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31/05/2014

https://www.youtube.com/watch?v=LS04M9Mz26E

30/05/2014

sans titre (en cours)

La porte de sa chambre vibra sous les coups invisibles comme une table tournante ; d'un drap en dentelle de calais il couvrit sa pseudonymie et s’empoigna lui-même par la carte d'identité qu'il brandit comme un crucifix face a la nuit qui cavalait sur les débris de la porte effondrée ; mais il n'y avait plus rien a faire, une voie de synthèse incorporelle, anonyme et sans auteur tinta la pièce et l'envahie d'un flow prétexte encodé et rétro projeté sur les murs: fin de droit, génome  inconnue, adn sdf, pedigree mystère ; vérité : absence de marque, plagia fabriqué en chine ; action : expulsable manu militari; Pie pendant ce temps s’était tranquillement assis sur les restes de son lit défait et attendait que la voie de synthèse le transporta au bureau des recensements, ou d'autres hologrammes simuleraient sa rétention neuro-psychique derrière des barreaux qui n'existeraient que par le manque de force qu'il mettait a comprendre sa situation de mort légale libératrice du monde ambiant.

Instantanément, le décors se modifia, et il se retrouva plongé dans le carcan psychologique d'une contention qui se voulait plus directe, sans être expressément violente, puisqu'elle devait logiquement l’amener a se supprimer lui-même pour que tout soit accomplit sans entorse au droit.

L’étape seconde de la manipulation que les ions libre nommaient entre eux, le purgatoire ne s'accomplissait pas en un lieu repérable sur une carte ( a ce qu'en disaient ceux qui y avaient séjourné et qui avaient pu s'en échapper) quoiqu'il s'agissa très certainement d'une sorte de complexe formé d'un très grand nombre de pièces, ou les morts légaux étaient progressivement incités au suicide par degrés. La naissance est certainement l’événement le plus douloureux de notre vie, mais étant en grande partie joué sur le fil de l'instant sans aucune rétention, il n’a pas le temps de devenir réel ; c’était exactement l'inverse qui se jouait dans le complexe de rétention ; la suppression de soi était programmée en fonction du profil psycho-social de chaque mort légal ; le condamné rejouait une seconde fois, dans une matrice entièrement holographique le cours « normal » de sa vie ; « normal »...pas tout a fait...car les dés étaient pipés, pour qu'une lente mais inéluctable progression de l’échec l'envahisse d'une culpabilité insurmontable; le détenu tombait alors dans une impasse et n'avait d'autre choix que de se suicider.

Aussitôt, le décors a nouveau se transforma et Pie réintégra sa putain de chambre de quinze mètre carré dans un immeuble sordide de Soho.

Le lendemain , quand il se rendit a son boulot, son supérieur hiérarchique direct lui souffla que ses objectifs pour le mois avaient été revu a la hausse et qu'il valait mieux qu'il assure.

Pie eut subitement l'impression que les murs de l'espace de vente ou il exerçait se rapprochaient, et que l'espace rétrécissait a vue d’œil, autant que le gouffre intérieure de son désir s’élargissait jusqu'à le submerger, par moment déjà, d'une tempête incontrôlable comme un monde en chaos ou les mots n'avaient jamais instauré aucun ordre compréhensible, annonciatrice des prémisses de la folie ou le dernier cap franchie est sans retour jusqu'à la mort.

Tôt ou tard ils finiront par se rejoindre, par l’écraser sous le torrent de marchandises qui dégringolaient du tapis roulant comme des pelletés de sable sur la tête de l'enterré vivant.

Il étouffa, se mit a marcher entre les rayons high-tech. Si Pie avait été marié l'essence du programme monadique de la réalité augmentée lui aurait certainement creusé sa tombe dans cette direction la. Et il se dit que mourir pour des téléviseurs serait peut être moins douloureux que de périr d'aimer et de se séparer d'une lueur d’éternité aperçue dans le temps.

La semaine suivante, il avait perdu son emploi dans la plus strict légalité, et son esprit, tout pétri de casuistique inculquée par des siècles d’obéissance servile ne put se rebeller contre la loi. A petit pas, par degrés insensible et par de petits progrès il cheminait vers son prodrome justifiant l'existence suprême du système et de sa caste intouchée.

La culpabilité ne tarda pas a allumer ses premiers feux, et Pie sentait confusément que ses réserves en eau d'espoir serait bien vite consumées.

La phase la plus délicate de l’oblitération existentielle s’étalait entre la première reconnaissance de la lutte contre le désespoir, et la capacité a se retourner contre la loi...car si son esprit ne parvenait pas a une autre forme de justification, la rébellion elle-même lutterait contre l'espoir et au lieu de l'alimenter, elle achèverait rapidement de l’épuiser ...ce qui en un sens abrégerait aussi ses souffrances...mais ce n’était pas encore ce que Pie souhaitait. Car quoiqu'il ne fut pas marié, il se sentait encore utile pour un certain voisin de palier, vieillard grabataire auquel il avait toujours eut a cœur de rendre visite gratuitement pour occuper quelques heures par semaine l'espace vierge de son temps immaculé.

Il resserra ses visites auprès du vieil ermite oublié. Faisait il partit du programme de conditionnement holographique de la mort légal ? ...il s'en foutait...l'essentiel était qu'il put l'aimer.

A sa dernière visite le vieil homme était plongé dans sa millième écoute de Carmen. Pie s'assit en silence a coté de lui sur le vieux canapé dégarni aussi souple qu'un chamalow. Sans rien se dirent ils burent ensemble la fontaine de musique jusqu'à la lie, et étrangement la culpabilité de Pie ne se changea pas instantanément en amour sous l'effet de l'art, mais en haine.

En sortant du vieil appartement il se trouva un instant ragaillardit, galvanisé par une force intérieure qui faisait violence a la terre entière et surtout le concentrer sur tous les obstacles que la souffrance du programme d’État avait semé sur sa route pour le faire périr volontairement.

Cette nuit la Pie qui voyait ses moyens de subsistance réduire a vue d’œil, aussi vite que ces raisons d’exister, ne put dormir. La musique de Carmen dansa dans sa mémoire et la présence du vieil homme solitaire, sans travail et désargenté lui ouvrit les yeux sur l’énigme de cette survivance a l'holocauste programmé.

Le lendemain il attendit une heure descente avant de se rendre chez lui. Poussé aux abois par le désespoir qui ne cessait de le ronger il lui demanda sans détour comment il était possible de vivre en dehors du programme et surtout comment il lui avait échappé?

L'ermite lui fit alors un vrai récit de guerre, qui serait resté secret et invisible si personne ne l'avait interrogé.....  « quand tu veux sortir d'une impasse et que toutes les issues concevables sont fermées, tu es pris au piège d'une syntaxe qui te condamne a la mort parce que tu ne peux rien lui opposer sans te condamner toi-même et donc parvenir malgré toi a la fin voulu par le système mais pas par toi ; mais ton esprit ne peut se défaire d'une syntaxe sans en aborder une autre ; si tu te rebelles contre lui sans rien proposer a la place, tu accomplis justement ce que le système attend de toi, que tu te discrédites par rapport a toi-même et te suicide pour qu'il n'ait ni ta vie ni ta mort sur la conscience ou dit a l'envers, pour que le bénéfice de ton travail si tu consent a ses objectifs, ne t'appartiennent pas; cette possibilité envahit alors tout ton esprit et la rébellion informe du désir entre en collision avec l’anonymat de la loi jusqu'à ce que ton esprit implose dans l’insupportable confusion et ne te laisse aucune réflexion pour franchir le pont du désespoir ou t'attend pourtant une autre syntaxe.... » ; le vieil homme conclu son laïus par un éclat de rire qui sembla lui déboucher les artères et qui fit trembler toutes les vitres du bâtiment ...mais il ne put plus placer un mot de plus... a tous le moins compréhensible pour Pie....car le vieil homme repris mais sa voie avait muée, elle semblait comme un souffle en suspension dans la mémoire de tous les êtres en création, comme les mots même de l'invention de la création"....la marque de la transcendance dans l’océan négatif de la pensée événementielle ramenée a zéro corrode le rodéo dynamique de l'inertiel propension du corps a se vouloir plus grand que le cœur sur lequel il repose et qui le contient comme une flamme de graphite dans les nervures granitiques du placenta de saint pierre oscillant des membres comme une aiguille sysmographique sur les chemins plein de crainte et de tremblement au temps fixé par le ravissement permanent...."....Pie s'enfuie en courant.

 

 

sans titre

Pie aux sabots dorés ruait dans la salle d'attente aux propriétés liturgiques ; il s’était levé bon matin, tous ses moyens de communication stressés; le docteur palpa la croûte noire de bile qui avait séchée sous ses paupières, qu'il rinça des larmes d'une vierge, pour détacher les fourches qui collaient aux yeux ; le médecin mit chacune des dents dans un lacrymoire, qu'il bouchonna comme une bouteille que la cire de l'anorexie galopante scella de sa plastique empruntée a la digestion de l'imagination aplanissant le reliefs de la stupeur des putréfactions pour dégager l'horizon de la paix du potier ; Pie fut ensuite gargarisé aux ouïes par une bassine de mythes étrusques qu'il recracha en langue araméenne ; et se sentit enfin entièrement délivré de l'esprit de corps du trop plein de toux par la blancheur irradiante du silence des contes de fées filtrant la plus improbable des bulles d'air entre ses dents de lait qu'il ne pouvaient avoir lui-même créé; surtout aucune diète cher fantoche !lui laça le médecin. De l'exercice, de l'exercice a tout prix ! Et du plus harassant ! Pie voûta le crane de son mont chauve, et renonça a demander au faune opiomane s'il pouvait rester nu, au moment ou ses yeux tombèrent sur une pancarte finement ouvragé d'un cadre de rose stipulant que les patients devaient toujours se rhabiller après la fin de l'autopsie. La messe était dite. Pie eut faim, et il sortit du cabinet en écartant de la crypte les gerbes rondes et les bouquets d’hibiscus fanés qui occultaient le passage de la lumière a travers le vitrail. Puis Pie disparu par la grande allée de bois de rose couverte d'épine. En va nu pieds il atteignit l’ovale pur des terminaisons nerveuses de l'omnibus aux horaires d’interprétations erronées ; la médecine opéra le doute ; changea de braqué, tira sur le levier de vitesse, et son essence se répandit en volatile fumée sur les entrailles de la terre qu'il venait de quitter.

Il arriva juste a l'heure du gouter pour la fermeture de la bibliothèque du verbe et s'y perdit sans demander son reste ; la faim avait cessé mais il se sentait tenaillé par milles autres douleurs formant une hélice que la peur des métamorphoses avait masqué ; vélocement il s'éleva dans l'air absent de la brodeuse absorbée par son ouvrage qui suturait les orifices de son visage par un comble de joie qui le transperçait a chaque coup d'aiguille d'un fils engendré dans le point de croix de sa langue inspirée; mais pour les animaux dessinés, la digestion est semblable a une lente fenaison des épis de blé et de maïs et varie selon le temps qu'il fait puisque chaque jour de pluie lave les impressions de ciel bleu imprégnant la laine des agneaux ; Pie en eut la chair de poule et se sentie comme un orme effeuillé.

Au rayon des auteurs mystique l’œil sombre d'une caverne bu tout le crane intérieure de son silence, et il se sentie revêtu d'élévation au-dessus du gouffre incorporel. Un appel en arrière le fit se retourner et il vit l'archange qui étincelait dans une féerie aveugle. L’hélice devint sphère de délice et une place au repas lui fut assignée ; il tournait comme un astre sur lui-même mais cerné tout autour d'autant de choix que sa voix parfaite pouvait l'en dissuader et discerner. Quand tout a coup, sous la plante de ses pieds fila comme une comète le vieil habit mité de l'enveloppe corporelle; chassé de l’œil, une poussière d'inattention le fit basculer et il tomba de sa chaise les draps et l'oreiller renversés. C’était l'heure de se réveiller. Aussitôt Pie chercha quelqu'un a qui parler, car il avait besoin de se mettre a table.