Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/09/2014

Dies iræ

Quand je dis que le Connard est devenu la seule figure mythique de l'inhumaine post-modernité, je n'entends pas seulement redonner vie au Salaud sartrien qui n'assume pas sa liberté ; ce dernier pouvait avoir du mordant contrairement au président des édentés aux amours aussi volatiles qu'exsangue et avariés qui étonnement n’évoluent qu'en fonction du degrés de réputation de l’idolâtrie dont son cœur est entaché par la séduction du spectacle auquel il se vend au lieu d’éveiller les forces en sommeil;  le Connard est comme l’entéléchie du salaud a peine esquissé, il tient lieu de position dialectique intermédiaire entre le salaud et l'ordure achevé, il est a l'absence de caractère ce que la foule est au hit parade, la recherche de la justification de soi dans l'opinion formaté a cet effet; qui voudrait se revêtir d'une telle parité, d'une telle descendance pas même digne de la moindre mitochondrie cellulaire? Son intériorité n'est pas le rien de la compréhensible absurdité de l'amour au vu de nos impuissantes facultés, c'est le marais vaseux du mièvre absolu, le royaume de l'informe moteur de indéterminé, le domaine sacré de la justification de soi par la vox populi, c'est le refus de la liberté élevée au rang de spectacle se voulant digne de l’être, le ciel de l'assomption des opinions corroboratives qui se substituent a la certitude de l’éternité, cautionne tous désespoirs comme le mouvement perpétuel de la vie si semblable a l'amour, incarne la veulerie comme s'il s'agissait du sentiment de l’intégrité, écoute biolay et lit pancol en boucle, érige besson en prophète et donne a la fadeur des acteurs français un semblant de sang qui pu comme du lait caillé.

 

 

C'est pourquoi les Boches arrachèrent les dents, parce que les dents sont des os qui mordent, qui informent, qui rêvent ; et avec quel os n'est ce pas rêvons nous sinon avec l'os du rêve ? Oui, l'os que souffla Moise pour rêver le Seigneur. Aucune molaire aurifiée n'a de majestés équivalente. Des dés en os de rêves crépitent dans le cornet a dés ; donnent une paire de tyran en forme de double point ; scellent le sort du Christ ; jettent une suite de sept ou ces wagons dans lesquels étaient entassés les juifs. Et je me souvient de la main du soldat qui dépassait de mon trou d'obus comme une ronce. Il y avait un cercle pale là ou se trouvait auparavant son alliance, et ses ongles bleus et froids étaient rongés. La terre glissa lentement sur nous, je me souviens, et je survécus parce que mon nez fut enfoncé dans une boite a café, comme celui de Winnie l'ourson dans son pot de miel, par la boue furtive ; c'est pourquoi je pus user de ce poumon d’étain providentiel pour inspirer et expirer pendant que je donnais des coups de pieds et battais des bras et me tortillais suffisamment pour me désensevelir. Le temps que la pluie me lave a grande eaux, et que je me recroqueville dans un espace a découvert, sans me soucier des fusils, haletant comme si j’étais encore dans la baleine, et remerciant un ciel que je ne pouvais pas voir, l'autre soldat avait été recouvert pendant de nombreuses heures, des heures avant que je m'empare de ses doigts raides et exclamatifs pour découvrir qu'on l'avait détroussé. Telle fut la substance- et le symbolisme- de cette aventure, et je m’aperçois a présent que les sommes sont ce dont je me souviens le mieux -le résultat- si je me souviens de quoi que ce soit- la qualité des additions- a quoi se réduit toute chose. L'histoire n'est somme toute que cette somme : le résultat des résultats.

 

 

 

W.H.Gass « Le Tunnel » p.61

 

 

Dans la terminologie kierkegaardienne la mort n'est pas un résultat mais une conclusion, la conclusion de la langue que profère la certitude éternelle dans la phrase de la vie qui évide le noyau de la vérité dont brille la vie de l'esprit ; le résultat étant toujours chez le grand danois un moment sporadique du spectacle qu'est la ventriloquie de la foule incertaine recherchant des points de coïncidence heureuse entre le refoulement du dialectique et son absence de caractère qu'elle nomme bonheur mais dont l'essence est de la conforter dans son assentiment a sa veulerie.

Les commentaires sont fermés.