07/06/2014
sans titre (en cours)
Nabû reposait, le corps tatoué de songes bien réels, sur la natte d'osier, enlacé a Tashmetu entre les palmes et les roseaux, au bord du fleuve incréé ; il rêva qu'elle disparaissait dans la noire gueule d'un crocodile pendant qu'a l'amphore il se désaltérait de vin, se ressourçait d'amour sous les feuilles d'or de ses colliers pendues aux roses du temps; il rêva que ses cris lâchés dans le gouffre du flacon d'argile étaient tous retournés a la glaise et n’émettaient aucun son ; le bourbier des douleurs bouillonna dans la lumière du rêve ou la souffrance sans échos venait de creuser le premier sillon du partage ; en se retournant sur sa déchirure il n’aperçus plus que l'ombre enfuie, mais vit sa silhouette sur le sol aride et craquelé du désert, malheureusement saine et sauve ; son chef d'Ibis se dessinait dans la poussière de l'emprunte d'une tranche de main que le corps de la belle disparue avait déposé a ses frontières ; le pincement du cœur fit les larmes noires de la cécité recouvrant toutes pistes de signes énigmatiques et d'interrogations qui firent naître l'esprit dans l’émulsion des encres du rêve qui ruisselaient le long de son long bec gracile ; la friture des vers et la larve des vases furent son unique repas terrestre, l'agape du mutisme nourrissant de mystère les convives invités au trépas des douleurs; mais sur la route du calame qu'il traçait de l'unique trait de la justice rendu au crime d'amour, l’espérance mêlée au souvenir du deuil qu'il aurait été criminel d'oublier, il perça un canal dans la roche invisible, le lit creux et plein d'ombres sèches et enfuies, des rivières de larmes qui remonteraient en rocailles jusqu’aux cataractes de la joie tatouées de veines sur son corps de rêve.
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06/06/2014
sans titre (en cours)
Il y a vingt ans qu'elle est au-dessus de la photocopieuse, penchée sur la lumière, et qu'elle scanne et re-scanne la même lettre de rupture, sans pouvoir imprimer ; peu de mot en elle, mais ils tournent tous en cercles, se mangent les uns les autres, se font la chasse sans arrêt jusqu'a ne plus rien signifier; elle s'est arrêter sur la performance de l'amour sans réalité ; et quand le dernier mot de l’indifférence a rogner la dernière trace de confiance, la certitude s’invoque seulement pour involuer a nouveau, imploser, s'effondrer en elle-même dans la ronde des signifiants sans fin ; elle ne tremble plus, elle pourrait être écrivain ; vendre de mignonnes petites histoire de rien du tout, ou le sens affleure a la lisière du cerveau dans une foret de poils pubiens ; le vide a tout engloutit intérieurement, c'est l'état préféré de sa pensée, celle qui a cesser de la troubler, c'est a dire de la détourner de son corps fétiche hyper érotisé, c'est ce qui lui permet de s'occuper avec la même passion de l’étalage des livres sur les têtes de gondoles que du choix des mets et des partenaires avec qui elle les commandera au resto ; tout en elle est interchangeable hormis son gloss et son parfum d'identité ; l'absence de pensée , le vide intérieure ne saute pas aux yeux a première vue ; bien au contraire, l’extérieure est très bien soigné ; maquillage parfait, qui de suite laisse penser que petite elle devait rendre ses coloriages a la maîtresse sans dépasser ; jupes tailleurs vichy bleue, frange en coque, identique a celle de ses chaussures noires et vernis, impeccablement lustrées ; parfait mélange de rock-and-roll et de midinette ; en plus elle se réjouit ce matin parce qu'elle a entendu dire a la radio, que le monde se féminiser ; en déballant les arrivage des derniers cartons de nouveautés, elle se dit qu'elle ne comprendra jamais les extrêmes ; que le mal a a voir avec ces passions exclusives ; et ce qui lui interdit toute compréhension des confins, c'est l'idée, incongrue certainement en soi, mais très convaincante pour elle, par laquelle elle associe les extrêmes et le fait de ne pas savoir se maquiller ; toute négligence du corps la rebute et l’effraie ; elle la perçoit toujours comme un manque de savoir vivre dont au contraire les soins corporelles attestent indubitablement ; soins qui pour elle sont l'aune de toute œuvre d'art, dont l'absence la rebute et la blesse infiniment ; elle associe les grandes actions et les grandes pensées des philosophes et des poètes avec une certaine inattention au corps, un certain goût des blessures qui défigurent l'image qu'elle a d’elle-même ; l'i-phone vibre plusieurs fois dans sa poche ; des sms de A et de C qui l'invitent aux libanais ou au ciné ; mais il est encore trop tôt pour qu'elle choisissent ; le titre du prochain livre dans les cartons lui donnera de quoi se décider.
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05/06/2014
sans titre (en cours)
Et voici, Uzéciel dans sa grande livrée de texte tétramorphe traversant son corps chargé de visions et bardé d'exodes de mémoire gravées sur de rutilantes lanières oxydées, chevauchant comme une once d'or fondue, la corneille de Pie en expédition punitive au delà des frontières du cercles zététique ; il tend sa main par delà la poitrine des maisons, et les plonge dans la reliure des baisers ; aussitôt le plâtre des kénoses se déchiffre; du moule brisé jaillit l’iconoclaste acupuncteur de vide, l'ail en bandoulière, l'iris en crucifie des lueurs extrêmes rayonne comme un ostensoir pendulaire d'un œil a l'autre; il frappe dans ses mains l’étincelle de quatre dimensions les brises hors de tout cadre ; il est immense au-dessus de la ville et qui le voit, se perd, est siphonné d’âme au philtre d'aimer ; dans les cases, les téléviseurs se brouillent, la mire se gondole, les ondes ne transmettent plus d'information compréhensible ; un rugissement sort de sa bouche volcanique : que volonté soit faible! que ta lumière fusible l’hologramme radioscopies des entrailles du néant ! Le ventre des habitants se gonfle et trépigne intérieurement, martèle sur la peau de bouc tendu les phonèmes inouïes des fameuses voyelles...tout n'est plus que tremblement jet et souffle, les bâtiments s'effondrent, les bombardiers retournent a la rouille dans leurs champs de napalm en fleur ; les corps carbonisés des suppliciés se lèvent sous l'impacte des balles comme des toreros blessés par la corne infernale ; chacun ouvre les oreilles, le grand ramdam du ciel a commencé ; le silence c'est effondré comme une plaie au plus profond de l’abîme ; rien ne peut plus relever le monde ; le temps est un ciment trop vieux qui s'effrite, qui lèpre son salpêtre de sel comme une poudre d'or jeté au regard de ces autres yeux autour desquels glisse le corps des visions d'Uzéciel; par delà la mort, toute trace de lumière sur terre n'est plus qu'un saint baiser d'esprit ; les intestins se consument, par le canal supérieure des encens de la nerveuse racine ; personne n’échappe a la traverse du souffle qui ronfle comme un chemin de fer ; la mort se compose un visage, se donne une consistance, c'est elle qui disparaît quand l'homme se réveille, quand il l’aperçoit il est toujours trop tard, telle est sa réalité ; mais, ébranlé, la vibrante maille de l'armure trompette de l’éclatement de cette limaille ; soudain, la tempête se lève, le sable et la mer se mêlent dans la boue et submergent les maisons ; les toits semblent des livres retournés sur leur face de vase ; l'ancienne écriture meurt avec l'ancien tremblement ; tout cela n’était qu'un cancer, la solidification du néant qui contraint l'harmonie a des destinations d'octave, qui sert encore au chant supérieure dans les degrés de la certitude de la lumière extrême sans ombre de changement ni de variation ; et lorsque la terre n'est plus qu'un immense puits sans fond par ou resplendit le bouclier d'Orion, le tremblement s'intériorise, c'est la victoire sur la mort qui éclate dans l'intelligence éternelle de la parole d'un vivant parvenue a la sphère en marchant sur le sol de pierre rougeâtre comme un granit de langue sèche, une boule de pierre fermant le caveau autour de l’étincelle atomique du tout signifiant vers lequel il s’élève. La gomme céramique de la réelle clôture du bouchon de concrétion fossile pourra seul être oublié sans aucun regret.
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