13/05/2014
Ils tentèrent Dieu dans leur coeur, en demandant de la nourriture selon leur désir.
Mes gens, ayant goûté à ce fruit doux comme le miel,
ne voulaient plus rentrer nous informer,
mais ne rêvaient que de rester parmi ce peuple
et, gorgés de lotus, ils en oubliaient le retour...
Odyssée, IX, 87-97
Ici, au fond du trou chaque musicien creuse le tour du "nosto" de son tour de tête qui l'informe et transforme son exil de retour au cœur du présent souvenir maitrisé; le nœud de l'interrogation qui l'englobe dans le cercle définit de l’œil divin, le déchire de menace, affolé il ouvre, marin, toutes les conserves vide, et le navire l'arrache et le rattache a sa patrie par la piste du pain et du vin, filant comme un astre errant de fautes en fautes la broderie précise de la lente reconnaissance des cercles borroméens confondus, le motifs des Parques affamées coupant le fil de la tapisserie, destinée a la perte fictive imaginée par personne pour qu'il revienne a lui, rendu aux boucles d'une femme d'éternelle science; elle est la chair spirituelle de personne, la flamme mue par le moteur transcendant du désir qui roule son rythme cardiaque sur les haillons mités de la question du lien, aspirant a la société du souvenir intangible, traversant l’odyssée des pulsations du savoir dans les métamorphoses de Circé trompetant comme un éclat de soleil fixé sur les ailes d'une nuée de mouches, les miches d'une truie chavirant du groin une cosmologie de charogne en plein roulement de tambour au pie de sa nombreuse nichée.
Et s'il aboie comme un chien dans les micros dynamique nourris de fantôme électrique, s'il traverse des ectoplasmes improbables aux formes humaines interlopes, c'est que les deux faces de son être se sont mordues l'une l'autre et que son esprit saigne une hermaphrodite hémophilie; il montre alors involontairement les crocs, dans son sourire divin, ses crocs enracinés dans les gencives de l'Idée a recoudre les haillons édentés de la médiation du Verbe entre langue et palais; milles fois il a eut envie de tout envoyer balader, milles fois il a regretté de n’être pas comme les autres hommes, ceux de la surface qui vivent dans les ordures de l’incinération de l'absolu ;mais a chaque fois une part de lui-même s'est refuser a la grande braderie du tout absolument relatif ; une part au plus intime des cordes de l'angoisse, ou idéalité et réalité se confondent l'espace d'un instant, dans la magie de l'art qui délivre la clef des songes et ouvre les portes closes de la roche imperméable de la réalité ; contrairement a la surface, ici il n'y a plus de grille de lecture, la réflexion ne forme plus le moelleux air bag du choc conflictuelle et détonnant des décharges de nerfs électriques buttant leurs limailles intelligibles contre la réalité incendiaire; ici, le ciel de la langue, se lézarde, l’écho des projections noétiques s'accumule au pieds de la psyché, le miroir éclot d'un tas de cendre comme un œuf d'une immensité vertigineuse et labyrinthique du réel organique et mouvant ; ici, la vue se fane devant l'estomac géant de l'esprit, le coussin d'air se déchire, le réel se dégonfle de toute tendresse, le suicidaire refoule toute subjectivité jusqu'à la rétractation complète de l'organe de la répétition, et la volonté anéantie se meurt dans son cercle parfaitement démoniaque qui se durcit comme un disque rayé, jusqu'à devenir pure roche impénétrable aux affects et au promesses du soucis ; l'idée de l'idée devient réel dans sa propre obsolescence, irréelle en son concept fantomatique face a l'ironie de la réalité; le sternum se retourne transperce le diaphragme et le sang des muses se répand dans les poumons du souffle en une sombre mélopée d'océans infernal plus sauvage et barbare qu'aucune lamentation terrestre; c'est plus que l’Odyssée, la tribulation de l'esprit, le doute religieux et les cimes des plus hautes souffrances; le réel indécidable immense pli d'apparences, anéantit toute réflexion, toute pensée n'est plus qu'une expiration, un dernier souffle sans inspiration, un râle d'agonie de l'imagination qui devient plate comme l’électrocardiogramme du désir lorsque la volonté s'effondre dans l’écœurante et démoniaque volonté de ne pas même vouloir vouloir. C'est pourtant le point crucial de l’intériorisation, le vif de la douleur de l'anéantissement de soi sans lequel point de dieu, lorsque le couteau se lève sur le désir pour que s'accomplisse le miracle ; lorsque seul le choix, et la decision manquent pour sortir de cet état, lorsque sans plus du tout de force, le démoniaque prie pour le don d'une seule décision, la racine de sa vocation s'enfonce alors par la faille de la folie et du suicide qui ouvrage par une souffrance sans borne pesant des millions de tonnes de culpabilité, le nœud de la collaboration a l’œuvre de l'amour, sans plus aucun soulagement objectif; c'est le poids subjectif de l’éclatante objectivité de l'esprit dont on ne se délivre qu'en comprenant le sens du retournement subjectif de l'amour croyant l'omniscient par la haine de soi. Alors la serrure démoniaque se déverrouille, la rouille de l'impossible élévation du réel a l’idéal s'effrite, le choix et la décision absolu deviennent eux-même des dons excellent et parfait, le démoniaque touché par dieu s'effondre dans une langue qui corrige son manque d'esprit et l'eau d'une pierre plus précieuse que le plus pur diamant emporte dans son courant le bois le plus lourd dont était fait le joug. La voie étroite s'ouvre, semblable a un raisonnement par l'absurde qui déniche la tonique continuité spirituelle en refermant toutes les issues de la lâche satisfaction sensuelle; c'est dans l'impasse, qu'elle se révèle, redoublant la haine et la culpabilité mortelle pour la chair pourrissante, en une odeur de sainteté qui encense l'esprit revivifié, d'une élévation a la seconde puissance de la conscience qui emporte, traîne derrière elle le poids infini de l'inconcevable repassant son fer sur le pli de la conscience désormais entièrement réfléchie en dieu. C'est moi et moi seul qui toujours me trompe devant Dieu.
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