain de lui-même, ou il se savait être tout son être, au mieux dans l'éloignement et le silence de morte langue ; au monde sans prolongement, a chaque instant né de rien et voué a pas de conséquence, sans engagement, interrompue comme une séquence, en suspension renouvelable a volonté, forgé de non-dit qui  pendaient comme les oripeaux de  la conscience partagée, jusqu'au fond des poches ou il tenait se poings serrés, n'ayant plus même la force de formuler une menace contre lui-même, tant le péché contre l'esprit est la mort de la langue qui situe l'être hors de la région de la langue, qui est le paradoxe de la révélation de sa vérité, et déporte les êtres  jusqu'au coeur de l'immonde ou la mort parle sa propre langue sauvage, folle, confuse, sotte et monstrueuse a l'envie.

Il était cependant sourd a la musique des rapports incommensurables qui forment le ton. Insaensible non pas aux failles, mais a la compassion entre les êtres qui s'informent.

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