21/03/2014
Les tombeaux s'ouvrirent (en cours)
Un poète que je rencontrais de nuit dans un train de songe au fond de L'Andalousie, m'enseigna une fois, a puiser la clefs de la vérité au chaudron des chimères froissées et bouillonnantes dans les pages de l'aube; il passa ses mains par la fenêtre du wagon et les plongeant dans la tendre chaleur de l'aurore il en retira un coeur palpitant de frisson qui semblait fouiller dans mes propres viscères comme le gaz en expansion dans la bénédiction du vide; quand le poète me le tendit, l'ombre des montagnes de Samarie oscillèrent dangereusement autour du midi comme un cadran solaire rayonnant au piloris du crayon gorgée d'ennemis; aussitôt qu'il me le remis, il cessa de battre et son contact m'emplis des plus déchirantes douleurs du regret ; « sent et vois, me dit alors le poète qui avait l'aspect d'un démiurge sous un déluge de flamme, ce qu'est l'amour »; tu ne peux l'approcher sans être anéantie, sent combien tu es impuissant a aimer, sent que cette impuissance est ta perfection même et enseigne cette révélation aux hommes; ce qui te torture quand tu t'approches de l'amour c'est que lui seul crée de toute piece l'attachement a la liberté; et je reconnu en moi-même que le poete avait raison; que ce que le communs des mortels, nomme amour n'est jamais qu'une face du malentendu, alors qu'en vérité aimer c'est vouloir deux choses contraires, irréconciliables et impossible; et en un instant de fulgurante coagulation, je me ressouvint de toute ma vie; le train ralentissait; il s'immobilisa et en un instant fut couvert d'épaisses lianes et toute la terre oscilla dans l'entre-jour du clair obscur houleux ou toute choses sombre dans l'indétermination; la terre était recouverte d'angoisse a la mesure du signe qui pointe vers l'insondable profondeur de sa miséricordieuse transcendance; le poète qui papillonnait autour de mon trouble extrême comme une rageuse termite de folie, le regard étincelant de la flamme de toutes les fables, souffla avec une voie de sirène, sur ma blessure infinie et il l'embrasa comme un immense incendie ou je perdis la connaissance de mon ancienne vie; et a nouveau se fit entendre d'une voie d'outre-tombe plus douce que la pluie d'été: "la joie qui vient en toi, s'ente comme un arbre qui voit ta misère ineffable, scruté jusqu'à la moelle de la matière d'effroi réfléchie qui sculpte ton esprit sur la connaissance de ton néant arraché au désir accomplit"; ces mots etaient inexplicablement intelligent, ils s'insinuer en moi comme par dela ma mort et malgres mon inconscience me touché au vif comme des aiguuillons de fer plantés dans le plus sceret repli de ma chair; j'étais sur le point de faiblir et de m'affaisser comme une étoile implose en pâmoison dans les méandres insoupçonnés du ciel quand, au moment ou le dernier lien d'orgueil qui me rattaché a moi-même céda et le cri effroyable de la crainte de ne plus exister qu'il m'arracha, me délivra de ma geole infecte et m'offrit un nouveau ciel et une nouvelle terre ou je renaissais entièrement compris de l'incomprehensible et sublime bonté; le bonheur était au moins égal a l'effroi, je me sentis compris mieux qu'en moi-même et pour la première fois de ma vie, mes entrailles haruspices battirent de l'incommensurable pulsation de l'amour que j'avais toujours ignoré parce que je croyais les connaitre deja; je m'en saisis la main pleine de tremblements et d'angoisse et me mis a peindre pour écrire; "je connais ta nuit me dis l'ange redevenu humain, ce sont les tablettes toutes coagulées du vivre que tu dois écrire par ton sang sacrifié et rachaté a la vie délayée de noires ébène jeté au feu des serments et des promesses du sang liant du verbe.
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