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22/10/2013

sans titre



Le vent soufflait une rage accrue aux cheveux des platanes ; ils se dressaient comme un buisson de femmes tondues, l'air d'un rempart de  barbelés, un maquis de fouets sous la neige, la truffe de la nuit fouinant dans les entailles de la chair noire du goudron ; tout le limonb accumulé au fond de la dépression emmurée des quartiers de maisons, qui craquaient de succions comme un buvard de terre séchée au reflux de l'automne, quand les griffes et le bec du vautour de Promethée se plantent dans la viande pour qu'elle retombe en poussière, et les teintes au néant..... aux ailes finalement,  aux plumes venues d'ailleurs habité ce peu de matiere, venues reprendre aux hommes leurs peu de lumière, pour agrandir leur esperance ; les plonger dans l'obscurité la plus sombre du mal ou l'inarticulé claque dans les plis de la nuit comme le ciré noir des SS. 

La folie tournoyait dans les yeux du vieillard, qui transcendaient la matière et voyaient dans le noir disparaitre la fin d'une clarté sous l'ombre gigantesque d'une autre qui venait, sans savoir, ls'il s'agissait d'un mal mortel ou seulement d'une tombe par ou file les chats ;  il etait sans visage, incarner dans la 'avenue, son visage dans kla lumiere disparaissait et s'incarner par dela le temps,  dans la personne d'un être retrouvé ; une colonne de char de papiers défila dans  l'avenue avec la lenteur requise au procession mortuaire ; une couronne de fleur jeté en bouquet fut traîné par le vent, comme posée sur son front ; suivit de près par une herse de sable qui s'abattit sur le sol en éclatant de surprise ; Siphyl ferma les yeux et se couvrit le visage de son coude en laissant l'essaim de poussière le traverser a grands rebonds ; «  voir dieu dans ce vieux fou.. » se dit Siphyl «  Je ne sais rien de lui...et ainsi je le perçois comme personne... » L'avenue était totalement vide maintenant ; Yacinthe sortit de la galerie, emmitouflée d'un grand mohair mauve sur le déclin ; en évitant une boite d'oeuf qui faillit la gifler et divers autres projectiles qui chutaient a travers la rues comme les restes d'un repas sous la table des miettes ; les coupures d'électricités hoquetaient encore dans la tourmente ; elle se faufila a travers les bourrasques, en traversant l'avenue, elle observa qu'au coins des portes cochères, s'accumulaient des monceaux de papiers gras, des vestiges de Mac Do, pailles et gobelets formaient des petits tas de concrétions sauvages ;comme de la neige economique et un peu partout, pas mal de sacs plastiques ; puis dans une sorte de dernier effort, en luttant contre la tempête, recourbée, le visage enfouie dans le cou, elle s'enlaça jusqu'à Siphyl, ses longs cheveux aspirés par le ciel lui donnait l'air d'un poulpe sous un sèche cheveux géant aspiré par un puits électrique sans fond ; elle surgit derrière Siphyl comme une vague a la proue d'un bateau, pendue au ventre d'une grotte ; par dessus son épaule elle observa le vieillards en religieuse relique que Siphyl contemplait toujours ; le mendiant psalmodiait des incantations funèbres dans une langue qu'ils ne connaissaient pas, parlant au gaz inerte comme s'il avait été vivant ; elle lui dit a l'oreille qu'il devait revenir, que tout le monde l'attendez, que c'était pas bien de laisser choir ainsi les gens...il lui demanda encore un instant, l'exhorta a rentrer parce qu'elle frissonnait de froids et de peur dans la tempête ; il la regarda s'éloigner, lutter contre le vent qui a chaque instant changeait de direction, il la vit s'engouffrer difficilement dans la galerie, lutter contre la porte, l'ouvrir puis s'enfoncer a travers la foules d'esthètes ou il la su a l'abri ; et des qu'elle disparue, Siphyl se mit en route, longea l'avenue a grand pas vers le « Fer a cheval » ; il traversa le « Cours-Dillon » et a l'angle du pont neuf, grimpa sur la balustrade et progressa comme un funambule sur une corde de pierre jusqu'au mi-temps du pont ; là la bulle céleste l'attendait, d'ici la ville semblait une autre , une joncque herissée de perche et de pelicant pecheurs, comme perceptible a travers une nuit, le front des beaux-arts penché sur la Garonne, l'enfilade des façades semblaient non pas surgir de la nuit, mais revenir d'au-delà de la nuit, comme une forme de vie si puissante que la pierre rose en palpitait, sans pouvoir se figer tout a fait dans le présent ; d'ici, Siphyl percevait la ville comme une Jérusalem de cuivre et de plombs, une oasis de trompette renversée , de tuba et de trombonne en pagaille, toute fripée et ridée de mirage, de musique et de bruits, pas encore tout a fait sensible, mais encore recouverte d'une peau translucide d'un écart aussi épais que le vent ; cet asile fabuleux, en forme d'oeuf suspendu dans l'oubli, se juchait, de loin, sur la tête de Sypjil et le coiuffé d'un essaim couleur de miel et de diamant ; la zinguerie des corniches en façade vrombissait des notes de grêle ; et les jambes du pont dansaient autour d'un feu et d'une arche invisible ; dans le ventre de la Garonne Toulouse se décomposait en lueurs franches dans les teintes vert rose orangés comme un immense feu d'artifice , un depçage de bandes et de sections, qui était leur propre raison d'être...en équilibre au dessus du pont Siphyl pouvait même se pencher vers le vide et être retenu, son abandon plaqué par le verre du vent....



Souvent Siphyl était pris d'un besoin de solitude, comme une piqûre de rappel plus parlante qu'aucune langue, ou le fil noué de sa vie devenait ce silence éloquent en lui-même, ce retour du commencement dans la venue de la fin, qui lui donnait de la joie, et parfois, (en fait, de manière régulière et quasiment périodique), au milieu du silence, se reformais (il ne savait pas comment) l'image de ses grands parents ; indissolublement leurs visages étaient liés a des lueurs de guerres et de bombardements ; il revoyait sa grand mère paternelle, au même age que lui, le visage crispé par l'angoisse et la peur, courir a travers les ruines de Tours cherchant son mari ; Siphyl était alors pris d'un besoin de replonger dans l'horreur de la guerre, de ne pas laissait seule courir cette femme dans les ruines du temps, mais de se plonger dans ce dont il n'avait aucun souvenir, de bâtir la fiction qui rendait plus tangible la présence  souvenue, soutenue de fiction, circulant en recit entre le beton et les pierres eparse des batiments detruits, et la chair de poule de sa grand mère, en maçonnant la mémoire vide de la rupture du temps par la matière du sentiment présent s'absentant de lui-même pour se ressouvenir de soi, et recommencer a chaque instant ;  Syphil n'avait rien du tonneau des Danaides ; et longtemps il s'était demandé si derrière sa fréquentation régulière des archives du passé, il ne nourrissait pas une fascination morbide pour la Shoa, une sorte de voyeurisme de l'horreur....jusqu'à ce qu'il comprenne les choses autrement, que c'était l'horreur qui le convoquait, pour que devant cette borne, ce totem de charniers aussi grands que les Pyrénées, l'imémorable aiguise la perception du présent et rende possible la matiere d'un progres dans le temps qui detruit tout ; c'est pour cela qu'il y revenait comme vers une cure, une séance de soins intensifs du vivre sous le fouet du tragique le plus sanglant ; car pour Siphyl la Shoa était devenue une borne dans le temps, au-delà de laquelle, il n'y avait plus rien, a moins que le coeur engourdit ne soit dessillé par l'horreur, pour voir que ce qui reste de la vie, a la fin des fins, est ce qu'on a aimé ; a défaut de mémoire, Siphyl revivait l'holocauste comme une fiction. Mais une fiction qui mettait en jeu les êtres qu'il avait aimé, ne constituait pas une fuite hors de la réalité, mais un approfondissement dans le présent éternel de l'amour  une intériorisation volontaire de l'amour pris comme une decision ; un aspect de l'amour qui revoltera toujours les poetes ; aussi ce n'était pas l'horreur qui fascinait Siphyl pour son caractère macabre, mais l'amour qui confronté a l'horreur revêtait sa forme la plus nue, si proche de l'éternité réelle, du pur sentiment ; la guerre qu'il n'avait pas vécu, il pouvait aussi bien que ces aïeux la revivre comme quelque chose qu'il ne pouvait pas comprendre mais qui avait le pouvoir de le ramener au silence de son être essentiel, comme re-imprimé a vivre par le plus dur sentiment tragique ; au lieu de laisser naître et mourir en lui l'amour a cause du rattachement a ce qui lui plaisait immédiatement  ; il expérimentait la forme contraire, ou toute raison d'aimer redevenait possible alors même qu'elle avait fuit ; c'était comme si, exclu de l'amour il l'avait repénétré depuis ses confins les plus contraires a sa nature, expérimentant l'éternité dans la forme de la haine de soi, qui est l'expression la plus pure de l'amour, la forme dénué d'égoïsme ; aussi s'adonnait il, en tant qu'artiste a cette fréquentation assidue du passé avec les soins les plus méthodiques d'une véritable ascèse ; il sortait de ses fouilles archéologiques, re-impressionné dans la forme de l'absolu, comme marqué a nouveau du sceau de l'absolu, remis en forme, revivifié tragiquement dans une nouvelle et complète impression de soi que couronnait le silence et la paix de l'horreur vaincu ; car voir la borne et son empilement de drame c'était voir plus loin que la matière, voir a travers soi, le mal...et son néant.



"Ne crains pas ; sois lent a juger les autres, mais prends garde a toi-même; tiens ferme la volonté de l'Un, du Bien, véritable, et laisse le Bien te diriger ici bas ou il veut, car éternellement, il te conduit a la victoire; laisse-le dans le temps te mener au bien-être ou a l'indigence, a la gloire ou au mépris, a la vie ou a la mort; seulement, ne perds pas la seule chose nécessaire sous l'égide de laquelle tu marcheras plein d'assurance au milieu des dangers, même mortels, comme l'enfant s'avance en tenant sa mère par la main, et plus confiant encore,car l'enfant ignore le danger."

 

Il s'assit sur la balustrade du pont, le vent s'était calmé et la pluie commençait a tomber ;

21/10/2013

Le filet

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20/10/2013

Matiere poeme

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