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23/12/2013

Oaristys

 

D'entre eux s'étiraient les racines de leurs fibres ; les tiges de pensées qui sortaient comme des feuilles d'acanthe, et s'enroulaient en volutes sous le tailloir du chapiteau corinthien. Du coeur fendu coulait la liqueur noire, l'encre macérée de la messe moderne, le teint du dégoût absolu de soi ; la flamme noir de la lumière bon marché, foireuse et glauque comme une bibine a bas prix, et qui danse comme un coin de parking, sous le falot de secours grésillant par intermittence ; « Exit » ; gravé sur le dos vert du gros moustique sans ailes qui bourdonne de joyaux accrochés au mur ; il indique la route des Indes, celle des affranchis des Andes du cafard, qui font des impasses des portes ; sont elles percées au mur? Suspendues au vide? Monadiquement, sans porte ni fenêtre, il n'y a pas de voie de sortie, qu'une fausse croyance a abattre, mais d'où il est difficile de s'échapper, de s'extraire, a moins de concevoir parfaitement et de redoubler une essence, forcement donner d'ailleurs, que des pièges séduisant, des projets inabouti de la vie sans Passion, provenant d'une essence mal conçue et mal projetée, a vous faire dresser les cheveux sur la tête.

Le maître crapaud me dit : ce que tu as sous la main est insaisissable...pschitttt.... projeté, anticipé, venant de loin en toi, attendu, sans qu'aucune présence réelle ne puisse aboutir, renverser ton incertain amour en certitude franche ; et il me presenta sous forme de pillule, le terme de l'inflorescence comme un effacement ; pas de soucis ; regarde bien par ce trou entièrement torve..comment t'y vois tu? ….Plein de dégoût? ….c'est bien, tu vois mieux le commencement absolu de ta vie éternelle prendre racine dans le désordre apparent de ton besoin d'absolu ; maintenant chante, mais pas avant de t'être perdu dans la réflexion, et le monde sera la fibre de ta voix, et la matière recomposée en langue orientale, rejoindra avec d'autres, a travers les souffrances, l'épopée du souci toute contenue dans la certitude de toi devant dieu.

 

Quelqu'un fit gicler un mégot de clope a quelques mètres, le projectile se cracha sur le goudron en boule comme un astéroïde dans sa robe d'étincelle après avoir dessiné toutes une chaîne de montagne que dévalé le cristal droit du néons blanc, a travers un nuage de cigarette, entre les dalles cimentées ou l'on chantait en public au fond d'un cercueil de ciment.

 

Le mégot roula sous la caisse, une sous fords bleue marjolaine, qui brûlait ses vitres dans un silence de glace, pendant qu'on parlait de tout et de rien, au fond du parking souterrain, sous un gros crapaud noir qui gonflait ses joues et expirait l'air, en formant d'immenses bulles de ciment noir par chaque narine, verte, rubiconde, alternativement, comme le clignotement très lent de la respiration ultime ; on chantait un air qui avait bien du passer a travers toute la terre, et faire le tour de toutes les bouches avant qu'il ne nous tombe dessus, qu'on le débouche a nouveau, et ne le décoche d'une manière nouvelle, peut-être plus gravé au canif sur le bois tendre des bancs qu'a la kalachnikov d'où pourtant il nous revenait en mémoire, renvoyé de l'apollinien au dionysiaque constamment ; entre le terreau et la cime des arbres qui formaient une mire masquante absolument tout ce qu'on détestait et qu'on avait sous les yeux en permanence, se déployait un tout petit peu plus de nous, juste ce qu'il fallait de chacun pour que le chant se contente de nous ; moins on y voyait et mieux on jouait parfaitement notre rôle, et seul le chant nous guidait comme de lui-même sous les fenêtres des immeubles errants ; la ville était en marche cette nuit la, et moi, toujours le même, je n'avais pas bougé de ma tristesse ; et seule la confiance folle mise dans ce chant put m'extirper de cette poix morose.

 

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