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29/08/2013

UV

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sans titre

L'apparence du lac n'était qu'un trompe l'oeil une illusion d'acoustique, une coquille vide et transparente pourtant, d'un oeuf dont le spectateur était le germe qui ne devenait visible que revêtu et comme enfoui, immergé dans les schéma de lumière de Shalima ; il fallait au coeur du spectateur plus de ressource que n'en réclamaient les habituelles occupation de sa vie, une sorte de renoncement aux significations immédiates qui une fois déchirées élevait l'oeil jusqu'à la contemplation d'un ciel, d'un rien, ou étrangement, tout l'espace et le monde redevenait visible, mais, dans la transparente vertu de cette peinture, chargées d'une signification surnaturelle qui faisait exploser le coeur de joie ; Shalima peignait un peu a la manière de ces artistes qui ne se contentent pas d'imiter le réel, mais qui dans l'organisation de l'espace entre les choses, ouvre un second tableau qui reste invisible a ceux qui ne sont pas purifié, qui ne veulent rien atteindre, rien voir, rien comprendre d'un possible au-delà de leur triste raison terre a terre ; mais qui aux las, aux fatigués, aux épuisés, redonne force et courage, et plus que cela, presque une saveur palpable d'un bien qu'ils ne pouvaient imaginer et qui renoue l'harmonie dissoute du monde absurde ou ils crèvent de douleur et d'incompréhension, depuis les ressources secondes du coeur. En montrant son oeuvre aux trois autres artistes, Shalima leur dit tout simplement que ce travail l'avait faite souffrir comme un douloureux accouchement et qu'au fond c'était le sens véritable du travail qui était selon elle toujours quelque chose comme un effort poétique des organes de la lumière, et non cette activité dénuée de sens a laquelle s'astreignent tant d'homme de par le monde. Nerey ajouta que c'était certainement a cause de cette souffrance de la naissance poétique du réel, que la matière des foules était comme refoulée devant son tableau. Les trois hommes se penchèrent alors sur l'oeuvre, les yeux et le visage brûlant de fascination et d'étonnement. Chacun chercha intuitivement la bonne place sur la toile, la lecture, propre a chacun, de l'oeuvre qu'ils avaient sous les pieds; ils hésitèrent un long moment, déambulant entre les taches, relevant tel ou tel détail, liant tel signe a tel autre, déconstruisant leurs habitudes, libérant tous leurs réflexes, mais finalement chacun y trouva sa voie et se fît envoûter par le tableau, comme pris par une fresque pieuvre a la lecture sans terme, qui pose ses choses là, révise et ausculte tous les bagages des voyageurs qui la traversent, les débarquent sur les îlots insignifiants, en des archipels de termes qui lui sont propres et qui embarquent pour une lecture sensé de l'ailleurs, ou les termes se répondent tous si bien que le pouvoir de la lecture en se brouillant, infecte la vue du passé et oblige a son perpétuelle renouvellement jusqu'à la satiété de l'adoration complète ; plus ils évoluaient sur la toile et plus ils descendaient dans ces profondeurs. Gil se baissa pour caresser la douceur d'un galet qui semblait être recouvert par une patine hors d'age ; chacun était a la recherche d'une plus grande harmonie, en laquelle manger de la peinture équivaut a se nourrir de l'alimentation du cru. Ils ne disaient rien leur bonheur était lisible dans la lenteur de leurs gestes, et de leurs mouvements de têtes qui zigzaguaient en tout sens comme celle d'un lecteur absorbé par un livre écrit par milles mains, ou tous les points de vue étaient réunis dans la plus grande cohérence ; de tous les points de l'espace, s'étendait le chant du monde comme l'accord parfait d'un choeurs qui était en lui-même décalé par rapport a un ancien monde qu'il recouvrait au fur et a mesure qu'en sautant de pierre en pierre, ils descendaient les marches de la profondeur du lac. Et quand l'immersion fut parfaite, l'ancien n'était plus que la promesse du retour annoncé et lut dans les coulées de flammes vertes qui ondoyaient moins vers la surface, qu'elles ne titillaient son absence interrogée. Ce bain de jouvence dura un temps indéterminable, mais quand ils relevèrent les yeux, ils étaient encore seuls et sonnés, sur la petite place coincée entre deux barres d'immeubles insalubres et nauséeux, recouvert par une pinède de frise qui semblait plus vrai que la cours et le nids des piscines creusées a même la roche des arbres ou s'ébattaient des oisillons flottant comme des anges dans les boyaux du monde ; la vase rougeâtre du fond de gré espagnol, leur donnait le vertige et ils en perdaient si complètement le repère de leurs dimensions que la croyance en l'existence de leur corps s'abolissait d'elle même; leur premier corps, ils l'avaient oublié; ils ne se connaissaient plus que l'immortelle don de l'éternelle chair.



En l'espace d'une demi heure qui s'écoula comme un instant, ils furent tour a tour espadons, mammifère préhistorique, Matamore, étudiant géologue, astronome gentlemen dandys et fume cigarette évaporé dans les milles vies du nabab narguilé ; tout ce que leur coeur avait un jour esquissé de vouloir être ils l'avaient traversé en un instant comme autant d'apparence dont l'épaisseur complète n'était pas autre chose qu'eux-même ; ils cherchèrent de l'or dans les grands espace du Névada, débouchèrent les chiottes a la ventouse dans un hôtel minable des faubourgs de Détroit, abordèrent avec charron la brèche de la mort, passèrent entre les cils d'un chas qu'un Christ, qui se confondait avec la lumière des rubis au fond du lac comme des pierres précieuses de sang intemporel fossilisée, écartait pour eux, comme les pans d'un rideau de paupière, et flottèrent vivant dans l'eau stagnante infiniment immuable de l'onyx que la toile remuer en eux comme les paroles des sorcières remuèrent le coeur et l'esprit de Macbeth en sortant du chaudron. Ils trouvèrent ce qu'ils ignoraient chercher en toute chose, et qu'ils ne croyaient pas chercher, ce qu'il se seraient même mis a mordre si on leur avaient dit que tous les hommes le recherchent; cette perspective qui est aussi une intention unique et vivante par laquelle chaque homme se définit et qui en retour le définit éternellement. Voilà sur quoi ouvrait la peinture de Shalima; cette pièce manquante par laquelle la vie est complète et parfaite en soi, et pas seulement un flux absurde remontant en permanence sa propre chute, parfois lui trouvant la grâce d'un galbe, parfois, les épines du chaos selon qu'ils surfaient sur la douleur ou qu'ils étaient emporté par elle malgré eux vers la mort et au-delà d'eux même ; avec toujours une certaine dose d'écume et de rage aux lèvres, dont au fond de leur mains d'artistes, ils ne savaient que faire.

Gil portait une djellaba a rayures verticales marron et bleue clair, qui le faisait ressemblait a l'un des Dupond dans Tintin au Tibet, ou au Pérou...Shalima se déplaçait sur la toile comme si elle avait été le troisième satellite dans cette constellations de lumière. La toile semblait leur souffler dessus toute la scène du monde réelle, parce qu'elle combinait autrement le lien de toute chose, et les pierres et les algues et les reflets des bâtiments prenaient un tout autre sens que celui d'ordinaire fort étouffant et pesant ; tout y devenait léger, soulevé par une grâce qui été déjà présente dans chaque chose mais refoulé par la lecture que les trois artistes en faisait. Gil le premier en avait conçu l'absence pour des raisons politique, parce que l'art selon lui devait avoir une répercussion immédiate sur le concret social et mettre en pratique la volonté marxiste de transformer le monde ; Nerey parce qu'il était amoureux des femmes quoique célibataire, et avait ainsi préempté et remplit la place vide de dieu par un objet que Sysiph, le plus psychologue des trois, nommait « petit « x » ». Aussi tous voulaient ils faire résonner la même louange aux oreilles de Shalima , lui dire qu'avec ce seul tableau il y avait de quoi décontaminer le monde entier de ses maux ; mais Shalima avait disparue...



Ils la cherchèrent en vain par les ruelles bleus de la nuit, puis renoncèrent et s'en retournèrent dormirent au parc sous les étoiles. Nerey rêva de Shalima cette nuit là ; elle était ramassée comme un vers a soie sur une feuille du temps, prisonnier d'un corps difforme qui était celui de son père, mort d'épuisement après que son corps ait été distendu et déformer par un cancer ; ce corps compressé il le voyait flottait sur le lustre du tableau, et dans certain angle de lumière, disparaître et se confondre avec le mouvement doux des algues, comme si, la puissance du mal ne pouvait plus l'atteindre, le plier jusqu'à lui briser le souffle et les articulation ; et au matin, en se ressouvenant de son rêve, il se dit que lui aussi avait connu ces contorsion, ces spasmes de ceux qui passent par cette lumière ou le corps disparaît ou tout est noyé dans l'ineffable faveur ; et l'image des beau-arts ou il avait fait ses études lui apparu dans les palmes du phoenix ou il fumait son premier joint de la journée. Mais le visage de Shalima envahissait son esprit, et Nerey eut soudainement l'impression de comprendre ce que cela signifiait, avoir l'être et le mouvement en dieu ; Nerey eut envie de prier, de tout vendre pour acheter ce qu'il avait entre aperçu dans le tableau de Shalima.

Le lendemain, Gil, dont la curiosité avait été piqué au vif, fit un tour a la bibliothèque municipale et introduit le nom de Shalima Heu dans l'ordinateur. Aussitôt le moteur de recherche afficha tout une série d'articles portant le même patronyme ou le liant comme syllabe a tout autre chose. Gil fit un choix rapide et dénicha deux articles ou il était question d'une Heu peintre de rue. Il y en avait un en grecque et l'autre en allemand; ce n'était pas de grands articles dans les journaux nationaux, ni régionaux, ni des comptes rendus dans les revues spécialisées en art, mais des mise en ligne sauvages de particuliers, de simples témoignages sporadiques qui tous comportaient des photographies des toiles dont Gil reconnut aussitôt la pâte. Le plus vieil article remontait a octobre 2001 et était écrit en grecque, et Gil fit un copier coller dans un logiciel de traduction qui donna un résulta un peu surréaliste ou il était question de fous échappés de l'asile, et de santé mentale incarcérée par les forces publique ; mais la photo qui l'accompagnait faisait indéniablement penser a une oeuvre de Shalima ; elle représentait un énorme cadavre de femme violentée et en décomposition avancée sous ses vêtements bon marché, un chemisier marron et une courte jupe bleue marine synthétique maculée de tache brunes et allongé dans la position d'une mort violente, sur le ventre ; un corps contorsionné de douleur, jeté ou plutôt coincé entre les ruelles de la Plaka, ce vieux quartier d'Athènes ou les touristes ne s'aventurent guère ; la photo était un peu flou et mal cadrée, prise a hauteur d'homme, mais le corps encombrait la ruelle, et il ne ressemblait pas au lac ou Gil avait nager avec Nerey ; il était de facture beaucoup plus sombre, et surtout l'article ajoutait qu'a la surprise et a la stupeur du premier choc qu'avait provoquait l'oeuvre d'un artiste inconnu sur l'imagination du journaliste improvisé, les circonstances de sa découverte avaient été des plus étranges et des plus fortuites ; car c'était en recherchant deux fous échappées de l'asile qu'on avaient découvert cette peinture de rue ou les autorités avait interpellé les deux aliénés qui étaient venu échouer la par hasard. L'article ajouté que c'était a cause du tapage que faisaient les fous dans ce quartier calme de la vieille ville que les habitants avaient remarquer leur présence ; l'un d'eux s'était ouvert les veines et avait écrit avec son sang quelque chose que le logiciel de traduction retranscrit comme : « malades attachés quand psychiatre dors ». L'article ne mentionnait rien d'autre si ce n'est le nom de la maison psychiatrique ou les fous avaient été reconduit: Léros.

Gil ouvrit un autre qui était sans lien avec le précédant ; il était daté de décembre 2001 et provenait d'une bourgade nommé Kastoria a cheval sur la frontière avec l'Albanie, mais été rédigé en allemand, certainement par un touriste de passage. Encore une fois le court article amateur était accompagnée d'une photo du délit ; un autre corps de femme en décomposition avancée, dont les os apparent débordaient des sous vêtements flasques, et se confondait avec les margelles d'une petite fontaine dont l'eau brillait comme le squame d'un crane fraîchement défoncé. Et un deuxième corps, cette fois bien réel, était étendu sur le premier. L'article précisait juste qu'un homme d'une quarantaine d'années avait été retrouvé mort d'epuisement sur le cadavre peint aux dimensions beaucoup plus grande. Gil en conclu que c'etait certainement l'etrangeté de la redondance qui avait poussé le touriste allemand a prendre cette photo et a la publier.





27/08/2013

Mort transcendée

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