Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/03/2017

DIACRITIK

Toute chose est en soi-même contradictoire.

Hegel

 

 

Protagoras bègue, Valls ne porte en lui effectivement comme tout sophiste aucun projet, aucune vision – il est le désert plastique de la politique. Il se tient, à l’entrée de tous les partis, comme une enveloppe vide qui attend cruellement son destinataire mais craint toujours d’être poste restante au mieux, lettre morte au pire. À ce titre, dans le jeu politique (car il croit qu’il s’agit d’un jeu), Valls surgit toujours comme une place à occuper, ce en quoi il incarne avec rutilance cette rhétorique contemporaine qui, à la lutte des classes fondatrice de la violence de nos sociétés, substitue par cynisme et calcul la lutte des places. La lutte n’y est plus une lutte car, de ce monde devenu open space hypertrophié et entreprenariat généralisé, il ne s’agit plus de s’affronter à une question mais de négocier avec la question : il faut dédramatiser la violence d’un choix politique pour lui substituer une compromission qui relève d’une contractualisation de la vie politique au sens managérial. Le management est devenue la seule grille de lecture des actions politiques sous Hollande : son ennemi était la finance, le management sera au fil de son quinquennat devenu son meilleur allié. Valls n’attend pas de rejoindre Macron – il faut entendre ici le désastre dans toute sa noirceur : dans la lutte des places qui est une version barbare mais policée (quelle meilleure définition aujourd’hui de la bourgeoisie désormais toujours télévisuelle ?) des chaises musicales, Valls attend de Macron une promotion. Il est semblable à un chroniqueur de Cyril Hanouna qui réclame un plan-caméra – il n’est d’ailleurs guère étonnant qu’une émission aussi violente que Touche pas à mon poste ! fasse de tels scores sous Hollande tant elle est aussi bien télévisuellement la version catastrophique mais juste d’un conseil des Ministres sous Hollande – la violence de sa mise en abyme.

 

https://diacritik.com/2017/03/30/manuel-valls-sganarelle-de-la-presidentielle/

Les commentaires sont fermés.