07/11/2014
Mystic river.
La jalousie muselle l'amour ; muette elle assassine l'histoire qui se convainc follement elle-même de l'étroitesse de sa parole pour dire la réalité complexe de l'amour des que l'ego est brisé par l'émergence de la conscience de l'amour qui le dépasse; l'histoire se suspend d'un meurtre a l'autre, jusqu'à ce que jimmy assassine dave, l'idiot, le traumatisé ; il faut qu'il commette l'irréparable pour que l'histoire disloquée renoue avec elle-même, s'attache a nouveau a elle-même loin des approximations et généralités, pour que le temps redevienne un événement singulier, une lumière qui comporte son propre objet, que chaque détail vérifie selon l'unité qui l'exprime entièrement, la ou elle s’était lovée dans la blessure abyssale de l'ego brisé inconcevablement ; c'est par le pouvoir adamique de l'idiot, muet lui-aussi, que l'etre redeviendra parlant; incompris parce que personne n'est prêt a comprendre que la mise en forme du chaos est l’œuvre du secret indicible de l'histoire qui habite l'idiot dont le sang renouvelle la racine dérélictoire et arbitraire de tout récit véridique qui débute toujours par un mensonge gros de l’entière vérification du repentir; a nouveau, alors le temps évidera dans la parole l'absence de fin de l’éternité ou la fille de jimmy a disparue; commettre l’irréparable c'est la retrouver ; et la concession au mensonge idiot requiert et suppose de la part de dave une lucidité infiniment supérieur sur la réalité de l'amour fou, cette passion ou concept et sentiment sont ajustés a hauteur l'un de l'autre, a celle peu lucide du piètre manque de foi de sa femme dénuée d’élévation qui tue son amour a trop se laisser convaincre par les éléments objectifs qui le contredisent et confortent l'ensemble de ses représentations dans les tentations de son cœur impur; le meurtre de dave cristallisera a nouveau l’âme dévasté de jimmy autour du faux noyau de la vanité vengeresse qu'il devra encore expier pour se libérer de lui-même et rejoindre Béatrice en vérité après avoir parcourue tous les cercles des enfers ; a coté de la plaque donc résonne la parole véridique, puisque la justice véritable implique que tous soient dans l'erreur, et que la faute de chaque personnage s'enfonce dans l'humus du repentir d'un récit dont aucun ne possède la vérité en soi puisqu'ils cherchent tous l'ouvert de la communication vraie, indirecte quoique sans secret et exposées, mise a nue, hors les murs; sans cela la raison de l'amour ne serait pas une folie, sans cela l'histoire ne se briserait pas sur la solution de continuité de la faute qui intériorise une vérité relative au titre d'absolu ; sans cela la langue ne serait pas la mue constante de l’âme en devenir cherchant la formulation de son invisible et insaisissable etre; sans cela la finalité de l'amour ne serait pas l'absolu égalité des êtres en communion; et pour que l'histoire reprenne, tant que la fin reste éloignée, il faut que chaque personnage se la raconte, autant dave l'idiot autiste, que jimmy l'asocial, que sean figé dans une relation au point mort ; la mort de l'amour est l'interrogation formulée par ces fous ; interrogation sensée qui bat au cœur de la détresse de chacun, pour que l'amour soit la réponse donnée par le fou, pour qu'a nouveau l'histoire brisée reprenne vie, descende dans la mort adjoindre a la disparue la part de compréhension du père a l'absurde disparition de l'amour; il faut qu'il se la raconte, cette raison de la mort de sa fille pour qu'au-delà de la mort a lui-même il renoue avec la raison donnée par le mensonge repentant ; pour que l’espérance qui se dresse ou s'effondre dans la vie tienne debout, et que le récit, le roman de l'inconscient, lui fraie la voie a travers l’impénétrable foret vierge de signes ou sa fille a cesser d’être inexplicablement.
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