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12/06/2014

sans titre (en cours)

Sa vie fut un désert de rocailles, une scène de pierres brisées et grises d'affliction, dispersées en tout sens, en atomes et en brûlure de pensée, semblable a la mélancolique méduse, gardienne des sables veillant revêtue d'un caillot de sang mité, prés du pont de ruine ou jadis, elle conservait dans ses larmes la consolation des cris de l'innocence bafouée ; il avait bravement affronté, les légions de débris, son corps en était tout taillé des hachures de persiennes, et les ombres avaient fuies ne laissant derrière elles qu'un sol fracturé par les clameurs de la désolation ; la douleur étirée a l’extrême, le cri d'angoisse absolu avait rassemblé le paysage et la plaine, les roches avaient roulées jusqu'au centre du gouffre plissé en une clameur de mot qu'il tenait pour parole, mieux que son glaive et sa tunique qu'il ne serrait pas dans ses mains, par les rageuses forces du souvenir si peu désespéré, mais par la grâce de la violence brute et sauvage des forces incompréhensibles et créatrices des lumières du cœur qui veulent l'organe qui n'existe pas, et se situer ; des sirènes avaient pendant les nuits d'assauts, forgés de merveilleuses chaînes pleine d'un empire incomparable sur ces sens, mais la cire trop malléable et trop profonde de son âme sensible a la lumière, avait scellé ses yeux par des lettres plus noires que la silhouette sombre de ses ennemis ; le sphinx alors avait tremblé, au pieds d'un reste de pyramide immensément effondrée, et l'encre des failles avait rendu le sourire a l’énigme du cœur qui s’écaillait dans les grumeaux des pistes de la confiance toutes effacées.

11/06/2014

sans titre (en cours)

Plus tard la pluie ferait disparaître cette féerie et la dissymétrie du champs de vision face a la campagne presque vierge qui longeait l'autoroute a nouveau stimulerait le désir inconscient d'une réification, ce besoin des choses a la géométrie stable ou l'esprit s'accroche pour ne pas traverser le douloureux redoublement de sa passion ; et le mensonge reprendrait naturellement dessus en suivant sa pente naturelle, masquant sous les plus belle proportion des villes, l'architecture chaotique des ténèbres de l'esprit qui s'y regroupe par millions en exil ; mais pour l'instant Lydia était au yeux de Pie l'explication du monde, il n'en voulait, n'en désirait aucune autre ; Éros dans les nuées, avait retourné en Pie la fonction du transport en don gracieux, qui lui intimait pourtant de quitter Lydia ; « A mes yeux Lydia tu pourrais être l'explication du monde pour moi, le muscle moteur de ma vie, le nous intelligible autour duquel tout s'articule...je sens que toute mon enveloppe pourrait se refermer sur ta lumière et luire comme une lampe magique de tous les motifs de la liberté, que tes yeux pourraient scruter les hiéroglyphes de mes entrailles et en retour me rendre l'explication du sens de ma vie plausible par le rôle que je jouerais dans la tienne...s'il s'agissait de te sauver de la mafia, des maquereaux qui te pourchassent et qui veulent te faire la peau...ou si je prennais la suite d'un amour déçue... » Lydia le regardait fixement sans comprendre, ou plutôt en comprenant trop bien que Pie n’était pas prêt a allez plus loin...  « mais voilà...en vérité tu es presque l'explication de la vie, parce qu'il y a quelque chose que je dois faire, quelque chose d'autre de très important pour moi, a Sirap...quelqu'un a rencontrer...un horloger...avec lequel tu n'a rien a voir... » L’atmosphère interne du corps de Lydia, soutiré une nuit a la violence et a la crainte permanente que faisait peser sur elle les maquereaux impitoyables, tomba en ruine, s'expurgea d'elle comme une douloureuse dépression du repos et de la paix qu'elle avait trouver dans la confiance en Pie , dans l'abandon qui l'avait régénéré dans ce moment passé a ses cotés.

La confiance avait rétabli l’équilibre non géométrique, reformé le cercle de l'alliance ou l’âme d'une passion tourne en elle même sans se briser, sans se heurter a rien, mais évolue dans le vide objectif qui devient tellement douloureux quand il achoppe a la moindre particule d’insensibilité, par ou le monde pointe a nouveau son nez, réintégré sa place dans l’estomac de la passion et que les sucs de l'esprit s'affolent pour le digérer; elle senti le plancher s'effondrer en elle, et l'infini jouissance de la confiance absolue s'effriter comme un clash frontal, une collision de train lancé a toute vitesse, exploser toute sa puissance de transfiguration; et la tout a coup, la confiance brisée, l'amour ressemblait a un cul de jatte traînant ses fers a repassé sur le noir macadam des pistes d'envols en chantiers; l'emprise angoissante du monde se reforma autour d'elle qui se dissolvait en paillettes dans la boule a neige indéterminée; il s’était mit a pleuvoir et le paysage immaculé se perçait a présent d'une lèpre horrible qui fondait aussi vite que les rêves de Lydia qui se mit a pleurer ; mais les rêves qui disparaissent sont comme des aiguilles que l'esprit affûte au couteau, pour s'enter plus profondément dans la chaire, donner corps a la lettre, rendre a la liberté insensé des nerfs la police de caractère capable de rendre lisible le sens de la traversée des champs électromagnétique; et sourdement, le problème insoluble, de la disparition de la chose élue refis surface, agressa la sensibilité interne d'un coup de grille contradictoire, jusqu'à la perte de toute signification terrestre de la passion déchue que Lydia cabra instinctivement vers une transcendance pour ne pas retomber dans la réification létale du monde qui l'oppressait; au dessus d'eux les nébuleuses vrillaient leur masse de couleur dans des danses macabres et sublimes, jetant a foison des braises mordorées et violettes sur les forets maintenant nues, qui ondulaient dans l'espace comme la pupille mouvante d'une algue divine; « c'est pour ça que nous nous aimons..repris Pie en doublant un camion citerne qui ressemblait a une bonbonne de gaz sur roues, ... c'est pour retirer le bien de la forme des choses de ce monde, pour en faire un esprit qui ne périt pas, une confiance et une attention qui ne trompe pas et ne se dément jamais; la symétrique synthèse des œuvre humaines est un symptôme de notre mensonge congénital, sous son air de réconciliation pompier, se masque le plus terrible incendiaire, la pierre ponce du cœur, le rabot difforme de la folie qui tourbillonne comme un anneau rompu, un fléau de lames de désespoir et de plaisir, qui s'attirent et se repoussent, en formant l'impasse des illusions, ou l'on croit faire sens, alors qu'on se complaît dans le faux redoublement de la passion en elle-même, comme le prouve l'effroi de la mort du sens au moment ou plaisir et désespoirs s’équivalent ; nous deux Lydia ce serait de la folie, ce serait cette folie du non-sens dans la passion qui mène au sang... » Au loin déjà le premières colonnes de la ville s’élevaient dans les airs; et la densité du trafic augmenta a mesure qu'ils se rapprochèrent de la chose qui contenait d'autre choses capable de soutenir l’hystérie permanent de la vie dénuée de sens et de cette alliance avec le ciel, qui se révèle par le partage de l'univers éthiquement coupé en deux ; Pie se tourna vers Lydia tout en conduisant, il chercha ses yeux mais son visage était enfouie dans le contre-jour du soleil qui remontait lentement derrière sa nuque comme un insecte de diamant éblouissant «  si je ne te recevais pas comme un don excellent et parfait, je n'aurais aucune conscience de la claritas, et je tomberais dans la plus pure confusion... » «  ...mais c'est pas ce que tu veux ? C'est pas ce que tous nous voulons ? interrogea la voie sans visage...moi ... pleurer le mal... je pleure de tristesse et de joie a la fois...je me réjoui de le condamner...je souffre qu'il me perde...et je me réjouit de le condamner....perdue pour toi je me réjouis de l'espoir qu'il m'offre.... »  « ...mais que d'armées étrangères dans ta langue Lydia ! combien de légions sombres et malignes naissent de cet humus fragile comme un membre brisé, a la frontière labile et mouvante de ce repli de l'alliance en son éternel anneau ; le mal serait l'absence de soudure, mais la liaison rend le sens incompréhensible et la liberté impraticable, puisque tu ne peux choisir entre la perte d'un amour et l'espoir du renouveau de sa puissance, puisque les deux sont plus qu'intimement liés, puisque sans dieu qui a la garde du sceau la résistance de ton esprit au bord du gouffre manque de mots pour dire a la fois, dans la même langue, l’incohérence limite de l'esprit incarné et dire aussi, dans la même langue, adresser au même esprit, la restitution de la cohérence, dire le sens par-delà la langue du bien et du mal qui formule le désir comme une chose impossible a atteindre...c'est ce que je vais chercher chez l'horloger de Sirap...la langue seconde, la langue dans la langue qui couinerait son ordre dans les octaves du chant polyphonique a multiple intonation...langue qui ne peut être écrite mais qui est essentiellement recréation de l’âme de la passion, voix de tête, brasure du crane, l'encre du plomb fondu qui étire ses lettres comme un encens embaumeur d'esprit; dans un tel monde renversé, Lydia, l'impossible devient possible ; la disparition de la langue illégitime est le parfum du corps saint... les déchirements, les traîtrises, les tromperies, les luttes fratricides disparaissent de la langue expurgées de l'incroyance en l’idéal, parce qu'elle ne signifient plus rien ; le cerveau enneigé par l’éclat du chaos sensible, ne peut inventer une telle dialectique, ou il n'y a plus de mal ; le cœur s'en trouve comme illuminé d'une conscience qu'il ignorait posséder ; et en lui, l'intelligence franchie la frontière létal de l'illisible qui organise le monde en chose... » Pie entra dans la ville en traversant le pont suspendue qui soutenait la quatre voies au-dessus d'un fleuve de chrome rutilant comme une artère de mercure.

10/06/2014

sans titre (en cours)

Au matin, le beau cadavre de la nuit qui les avait connue, ressemblait a une page vierge et blanche recouverte de plis moutonneux qui avait retourné la géographie et ouvert la carte du ciel immensément bleue et pur ; il avait cessé de neiger, le sol n’était plus qu'une immense bourre de coton flottant entre l'oubli de la terre et l’âme de l'azur ; l'air était d'une transparence idoine, de la même absence de matière que l’âme qui les habitait ; ils eurent l'impression vertigineuse d’être passés de l'autre coté du cerveau d'un dieu, a travers l'iris noir de son œil cyclopéen ; et parvenue dans la chambre clair ils s’étaient mis a marcher sur le monde a l'envers, sur les nuées solidifiées jusqu'à l'horizon recouvert de neige ; le monde avait disparu, effacé d'un coup de gomme, et le souvenir de son poids avait perdu toute masse entre leur ailes d'ange soudé d'un lien renversant ; au trébuchet de l'existence, il semblaient avoir fait un saut mortel qui n’était qu'une culbute qui les avait fait passés de l'autre coté ; la voiture était entièrement recouverte de neige, comme un véhicule évanouit, devenu inutile, disparue au moment de toucher le but ; ils fixèrent intensément ce paysage a travers le pare-brise, c’était comme les restes d'un incendie, la concentration du miroir en un point unique de son éclat de lumière qui faisait de la vie la plus dense et parfaite des autopsies; même leur cœur semblaient figé dans ce foyer de flamme blanche ; l'organe était comme suspendue en lui-même, arrêté a une promesse informulable, mort d'un certain coté a toute incertitude, mais plus vivant que jamais ; il n'y avait plus aucun repaire, l'autoroute et ses abords étaient confondus dans la même matière gelé des impossibles retour en arrière ; Pie força sur la portière pour dégager un espace ou se faufiler ; ils restèrent un moment immobile les pieds enfoncés dans la neige a contempler l'insolite non-lieu ou mène la destinée ; « ...τὸ γὰρ αὐτὸ νοεῖν ἐστίν τε καὶ εἶναι....terminus ma belle...pour ceux qui vont nulle part, mais qui laisse l’opération du miracle s'accomplir, le lieu est bien trouvé... » lança Pie a Lydia , en sachant qu'elle comprendrait a demi-mot ; au distributeur automatique ils prirent deux cafés serrés qu'ils agrémentèrent de croissants qui traînaient au fond d'un sachet dans le coffre de la voiture. Puis ils partagèrent une cigarette qui avait le goût du silence le plus éloquent.