08/12/2014
Le mal des fantomes
Il neigeait des fils d'or dans l'opium des arbres quand la charrette du cinéma ambulant s'y arrêta pour dresser sa toile sous leurs flocons scintillant comme des racines arrachées du miroir ; l'immobilité active de la lumière secoua les runes du silence de tête et l’épaisseur des sons empuantie de charognes l'escarboucle des mots ; le vieux montreur d'image tira du néant plus de suggestion qu'aucun savant livre n'aurait put le dire ; et la rumeur emplit d’échos l'espace entre les pans de la caverne; on vit un étrange film ou le hasard perdait la main au dé quand l’éclat du dragon surgissait, et déflorait la crainte qui dévora l’écran et ne laissa a sa place qu'un grand trou noir entre les branches du lac brisé ; la houle pendu aux lustres donnait la démangeaison au regard circonscrit d’abîme de réflexion autour duquel tournoyait l'ontologie des cartoon de famille ; l’écran se décomposa en milles albums photovoltaïque de vingt-cinq mages par sonde, une spéculation prodigieuse de pages s'ensuivit qui tempêta les reliefs sous sinusoïdal des encéphale, et toute une armée de peurs cachées sous les dalles surgit rugissante d’immatérielles hypostases dans l'air frais de la nuit ; le temps cannibale en fut tout défiguré du labours des enfouisseurs de signatures; et le corps des dédicaces toucha au vide et au rien qui seule évide les contenue de l'amour; le fétichiste spectateur des lettres lutta contre les cendres de ses restes; on vit alors, de l'urne, se découper sous la lune, la silhouette du combat qui nettement se détachait; elle dessinait ses courbes mouvantes et brisées comme une tête de méduse, un univers en gestation, tantôt un fruit tentaculaire qui mûrit, tantôt un atome de vue au mille carats prit sous les houilles des souffrances, un tatouage de chair réfléchit en sa forme sur les gestes nébuleux de la nuit ; in-finie est la sensibilité infinie de la chair finie, in-finie est le pouvoir du sens de la faculté adamique effaçant sa propre cécité graphique; le combat engagé contre la désintégration remuait les entrailles de la crainte quand tout a coup l'intelligence de la foi surgit et l'ombre tomba en elle-même ; l'intelligence indéniable de la défaite se renversa en une possibilité infinie; ce n’était ni une pâmoison ni un sursis, mais une réelle avancée intentionnelle se sentant elle-même pour la première fois, indéfectible robe de mailles déjouant les pièges et les détours de l'intelligence ; l'ordre des comètes en fut chamboulé, le dragon se délita, la crainte fut vaincue et la lutte conscience pour la conscience prit chair comme un épiderme lourd d’éternité ; c'est en suivant la vermine que le comédien joua sa scène; ignorant tout du rôle il n'eut que l'infini sérieux de sa tache en synopsis pour ouvrir ses chakras.
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