07/11/2014
Note
Tous ceux qui ont perdu un enfant, savent d'instinct que la parole qui circulent entre les hommes, n'est qu'une parole d'emprunt, un artifice vocal insignifiant, une fausse ritournelle de bruits ne signifiant rien. Et il n'y a guère que la plus extrême pudeur qui puisse les toucher en masquant cette langue qui les torture du ressassement de l'inexplicable, tant leur vie c'est désolidarisée de toutes les affections superficielles de connivences qui ne sont qu'affectations et comédie insultant leur silence; car la douleur la plus extrême leur a fait ce don cependant, d'une autre langue, plus maternelle que celle de leur propre parents, et ce n'est pas aux êtres bien portant de consoler leur douleur sans fond, mais a nous d'apprendre d'eux que nous vivons dans l'illusion, la fausse sûreté des sentiments … car pour ne pas maudire ce qu'ils ont de plus cher, comme parfois ils voudraient maudire le jour de leur naissance et celui de leur enfant, pour ne pas maudire la vie, ils ne peuvent que croire aux revenants et a la béatitude éternelle qui est l'unique objet de la parole des êtres bien portants leur douleur.
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