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12/03/2017

Les nouveaux chiens de garde

"Les médias adorent relayer ces grandes causes associant tout et chacun sans déranger rien ni personne. Le consensus "humanitaire" a la même utilité que les "débats" entre journalistes. Ils brassent du vent pour détourner l'orage."
Serge Halimi - Les nouveaux chiens de garde - 2005 - Page 14

"Sous couvert de faire appel à la "société civile", les commissions officielles deviennent des ersatz de club de la presse offrant respectabilité officielle à des commentateurs, des nouveaux philosophes et des industriels. Ils apprécient ce genre de hochets; le pouvoir le sait."
Serge Halimi - Les nouveaux chiens de garde - 2005 - Page 36

"Les journalistes ont presque toujours été corsetés dans un costume de contraintes. Au siècle dernier. Au siècle dernier, la liberté de la presse appartenait déjà à ceux qui en possédaient une; pour les autres, c'étaient "silence aux pauvres !". Comment le professionnel de l'information a-t-il pu imaginer qu'un industriel allait acheter un moyen d'influence tout en s'interdisant de peser sur son orientation."
Serge Halimi - Les nouveaux chiens de garde - 2005 - Page 68

"Révérence face au pouvoir, prudence devant l'argent : cette double dépendance de la presse française crée déjà les conditions d'un pluralisme rabougri. Mais on ne peut s'en tenir là. Tout un appareillage idéologique conforte la puissance de ceux qui déjà détiennent autorité et richesse. La somme des sujets tenus à distance et des non-sujets matraqués en permanence étend le royaume de la pensée conforme."
Serge Halimi - Les nouveaux chiens de garde - 2005 - Page 73

"Mort de Lady Diana en 1997, éclipse de soleil en 1999, "Loft story" en 2001 : chaque fois que, presque unanimes, les médias matraquent un sujet sans autre conséquence qu'une augmentation escomptée de leur diffusion, ils se prévalent de la demande du public, de l'intérêt du consommateur. C'est d'abord oublier que la mission du journaliste consiste à rendre intéressant ce qui est important, pas important ce qui est intéressant."
Serge Halimi - Les nouveaux chiens de garde - 2005 - Page 76

"Culture d'entreprise, sérénade des "grands équilibres", amour de la mondialisation, fascination pour l'argent et pour ceux qui en possèdent, prolifération des chroniques boursières, réquisitoire incessant contre les conquêtes sociales, acharnement à culpabiliser les salariés au nom des "exclus", terreur des passions collectives : cette gamme patronale, mille institutions, organismes et commissions le martèlent. Mais les médias, qu'ils soient de droite ou qu'ils se disent de gauche, lui servent de ventriloque, d'orchestre symphonique au diapason des marchés qui scandent nos existences."
Serge Halimi - Les nouveaux chiens de garde - 2005 - Page 81

"Guerre du Golfe et du Kosovo, traités européens, accords de libre-échange, privatisations, mise en cause du niveau des retraites et de l'assurance sociale: sur tous ces sujets qui exigeaient une vraie confrontation des points de vue et qui engageaient l'avenir du pays, la quasi-totalité des quotidiens, des hebdomadaires, des radios, des télévisions ont, chaque fois, battu le même tambour avec les mêmes arguments. Au service de la guerre, au service de l'argent, au service du commerce."
Serge Halimi - Les nouveaux chiens de garde - 2005 - Page 84

"Des médias de plus en plus concentrés, des journalistes de plus en plus dociles, une information de plus en plus médiocre. Longtemps, le désir de transformation sociale continuera de buter sur cet obstacle."
Serge Halimi - Les nouveaux chiens de garde - 2005 - Page 143

http://www.toupie.org/Citations/Halimi_nouveaux_chiens_garde.htm

Les Petits Soldats du journalisme

 

Dès le début de l’année, le responsable des « première année » du Centre de formation des journalistes a prévenu : « Dans la profession, il y a un certain nombre de journaux ou de journalistes qui ne sont pas dans la ligne, on dira. Mais ici, on va vous demander de suivre la ligne, si on peut dire, de rester dans la norme ». Puis il a hurlé : « Eh bien, oui, oui, il y a un moule CFJ et il faudra bien vous y couler ! » Ce moule, les intervenants du CFJ taillés sur mesure vont lui donner forme : les rédacteurs en chef de Paris-Match, de La Croix, de LCI, de France 2, du Parisien, le président du CSA, l’ex-PDG de Canal+, les patrons de RTL, de Ouest-France, les anciens rédacteurs en chef de Libération, du Figaro, de France-Soir, du Monde, les directeurs du Monde, de Télérama, de L’Express, de TF1, de Courrier international, de l’Equipe.fr. Ces serviteurs du PPA enseigneront à leurs futurs employés l’absence d’esprit critique et l’amour de l’argent. À un élève intrigué par un dossier du Nouvel Observateur presque intégralement consacré à la splendeur des villas marocaines achetées par des millionnaires, Mouchard, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire, répond : « C’est l’une de nos meilleures ventes cette année. Et puis, moi, j’aime bien. C’est drôle, c’est marrant, c’est parisien… Oh, le pauvre immigré, le pauvre chômeur, ça on l’a déjà fait dix fois. […] C’est vrai, on fait une sorte de Gala pour riches… »

 

http://homme-moderne.org/plpl/n12/p3.html

 

06/03/2017

Æquivocatio

 

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hester scheurwater

 

 

... Comment serait-ce possible que je sache que je doute et que je désire, c.à.d. que quelque chose me manque, et que je ne suis pas tout à fait parfait, à moins que j'ai en moi quelque idée d'un Être plus parfait que moi, en comparaison avec lequel je devrais reconnaître les déficiences de ma nature?

Descartes

 

L'air du soupçon s’échappe forcement de la machine, du système, car un doute plane sur son corps a moitié légitime, a demi ensevelit et pourri de glaire fascinantes et sans nom ; leurs rondes de jambes glissent en pellicule sur le vernis frais des bois de sirènes zébré de fraiches estafilades qui donnent la direction de la source ou boit le vent; le lys croit il au caractère mécanique du réel ? L'oiseau croit il a moitié ? Comme devait croire en la présence de ce corps qui semblait être celui d'un homme carbonisé, l’ingénieur qui, en blouse blanche, examinait l'amas de grâce putréfiée sur la table de dissection; les mains le long de sa veste il s'interroge sur les limites mécaniques de la lumière, soulève d'un doigt la plaie qui baigne son regard et a administré aux roues dentées un graissage des essieux par la moelle épinière des poisons; son regard cherche le tain de la matière, la forme intelligible des lettres et des nombres qui ligature cet amas tourbillonnaire et figé en stupre sculpté et stupéfaction séjournant sous chaque volupté spéculaire; l'origine du spectacle, ses matières formes et composition doublent dans les coulisses la question du réel qui une fois jeté sur le tapis se débat de toutes ses forces pour échapper a l’emprise du système et se livre, pieds et main liées a la seule synthèse de la vie faite de nécessité possible; car son idée qui brouille toute conception possible, dégage une luminosité intense qui déjà perce les verres fumées des soudeurs; l’indien enchanté voit les ambulants errer, migraineux, résignés a leur fumure : assise sur un quart de clou, la déesse, malgré leurs chants, ébranle leur insoupçonnable ivoire : en croisant les jambes, elle suppléait a ce manque d'imagination qui coupa la route noire du synapse colorant; de dures merveilles apparaissent sur la toile, elle comble de lierres le rêve vierge des mains errant a la surface des eaux battues; les vignerons foulent les ondes, écrasent du bruit les crêtes de palabres et le spectacle fou de la vérité se forme dans la pelote ; la première tension dialectique déterminant l'orientation de toute pensée, a la couleur mnésique de l'apeiron, la forme tissulaire de l’enveloppé dont la tente primitive n'a pas encore entièrement étendue a la totalité du vide l'image et son reflet; le sous-bois retentit de la pudeur des hôtes du tronc, comme le bourgeon d'équité bulle sous l’écorce, dévorant la croupe de la sève renversée en sa vasque bleue ; l'heure passe sur la steppe; la pluie interroge les fourrées ; la main transfigurée du branleur surgit en scribe ; et de l'encre a l’horizon, la silhouette en branche des enterrés revient sur la steppe de proue ; ils passent par le malentendu ou le verre esthétique de l'imagination fut artistement poli par les habiles mains d'un trépassé imprimant les caractères de sa mort sur son passé d'ermite vivant reclus en certaines forets ; deux nuits a vide ils dorment d'un sommeil parfait ; et au troisième jour, ils rayonnent de ce silencieux fruit de l'esprit mêlé de sang ; seul surcharge le navire un pont que la mer balais ; les vagues grinces comme un acier rouillé, juste avant que l'approche mécaniste du réel vole en éclat !

 

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