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26/08/2014

Nocturne.

La nuit la lève sans la réveiller elle s'assoit au piano et joue mieux dans ces rêves qui ont la forme complète de son histoire achevée revêtue de ses lèpres de nudité, du moins autant que celles en laquelle elle se présente a mes yeux, et qui était aussi légère que toutes les choses pitoyables auxquelles jusqu'alors j’avais cru; soie noire filé d'or et d'argent sortie de la matière de nuit qui coulent de ses rêves jusque dans ses doigts frôlant a peine l'ivoire tiède comme une transpiration de sable que la mer retire comme  une chose sacrée, et la partition dévoile en partie son esprit en elle, comme elle se dévoile en partie sous cette raie de lumière tenue close entre deux mystères; elle claque des pieds, joue, ou plutôt, sent de tout son être comme si sa pensée et sa chair ne faisait qu'un, comme si l’écart a soi n’existait plus pour elle, et que ses mains qui froissent l'air glacial de la nuit blafarde avaient comprimé en eux toute reflexion, avant de se jeter au point de rencontre, de s'enfoncer dans la gueule d'ombre du saint en emportant au loin avec la pleine conscience d'avoir surmonté les menaces, tous les seuils de souffrance abolie qui forment la vie éternelle  la révèlent l'inconnue de la mort, cette longue chute renversée qui nous tire du sommeil, éclaire le point d'arrivé en figeant dans le néant réel de la pierre tombale cette fille unique de qualité qu'ont tous les hommes en commun d'avoir engendré, dont ils sont tous les pères portant sur eux les marques de façon égalitaires; la mort, je la vois berçant ses bras irréels, ballottant allégés de toute réflexion; puis soudain, elle se ressaisit, se met a se balancer d'avant en arrière, a osciller comme un plot de medium sur le strapontin, et plus que tout au monde je voudrais voir cette chair qui s’évanouit sous mes yeux constamment, saisit par une main éternelle, et toucher par la fonte des glaces d'une douceur surnaturelle; de son corps irréel avançant dans l’indétermination du temps, il n'y a plus que sa chaire prise dans un tangage dont elle est la seule mer ; la houle monte en elle, ou plutôt se repend d'un point mystérieux qui est de la même couleur que les lueurs orangées qui baignent les touches du clavier ; c'est avec ses ongles peint en sang qu'elle déchire les tentures qui la séparent de ce qu'elle attend, et a quoi elle a résumer toute sa vie, au commencement du temps pour elle, quand elle avait décidé du sens de la relecture, c'est a dire de sa suspension dans la victoire bien rangées qu'elle saccage de rythme cascadant comme un bouillons de sorcières d’où devraient jaillir ses doigts ; ses nouveaux doigts qu'elle attend comme des flammes pour jouer la mélodie, avec ses mains de demain, ces mains évanescentes comme un parfum au toucher du mystère qui le reconstitue en vrai hors de toutes ses représentations ; elle se dedouble un instant, differe, interfere, rompts le lien et dans la distorsion clame a nouveau son besoin d'unité qui explose comme une boule de cheveux; l'air en est encore tout puant de souffre caché et enfouie dans l'inexistante entité qui choisit de disparaître de tout regard pour voir dieu en face ; sa parole se cherche ; on dirait une lumière palpitante et palpant l’épaisseur de ce qu'elle a a mettre au clair, une chaire lumineuse qui s’étale bien au-delà du temps dans ce genre de commencement qui ne peuvent être dit qu'a la manière des fables pleine d'hyperboles, d'allégories et de mystères ; c'est une lourde menace qui gronde dans l'instrument, elle est taiseuse comme le commencement qui nous ôte la parole et la prend, ne nous laissant bien souvent qu'une haine face au murs impitoyables des souffrances et du malheurs qui cherche l'explication dans la fange de leur cœur irréfléchi qui rongent la matière lumineuse qu'ils avalent et rejette entre deux bénéfices comptable au yeux de ses frères, extorqué de l'inexistence d'autrui ; les troupes de symboles foncent sur les manifestant alors qu'un fumigène étincelle au cœur même de l'effacement, dont l'horreur est la réalité brute que ses deux mains froissées accomplissent en extase qui écartent ou resserre leur propre écart comme si elles tissaient deux fugues entre leurs doigts ; la sensation s'unit a la chair, la chair se prolonge en sentiment donnant de front a l’indétermination mais y incluant les lueurs du souvenir dans le rayonnement de ses doigts elle tâtent l'air impondérable de l'image de l’éternité qu'offre la suspension de tout a l'avenir; elle n'est plus que pur mouvement pathétique, elle n'est plus qu'un élan qui se connaît partiellement, un indélébile organe du chant de la pensée qui presse la musique complète contre son cœur.

 

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