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22/05/2013

Comprendre et comprendre

Je n'avais eut aucun mal a me faire indiquer le chemin du parc a mot a l'office de tourisme du coin; mais l'indication s'accompagnait d'une surprise, il n'y avait pas un parc des mots en voix de disparitions, mais deux parcs; Les deux parcs se faisaient face; le Don Juan's park et le Socrate's Park couvraient chacun les deux pans opposées de la vallée ou la route finissait en cul de sac. Des le parking aménagé au creux des bois contigus aux deux parcs, une différence vous sautez aux yeux, ou plutôt aux oreilles ; tandis qu'une effroyable clameur monter du Don Juan's Park sur votre gauche, celui d'en face semblait s'enfoncer dans le silence. Aussi tout naturellement la foule des badauds qui venait voir des mots inusité ou obsolète s'orientait elle automatiquement vers le Don Juan's park. J'ai d'ordinaire l'esprit contradictoire et le caractère revêche; il n'est rien que je déteste autant que de m'entendre dire ce que je dois faire; mais l'atmosphère du lieu était tellement étrangement contrasté que logiquement je me mis a suivre la foule vers le parc le plus bruyant; n'était il pas normal qu'un brouhaha immonde éclate d'un parc a mot? Je pris ma place dans la file d'attente et payait mon tribut a l'agent de caisse qui avait une vraie gueule de charron revenu d'entre les morts. Sitôt franchit l'entrée du parc qu'on ne pouvait apercevoir du parking, le spectacle vous saisissait ; le parc était divisé en trois sections selon l'ordre prescrit des soins de la méthode don juanesque, qui devait faire recouvrir aux mots perdu tout leur esprit par le truchement de la remise a niveau de leur grossesse mémorielle qu'évidera et usera immanquablement le temps et le maintient de la compréhension corrodée par la réduction a l'universel identité sans moyen terme, l'identité de l'inconnu transparent qui fait reluire le poils de ces bêtes épuisées par l'usage des langues lustrant les images jusqu'à les dépolir de tout reflet; tous les mots qui nous arrive au parc sont tremblant d'insignifiance comme les feuille de l'arbre de la connaissance; et nous leur re-imprimons un sens par un polissage de leur anciens reflet; La première section était celles des soins : un « contadin » se tenait devant moi derrière les grilles de rétention; L'air si insignifiant qu'il n'était plus qu'un flou dans les haute herbes; dépourvue de forme, l'ectoplasme était en si mauvais état qu'il me fut impossible de le lire tant de gauche a droite qu'a l'envers; d'ailleurs sans la pancarte qui le signalait : « contadin » jamais je n'aurais pu savoir ce que j'avais vu de flou; maigre jusqu'à la transparence, sa poche gastrique s'était comme refermé sur elle-même, et ne lui permettait plus de digérer aucune phrase; exclu du vocabulaire il devait réapprendre l'alphabet moderne, pour se refaire une image; le mot haletait un air mauvais, proche de la mort; le voir vous faisait souffrir; et je compris alors qu'une partie de la clameur qui montait du parc n'était pas l'expression du souffle recouvré des mots plongés dans l'insignifiance, mais qu'une grande partie des cris et des crissements étaient ceux de la souffrance des visiteurs devant un spectacle si affligeant; je pensais tout naturellement que les mots épuisés par l'usage étaient d'abord mis en quarantaine pour avoir le temps de reprendre leur souffle, avant d'être remis en circulation. Le Don juan's park avait une méthode très particulière de revigorer les mots faibles d'esprit; étant donné qu'ils s'étaient vidés de leur sens, parce qu'ils avaient été utilisé sans esprit de contradiction, mais en contradiction avec la réalité de l'esprit qu'il finissaient par perdre, on leur donnait pour tout remède de la lecture; d'abord des livres d'alphabet pour les enfants, puis des journaux de la région avant de passer aux classiques; et dans chaque lecture on insérait une image qui tombait comme un cheveux dans la soupe; en ce qui concerne le mot contadin le soigneur utilisait plusieurs images; d'abord une reproduction du « champs de blé aux corbeaux » de van gogh, que le soigneur insérait entre les lettres c et d de l'alphabet pour enfant; puis la « tête d'un paysan catalan » de Miro insérait entre la rubrique sportive et la nécrologie de la feuille de choux régionale; et enfin l'angélus de millet qui redonnait au mot l'espace vide de son acoustique ou a nouveau son souffle pouvait résonner d'une image abstraite réimprimé dans les très fond de son ectoplasme abstrait, mais son corps sémantique reconstitué n'avait rien des vigoureuses couleurs des mots plein d'esprit du parc d'a coté.



Ce n'était pourtant pas la méthode employée dans le parc d'en face ; et je l'appris d'un soigneur que j'y rencontrais dans la vaste colline silencieuse ou dubitatif devant tant de paix, je ne voyais aucun mot glousser d'extase sa joie d'exister retrouvé; ni aucune grille, ni non plus aucune cage a mot, ni section spéciale de soin psychiatrique palliatif et intensif; « c'est, me dit il qu'ici, au Socrate's park , on soigne les mots par le silence voyez-vous? Et avant même que j'ai pu répondre qu'il m'était difficile de voir le rien, le soigneur continua, ce n'est pas que la méthode du Don juan's park soit mauvaise, mais inadéquate si on considère que ce que les mots expriment doit avoir une réalité éternelle, et non seulement mémorielle; car il y a en effet deux manières de faire le sens, d'introduire du sens dans les mots: soit on procède comme Platon l'indique dans son Banquet, par généralisation synthétique d'une même intention d'amour qui gagne en clarté en se précisant dans l'accumulation quantitative, soit on procède a l'envers, comme don juan qui s'éleva au sens le plus général du mot « femme » en niant toutes les réalités singulières qui y correspondent et en perdit la vie; ce qui est une forme d'induction, qui reconduit a l'universel mais en le niant comme réalité, non pas tant parce qu'il nie les contenus singuliers réels pour atteindre un sens abstrait de la mort qui mine les mots, mais parce que cette négation est performative et révèle une manière impossible de vivre et de parler sans rien dire d'autre; aussi ici avons nous optait pour une autre méthode, qui tient compte du performatif qui habite le creux des mots; nous laissons le mot régénérer la vie sauvage, nous le laissons être la proie des contradictions, jusqu'à ce que l'esprit de son insignifiance, s'efface sous la menace de protéger et de signifier sa vie performativement; ainsi en niant les contenus objectif du savoir lié au mot, les réalité singulières qu'ils désignent sont elles articuler depuis un ordre de silence ou l'Un se signifie, sans tenir compte de la lecture mémorielle et abstraite des trop spéculatifs; cela rétablit le lien mystérieux et dialogiquement éternel entre le singulier et l'universel sans nier leur réalité en soi, ni leur différence, mais creuse suffisamment le mystère pour que les mots perdus retrouvent une âme a guider; d'ailleurs regardez de ce coté, vous voyez ce tas de fumier puant...et en levant les yeux je vus ce qui ressemblait a un classique dépôt d'ordures.....ce sont les objets, les déjections du savoir indu des mots; les mots meurt enchaînés au savoir qui les déracine de la mystérieuse racine de l'un, nous nous leur redonnons l'espace de la vie au plein air, la contradiction des alternances du jour et de la nuit fait le reste; aussi ici pas de livre, mais une cure de silence absolu, au bout d'un mois le mot mort, oubli l'oubli de sa signification , il se désenglue du savoir qui l'empêtre dans ses filets, et retrouve l'appétit du néologisme; ici nous ne réintroduisont pas de la mémoire dans les mots, mais de l'intention, de la visée, du projet, de l'esprit cheminant vers sa réalité et glanant les mots nécessaire aux performance qu'il doit accomplir pour se voir dans leur miroir et exhumer l'Un enfouit; regarder de plus prés , la sous l'acacia sauvage, vous le voyait, c'est le mot confiance, il n'est pas mort, c'est notre plus vieil occupant du parc, il lutte contre deux hyènes qui veulent le dépecer, et bien attendez jusqu'à la nuit et vous le verrez fuir par dessus l'horizon replié, au grand dam de ces chasseurs qui ne croyait pas possible qu'il pusse leur échapper ; il disparaîtra au moment même ou il réintégrera son sens, lorsqu'il deviendra évident qu'il est perdu et que les charognard se disputeront sa dépouille et s'entre dévoreront sans motif apparent. Car ici au Socrate's parc on ne conçoit pas que les mots ne contiennent qu'un sens abstrait, mais au contraire toute la réalité qui se déploie entre l'universel et le singulier; on ne conçoit pas le sens comme un contenu abstrait, mais comme une pleinitude concrète de l'intelligence de la vérité dans le silencieux face a face des jours des contradictions apparentes. Et effectivement quand je sortis du dernier parc je me sentais plus riche d'esprit alors que j'avais déjà oublier les mots du Don juans park.

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