Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/07/2015

L'Instant ou le passé n'a plus d'avenir.

rama.jpg

Ramakrishna Behera

 

Au moment où nous sommes arrivés à Upload , nos pouls s’étaient synchronisés au rythme des remorqueurs endormis poussant leurs réflexions brillantes au bord de la rade. Je tirai une ancienne porte débarquée et glissait dans un vestibule qui empilait les choses lentement: un rideau de douche masquait, un thuya qui s'appuyait aux fenêtres des catalogue de cartes postale déballant leurs cagibi d'un sol de mariage et de couche culotte, ou il disparaissait vraiment, vainement crevé comme les murs de l'instant qui se balançaient et s’effaçaient en une dimension propre a l'oubli qu'aucun esprit ne peut percer, elles montraient tantôt des îles en pleins ciel, tantôt leurs ventres d’écriture, un livre de sang noir renversant ses poèmes de la cage famélique, qui boit oisive et désolée, chaque rayons de lumière, comme un grain de café noir cintré deux fois, pommiers aux cascades ascensionnelles qui se rejoignent au sommet d'un tronc invisible; a terre l’éclairage urbain d'un centre du monde, un fragment osseux de sa vue de coupe pris avec l'affichette, en solde, orange fluo qui contraste avec l'autre vestige, le fossile des grandeurs naturelles, au teinte nettement moins acidulée, mais pas moins muet que la mâchoire préhistorique de la vie sauvage grognant par les montagnes, l'aventure des vierges géographies, les flancs griffus dévalés a la bougie, sabot de pente qui n'est que quand on sait qu'on ne peut en établir la certitude, et qui a chaque instant, saute la barriere, enjambe l'obstacle du savoir, et se fond au cours, comme le vagabond au vent, met les pieds sur l'horizon, la perspective du point sublime ou se découvre la vraie beauté, le fil des jour n'est plus alors que la houle d'une grande marée, qu'on voit naître et renaître a nouveau comme une symphonie perspectiviste lentement engendre l'illusion des vagues, l'illusion de l’ondulation, installe de franches contrariétés et des hauts le cœurs, prépare la perception de l’océan, j’apprenais alors a nager autrement, sur cette photo, soulevé par la bouée, puis renversé, et bercé par les pierres et les galets sur les portées de sang qui battent en cœur le chant incohérent, la veste en oursin est là qui pend a la patère comme j’étais pris au piège dans mes souvenirs hors de la pièce des jours, emporté par le tiroir ou ma grand mère rangeait ses recettes de gâteaux, petits beurre, langue de chat, dans des boites en fer, buffet blatte ou scarabée aux moulures dissimulant la fonction des festons de la poignée organisant, le moment lucide de la pleine évidence du contact entre ses lèvres mortes et les informations incomplètes qui se répondent et se dérangent, m'informent que l'homéostasie du choix suit son libre cours vers une chemise nouvelle, parce que l'autre est tombé et qu'a nouveau on se sent nu sans joie, sans beauté, pliée, propre et blanche comme le tablier du boucher, ouvert devant, sur la rue d’où l’on pouvait le voir qui dépeçait comme un peintre, un artiste du surin, le détail des muscles, et des nerfs qui laissaient voir les os et les moindres cartilagineux ligament ; il conditionnait les cœurs de veau en barquette plastique commandé, qu'elle m'envoyait chercher, place Beaujardin, dûment cellophanés, comme sa mise en plis permanente grise, et ces baisers aussi peu ragoutant que le lit de la morte ou elle me clouais chaque nuit. Je dormais comme le cri d'Antigone jamais sorti de sa tombe.

Google Earth.jpg

bug google earth

 

Les commentaires sont fermés.