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16/01/2015

Sérieux?

Le sérieux est l'attention noétique portée au péché ; tout homme né pécheur ; donc toute langue maternelle est une caricature de dieu ; le sérieux consiste a s'en rendre compte au moment de l'effroyable révélation que mon être est pour lui-même une absence de vérité, au moment ou précisément on se rend compte qu'on ne peut pas se moquer de dieu ; si on supprime cette « possibilité » (de l'illusion de se moquer de dieu) on supprime la possibilité d’évider entièrement le noyau du péché ; on fait de la Parole révélée une simple modification des structures interne de la langue maternelle première et immanente du pécheur et non l'apparition d'une qualité nouvelle qui n’était pas contenue dans la forme de l'ancienne langue (et de l'existence une continuité sans véritable rupture d'immanence puis-qu’alors on en estompe le caractère de rupture et de saut qui seule marque qu'elle est un passage, un saut qualitatif de l’illusion du pouvoir adamique imaitrisée et angoissée par sa propre puissance, a la réalité de la foi qui détermine le sujet conscient comme le vide de la cohérence de l'Un ou il inscrit la langue cohérente de l’Être dont il est le secret); sans l'humour qui croit pouvoir se moquer de dieu on ne peut démonter sérieusement l'illusion ou se tient le pécheur de croire savoir quelque chose de la transcendance; sans l'humour la possibilité de la confession du péché est elle-même rédimer par un sédentarisme de mauvais aloi contre performatif et devient un aveu radicalement inauthentique, car tout croyant en passe par là: il reconnait qu'il s'est lui aussi prit a l'illusion de se croire capable de se passer de dieu ou de s'en moquer; la possibilité ambiguë de se croire capable de se moquer de dieu, a la fois porte le péché a son plus haut degrés d'expression intérieur, mais aussi le précipite, le condense linguistiquement et ainsi, offre la possibilité de le rédimer complètement en le formulant et en confessant son mal: ne pas croire dieu; un peu comme si une maladie devait se déclarer entièrement avant de pouvoir être dépassée ; interdire l'humour serait contre performatif eut égard au dépassement même de ce qu'on prétend être le mal propre a l'insensée qui dit en son cœur que dieu n'est pas ; interdire la possibilité de la formulation même du péché en nous c'est maudire la conscience et lui faire obstacle sur la voie de la grâce qui la lave précisément de ce qu'elle conçoit être son mal quand elle le conçoit et le formule avec humilité, repentir et donc forcement humour ; l'humour est l’autre face du sérieux sans lequel le sérieux n'est qu'un argument autoritaire dévitalisé; maintenir l'illusion de la possibilité de se moquer de dieu est essentiel a la formulation intérieure et intégrale du péché sans laquelle tout prétendu dépassement du mal est juste une pure foutaise sédentarisé a grand renforts d'office religieux bidons ; qu'il y ait une langue qui rend grâce et témoignage de dieu tout en accomplissant le vœux profond du désir de s'inscrire comme sujet dans une cohérente paix avec soi-même et le monde malgré la reconnaissance de notre absence de vérité, ne peut apparaître clairement qu'en maintenant la possibilité offerte a tout pécheur de confesser son péché, et donc de la formuler avec humour (et mieux vaut la formulation du péché par l'humour que celle beaucoup plus douloureuse du repentir confessant qu'il ne peut plus réparer l’irréparable); si on interdit cette possibilité, on absolutise la langue première du péché, on fait de la conversion une mascarade chargée de pseudo signes extérieurs de religiosité et on empêche l'humour de faire intérieurement son travail, c'est a dire de déployer les ultimes confins dialectique de la conscience préparant les mesures de la grâce et de la plénitude des temps dans la conscience du paradoxe réifié, incarné et conscient.

 

Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux.

 

 

Les intégristes musulman reprochent aux chrétiens d’idolâtrer un simple prophète mais interdisent qu'on se moque de l'humanité de du leur... le prendraient ils pour un dieu incarné ? Christ, tout Dieu qu'il est, est aussi un humble charpentier qui après les repas devait lui-aussi pisser derrière un arbre... et pourquoi pas aussi parfois se pisser un peu sur les pieds...

 

 

Aussi n'est il pas impossible que tout soixante-huitard et athées qu'ils furent les caricaturistes aient par leur forme anarchique d'humour impertinent, donner corps en leur cœur a une forme d'amour beaucoup plus proche de la théantropie que celui des pseudo croyant qui sous couvert de sérieux inauthentique et autoritaire, se scandalisent authentiquement de la forme possible de toute expression du péché, et souhaiteraient que la pureté du cœur fasse l’économie de la possibilité toujours offerte du blasphème de son expression nécessaire a la reconnaissance de la grâce.

 

Interdire la possibilité de blasphémer serait poser la première pierre d'un fascisme encore inouïe, d'une intolérance absolue qui rédimerait a priori l'humain sous prétexte que tout homme né pécheur et doit pouvoir se le dire pour le dépasser ; se serait supprimer a priori la réalité de la langue et de la conscience; que resterait il alors ensuite a pardonner si la conscience éternelle ne procède plus de la pensée !?

Bref, en supprimant la possibilité du blasphème on supprime aussi la réalité du pardon.

Car si on refuse de reconnaitre que cette possibilité habite le cœur de tout homme, alors loin d’établir un rapport de dette mutuel dans la confiance entre nous, nous ne ferons qu'instaurer une méfiance ou la peur de l'aveu du péché maintiendra chacun dans un mensonge permanent.

C'est tout le sens que personnellement je reconnais a la couv. du dernier Charlie : tout est réellement pardonnée si vous reconnaissez la possibilité du blasphème inscrite dans le cœur de tout homme.Et c'est dans l’écart noétique de ces antinomiques pans de conscience que se dévoile la région ontologique propre a la manifestation de l'amour de dieu pour tous. Mais supprimer a priori la possibilité du blasphème c'est supprimer entièrement la possibilité de l'humanité.

 

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