20/11/2013
note
Heidegger veut faire ad-venir un monde, la ou Kierkegaard veut faire advenir un homme, l'Individu celui qu'il est en chacun de nous d'être. Le tiraillement humain tragique entre le ciel et la terre chez Heidegger est une pale copie du paradoxe naturel de l'anthropologie kierkegaardienne identifiée des les « miettes philosophiques » sous le concept de « religiosité naturelle » ; l'ironie est la figure subjective de ce tiraillement ou l'individu se rapporte a la fois absolument a l'absolu et relativement au relatif (ce qui en terme contemporain se détermine comme confusion du langage de la passion et langage des besoins dont l'impérialisme industriel fait(inconsciemment) son miel) ; cette tache qui consiste a relativiser le relatifs et a absolutiser le Bien n'est pas poétique mais éthique, relative a une décision et a un choix absolu de soi-même ; car la personnalité de l'Individu commence toujours par un choix de soi-même, je veux devenir ceci cela, qui s'inaugure dans l'ironie ( et ceux qui ont des enfants ado, savent que l'ironie est le commencement absolu de la vie personnelle) ; cette tension anthropologique ne se résorbe donc pas dans un monde nouveau, même poétiquement dévoilée, puisqu'il faut au contraire qu'elle s'aggrave pour que se marque le caractère singulier de l'individu a l'école de l'ironie. La figure du monde qui en découle n'est pas moins habitable que celle du Heimat, a la différence près que le chez soi ironique est d'une souplesse et d'une légèreté toute méditerranéenne qu'ignore absolument la lourdeur germanique (qui en retour est capable de corriger la tendance latine naturelle a l'abstraction du jus)(et je ne suis personnellement pas loin de penser que les rapports entres les civilisations, entre les nations, entre les peuples, entre les régions est un rapport de correction régionalisme contre régionalisme qui est en train d'être effacer de l'Europe pour atteindre le sapiens neutre, inexistant et pas moins inventé par les multinationales et leurs besoins logistiques humain que ne l'était l'homme socialiste du petit livre rouge...sang au cinquante millions de morts).
En vertu de cette ironie il convient de relativiser aussi, l'ontologie heideggerienne qui fait de la phénoménalité la révélation de l'être, puisque précisément l'intériorité comme tel ne peut pas se manifester en son désir d'absolu dans un monde entièrement relatif, sinon indirectement, ( cf. l'ascèse chrétienne, mais la il faudrait faire entrer le concept de péché pour justifier du renversement apocalyptique de la réalité éternelle du moi apparue dans le temps) a la manière dont une idée , unique, dirige le pinceau de l'artiste, qui cependant disparaît dans le tableau ou s'y reflète par son absence phénoménale.
Mais ce n'est pas tout, parce que l'ironie ne fait pas que maintenir fermement une différence absolue entre le relatif et l'absolu, elle suppose que la phénoménalité est le contraire de l'idée ( et il le faut si l'essentiel d'une vie humaine est de prendre conscience de sa valeur absolue et éternelle) qu'elle exprime pourtant, mais de manière renversée, de sorte que le monde peut devenir objet de nos besoins sans être la finalité du désir, et ainsi l'individu y vivre sans refouler la conscience de sa valeur éternelle ou la gauchir dans la déchéance des multiples glorioles qui prétendent s'y substituer ; l'absolu et le relatif s'articulent alors en une syntaxe ou se dit la valeur éternelle de la conscience, et ou, plus que de le dire, l'individu devient cette conscience parce qu'il en parle le langage de l'appropriation du bien comme étant identique a son être soi, sa conscience de la conscience, son bien.
Cette répétition de tout ce qu'il était en nous d'être peut alors prendre un tour entièrement nouveau avec l'introduction du concept de péché qui est concept révélé en méme temps que la foi ; avec ce concept c'est l'historicité de l'être qui devient décisif, car ce qu'il ajoute a la première forme de conscience ironique naturelle, c'est le « détails » dans la lectures de soi, qui fait que cette conscience prend conscience d'elle-même dans son devenir éternel.
L'ironiste pouvait se reposer absolument dans sa propre immanence ; en rétablissant la différence absolue il accomplissait tout ce qu'il est possible a un homme de faire pour se mettre en accord avec lui-même, avec le monde et avec dieu ; mais en introduisant le concept de péché ce repos est exclus, précisément parce qu'il n'y a plus en l'homme de vérité ; l'homme naturel possède la vérité et doit la révéler en lui-même, c'est le rôle de la maïeutique, mais ce fondement s'effondre avec le concept de péché ; autrement dit, la conscience n'est plus le vecteur de la révélation du vrai éternel, mais la révélation de la non-vérité ; ici il faut adjoindre au concept son pathos sans lequel il reste une intuition aveugle : crainte et tremblement.
Mais des lors aussi l'accord avec le monde en est complètement bouleversé ; la différence absolu de l'ironie ne suffit plus puisqu'elle est rédimé ; une différence absolue apparaît mais maintenant c'est par rapport a soi-même ; l'individu doit devenir un autre ; un autre qu'il ne devient que par le saut qualitatif de la foi (qui est l'envers de l'effroi de la mort, redoublement de l'ironie en apparition de l'humour comme deternimation subjective tres proche de la foi); devenir soi dans ces conditions signifie se laisser porter par l'effroi (la révélation de ma non-vérité) jusqu'à la seconde puissance de la conscience, la croyance totalement exempte de désespoir qui est la prémisse non de l'homme naturel mais de la félicité éternelle de l'homme naturel ; (et les petits malins qui s'imaginent que la foi est une tache facile disent la plus grosse connerie qu'il soit possible a un homme de proférer sur terre, car se libérer du désespoir c'est mourir de ne pouvoir le faire qui rend sensible a l'action absolue d'un Autre, Celui qui comme dit si bien soren, a « posé tout le rapport » . De la même façon le rapport du chrétien au monde s'allège de toutes les rectifications qu'on voudrait lui apporter ad hoc ; le christ ne bâtit aucune autoroute, n'apporte aucun remède au paralytique, au contraire il l'enfonce un peu plus et lui demande de commencer par le commencement, renonce a ton péché. Étrange apport aux imperfections du monde semble t-il....pas plus sommes toutes qu'est étrange la façon dont meurt le salut sur la croix ou celle dont Paul entre (enchaîné et jeté en prison) dans la capitale du monde que le christianisme allait renversé.....et pourtant tout autre remède n'est qu'un placebo dans l'agencement de la contention des idolâtres qui revient a peindre d'une autre couleur les barreaux....le seul remède et d'exhorter soi-même et le prochain a la transfiguration intérieure, de sorte que si chacun s'en remettait davantage a Dieu qu'a son coiffeur ou son banquier, ou son ambition anxieuse (ou se profile déformé le désir de la conscience d'un bien absolu) ou son partis, le monde tournerais bien différemment, et mieux en rond dans le renouvellement des générations.
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