02/12/2013
sans titre
Le ballon toucha le sol rudement, l'enveloppe se coucha sur le sable et les trois passagers furent littéralement éjectés de la nacelle ; la montgolfière acheva sa course dans l'océan, sans ricochet, flasque pan de ciel que la mer avala dans ses reflets sans en laisser aucun reste ; le coeur congelé des aérostateurs se remit a battre avec le jour naissant qui le pénétra comme une clef déverrouillant l'origine de la peur ; le pouvoir glaçant des hommes avait relâché son emprise, et ouvert sa main ; la fine couche de neige qui se rétractait par des auréoles de glaces, laissa transparaître le sable ; Macintosh en saisit deux pleine poignée qu'il laissa s'écouler lentement entre ses doigts ; la fine couche de neige immaculée s'effaçait par endroit ; le vent caressait les touffes d'herbes libre de la glace ; elles flottaient comme des étendards dans l'angle du soleil et Macintosh prit contre le vent. Atteindre le village, récupérer les données importantes faire le point sans se faire repérer des satellites et établir les corrections nécessaires ; Astrid et Siphyl lui emboîtèrent le pas ; ils remontèrent la dune et longèrent une piste en direction d'une ville bâtie sur une falaise de calcaire toute déchiquetée qu'un mince escalier taillé a même la roche, brisé en diagonal ; mais quand ils grimpèrent ses degrés, pris entre la roche et le soleil qui se penchait plus nettement dans le ciel, ils eurent l'impression de franchir, degrés par degrés, la floraison infinie d'un tournesol géant ; au sommet du plateau qui se brisait net dans le vide, comme une écaille de roche plus légère que l'air et immobile sous le vent, Astrid faillit perdre l'équilibre en contemplant le paysage ; il lui sembla que l'horizon aurait pu l'absorber, et que par elle ne savait quel occulte pouvoir plus chaud que toute les glaces, la peur vertigineuse de la chute dans l'abîme s'était sublimé en sensation divine de la métamorphose ultime ; la chute visible convertie en grandeur intérieure , la perte devenait croissance d'un sentiment supérieure semblable au tremblement d'une explosion, une déflagration supérieure de joie qui voyait le jour dans la lumière d'un atome stellaire grand comme un soleil, dans une noix, une tête d'épingle dans la figuration de la joie qui s'effaçait du coeur mort des hommes ; Astrid se désolidarisa d'elle même un instant, elle serait morte, le corps écrasé au bas des falaises comme une chiffe molle, si Siphyl ne l'avait retenue ; la bouche d'horizon, d'un souffle fit aussi une éruption au fond d'elle, plus loin que son ADN et faillit l'emporter malgré elle comme un aimant l'acceuillir comme un livre ouvert a la page du jour ou la mort pouvait emporter quiconque a chaque instant ; Siphyl toujours prévenant, la retint par la taille au dernier instant, mais Macintosh s'était deja détourné du panorama et avait commencé de s'enfoncer dans le labyrinthe de ruelles humides et froides comme une cave ou pensait-il il rejoindrait la mort et aurait le mot de sa fin ; leurs pas résonnaient dans la cavité creuse de la ville ; l'ombre entre les murs était épaisse et poisseuse, lourde du poids du temps brisé ; le pavé semblait patiné du sang caillé des siècles de tortures et toutes les fenêtres avaient leur volets clos. Le crochetage des contre-vent faisait des petits os saillant des pierres, des dents de lait, des crane miniature dont l'ombre rognait le peu de lumière qui filtrait par les rues. Contrairement a l'impression première, le plateau rocheux n'était absolument pas plat, mais infléchit en son centre ; toutes les ruelles qu'ils empruntèrent descendaient, si bien qu'il ne fallu pas longtemps pour que les murs des façades s'élèvent bien au dessus de leur têtes et se rejoignent en formant d'immense barreaux qui finirent par s'épaissir jusqu'à recouvrir entièrement le ciel. Macintosh ne s'étonna de rien, et poursuivit comme s'il s'il ne voulait pas être en retard a un rendez-vous ; sur ce qui semblait être le coeur de la petite ville inclinée, ils trouvèrent une place dont le centre était percée d'un puits ; ils s'approchèrent du boyau, qu'un petit mur de pierre ceinturé, se penchèrent sur son oeil sombre, mais le puits était si profond qu'il ne virent rien. Macintosh, se baissa ramassa un gravier et le lassa choir dans le tunnel admirablement bien bâti ; durant un long moment on n'entendit rien ; chacun eut le temps milles fois de comprendre que la pierre chutait avant qu'un gargouillis immonde plus froids que la mort ne remonte de cette bouche d'enfer ; « c'est bon dit alors Macintosh, qui lâcha une seconde pierre dont le chute fut étrangement bien plus courte.....allez il faut y aller, courrez, l'eau remonte! ».....Macintosh détala comme un lapin ; Siphyl et Astrid échangèrent le même regard absolument interloqué...puis détalèrent quand le bruits d'une cataracte s'amplifia dans l'ouïe de pierre....Ils remontèrent les ruelles sans sentir la cote qu'ils grimpaient ; ils dérapèrent, tombèrent, se relevèrent et courir toujours plus vite sous le geyser qui avait surgit du puits et qui arrosait copieusement toute la ville. A l'escalier ils reprirent souffle et Macintosh l'air plus rayonnant et réjouit que jamais leur expliqua pourquoi il etait tellement content...vous comprenez pas? hurlait il comme un dément, vous comprenez pas? Si l'eau remonte c'est que le barrage de Nicarrat est touché et que le virus a produit ses premiers effets...et il disparurent dans la mortaise de pierre.
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