02/12/2013
sans titre
Ils eurent a peine le temps de dévaler l'interminable escalier de pierre avant que le plateau ne se transforme en véritable chute d'eau ; en s'éloignant de la vasque devenue fontaine ruisselante a gros bouillons chutant dans un océan d'écume les trois clephtes se retournèrent au son métallique de la voie qui étirait ses cordes liquides le long de la trachée de calcaire ; le vent traversa le ligament liquide et émis un son qui les saisit comme un cri, une voie de verre qui n'usait d'aucun vocabulaire humain, d'aucune langue connue, mais leur fit une pression sur le diaphragme qui les stupéfia et leur arracha un soupir de soulagement ; tout un pan de la comédie humaine s'était soulevé dans leur mémoire interdite, et leur cerveau tout retourné accomplissait sa révolution sémantique intérieure comme un gros caillot cherchant le sang de la lumière plongée dans le liquide rachidien ; un soleil intériorisé mais encore pâle, brillait dans l'espace sub-arachnoïdien de leur conscience ; et sur leur joues rougies par le froids et leurs lèvres gercées des plaques blanchâtres apparaissaient et luisaient comme les faces d'un diamant encore au trois quart enfouie sous la chaire ; leur esprit devint plus clair comme si l'un des voiles qui tombent sur le saint des saint s'était soulevé ou comme si une électrolyse particulière de la pie-mère avait rendu le liquide rachidien plus transparent que l'air et les méninges aussi libre que les oiseaux du ciel capable de lire quelque chose comme une intention d'amour dans les doigts invisibles qui modelait le sable et les vagues qui fuyaient sous leur yeux .
Macintosh trouva la voie ferrée qu'il cherchait et qui tournait le dos a la mer. Ils la longèrent jusqu'à une gare désaffectée ; ou les rails rompues a maints endroits, se soulevaient de terre comme des branches tordues ; ils enjambèrent ces serpents de fer et atteignirent un vieux convois de cinq ou six anciens wagons a bestiaux rempli de cendres grise et sale qu'ils vomissaient par leur porte coulissantes grande ouverte comme un remugle, un résidu ultime du temps une origine et une fin de toutes apparences qui défiait la mémoire et les projection immémoriales dans le temps. Macintosh s'approcha du quatrième wagon identiquement remplis de poudre fine et plongea les mains dedans fouilla l'ombre poudreuse encore un instant, grimpa dans le wagon s'enlisa dans la cendre jusqu'à la taille les mains toujours tâtonnantes. « Il est là..., venez aidez moi a le dégager » ; Astrid et Siphyl s'exécutèrent, chacun pelletant a pleine paume il dégagèrent une énorme bobine métallique qui ressemblait assez exactement a celle des dynamo qu'on place contre les charbons sur la roue des vélos pour produire de l'électricité par roulement ; le tore fut entièrement dégager et aussitôt relier a une source électrique sauvagement détournée de la ligne normal ; « le virus ne peut pas se démultiplier suffisamment dans les logiciels infectés, il faut qu'on l'aide en quelque sorte, dit Macintosh...mais pourquoi ce gros bobinage? Demanda Siphyl....parce que la paramétrisation euclidienne de la surface du tore permet une parfaite réfraction des points en cercles méridiens et parallèles, si tu fait passer le virus dans le tore c'est deux cents milliards de points de chutes que tu initialises en une fraction de seconde....de quoi infecter touts les ordinateurs de la planète...de l'univers tu veux dire..
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