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24/09/2013

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23/09/2013

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Après la mort de Nerey, Siphyl rentra a Toulouse rejoindre sa fille jeune gothique de quinze ans, au collier a clous et aux yeux noirs comme deux bille de houille concentrant toute la densité de la souffrance impuissante et rageuse de la terre. Dans un état de profond désarroi, Siphyl trouva auprès de la fragilité de sa fille, l'étrange soutien d'une intelligence faite de triste résignation. Son père était devenu pour elle l'objet d'une tendre compassion ; celle-la même qu'elle lui avait toujours refusé tant qu'elle le croyait insensible a tout, alors qu'il ne faisait que la protéger contre la violence réelle de la vie. La musique aussi aida Siphyl a remonter la pente ; il aimait les salles de répètes ; leurs odeurs si spécifiques d'alcools et de sueurs froides ; il aimait plus que tout certains détails apparemment insignifiants, comme le tapis mité d'un pléthorique trou dans la salle de répète, qui éclaircissait d'une voix la baffle sous le Marshall au corps disjoint de la tête ; l'oeil torve des bains de pieds qui clignaient des paupières d'un regard neutre d'où jaillissait le son comme un carreau manquant au cadre du vide ; face a face, les murs et les engins de tremblement qui devaient rendre le bâtit vivant ; Siphyl offrit la forteresse du deuil a l'alchimie de la musique ; il ne noyait pas son chagrin dans la poésie, il habitait le corps mort de Nerey plein de musique en rejouant ses morceaux préférés ; ou ce qui revenait au même, il évidait jusqu'au bout l'immense gouffre de la fragilité aiguisée par la melancolie, qui usait, élimait et rendait son corps commensurable a la musique ; ça pouvait être un reggae, un vieux Bowie, une tranche harmonique de symphonie errante comme une  constellations entre les scans et les bouteilles de bières, malheureusement conceptualisé par quatre garçons bouchers qui avez froids dans leur chambre frigorifié, s'ils ne sentaient les murs trembler de partout ; le ciment de la mort et des semaines sans vie, finissait dans la pulvérisation du bâtie et des heures ; retour a la farine, au grain, a la perception infime de soi  rattaché a l'infini de l'univers ; quand les planètes roulaient sous les pieds du chanteur ; quand tous les oiseaux du ciels grattaient leur becs sur les ouïes de la guitare et que les transparentes urnes de peau du batteur perlaient des algues de fouets, Siphyl avait l'impression de réduire la distance qui le séparait du mort et sentait presque physiquement Nerey danser autour de lui ; et cette proximité le rendait plus triste encore et  beau, perclus d'insomnie et de fatigue ; ensemble ils disaient du temps qu'il n'existait plus ; qu'il vivait ailleurs, qu'ils ne l'avaient jamais connu ; ils vivaient communément une chose extraordinaire ; a partir d'un tremblement, ils descendait l'onde du temps, jusqu'à la fin, là ou tout éclate au tableau des relectures et que le feu d'artifice vous fait un nouveau corps ou plus rien ne manque sauf le soucis de manger et de boire ; ils voyageaient dans une bulle transparente a la surface de la piece, en brique et en parquets, devenue aussi souple qu'une eau qui n'en reçoit pourtant qu'une trace, parfaitement éphémère, de ces modifications visibles qu'entraînent dans le monde du changement , la réparation d'un deuil ; ils jouaient de la défiguration du monde  dans leurs mains tremblantes, ils reconstituaient le manquant par la subversion du tout présent ; avec des gestes et des sentiments si proche de l'éternité que parfois ils en riaient nerveusement. Et les murs s'effondraient, les heures défilaient comme le rio grande au fond du grand canyon ;decsendant vers le lieu de l'extreme amour, de la plus grand intilmité, de la parfaite proximité a soi qui etait aussi communion a l'elan traversant le groupe ; alors la joie illuminaient leur yeux, et leur mains fouillant le ventre des sons avec de grand doigts méthodique de sage femme, fissuraient la matière d'écart par ou passait le souffle étrange venu d'ailleurs comme une voix qui avait été toujours là pour dedire l'irrealité du deuil ; et quand, parfois, la note bleue étincelait au fond du tamis, c'était comme si l'essentiel avait eut lieu a chaque instant entre leur main d'orpailleurs, et que plus rien ne manquait des morts, de l'oubli et des injustices propre a l'existence. Cachée au fond du bois merveilleux, sous la fougère d'un transistor, elle sifflait plaintive plante arrachée aux arcs électriques, comme l'expression brute du malheur, comme la beauté assise sur les genoux, qui de sa torsion régle son compte au désespoir ; alors le batteur recrachait quelques volutes au-dessus du charley, en gonflant un biceps de vigne entretenue comme un corset de jeune fille au pair, attendant que tout soit prêt pour Madame. Elle venait d'une danse, un immense percing d'ombre lui coulait du nez, tel un antique bijou d'ambre et de cuivre, reflétant partout sur les murs émeraude gazon de la salle de répète ses palais d'onyx ou elle semblait attendre allanguie depuis toujours sur la forge des duvets de soie.  Dispersé lui-même, Siphyl ajoutait un peu de vide entre les lacets, et les faisaient apparaître avec davantage de relief, par des incises qui elles mêmes devaient avoir entre elles une continuité consciente de répondre a la tristesse par la joie ; et de ce relief constamment brouillé, imperceptiblement poreux, de la symphonie du mal de mer, Siphyl faisait remonter le goût unique de l'infinie mille feuille des saveurs de la vie ; ils éclusaient quelques bouteilles, et jetaient les canettes  n'importe ou, au fond du puits ou ils versaient des sentiments vivants. C'était des joies édifiantes gorgées d'alcool et de stupéfiants.

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