07/05/2013
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Plus tard j'emménageais avec ma femme au 18 de la rue Maletache entre les Carmes et Saint-Cyprien, ce vieux quartier célèbre pour ces antiquaires ; un sorte de vieux grillot marocain habitait une sorte de cave troglodyte au rez-de-chaussé de l'immeuble; parfois on le croisait dans la cage sans ascenseur et alors, dans le relent perpétuel de couscous et de pois fris, il répétait magnétiquement la même litanie énigmatique toute enroulée de roulement d'air oriental et de danse du ventre :« combhien di pou'ssie're ….? Coumbhien di grin ….?... » Poliment j'repondais qu'j'en savais rien, pour lui faire plaisir; parce qu'au fond ce vieux bédouin que le manque de désert avait certainement rendu fou, me renvoyait sans cesse, a ce qui avait fait la substance même de ma vie sauvage et que rien n'exprimait avec autant d'humour et de force que les fameux sorites de nos antiques sages qui, deux milles ans plus tard seraient rayait de la carte et vendu au enchères par les barbares costard cardin, cette engeance saumâtres de filouterie organisée en maîtres des quantités du monde; anéantissant du même coup la mythique origine du de te fabulla narratur qui faisait de chaque homme un être subliment lié au divin et inaccessible aux banquiers. Mais l'histoire n'avait pas dit encore son dernier mot, et les sorites et autres paradoxes de la pensée de l'origine conserveraient a jamais une trace de cette liberté qui fait tant peur a tous cette inculture purulente qui baigne et repend partout sa finance toxique ; Combien de gramme de poussière fallait il pour faire un grain de sable? Combien de grain de sable pour faire un tas? Combien de tas pour la montagne? Combien de bouquets de fleurs, de baisers, de caresses pour être un amant sincère? Ces interrogations du vieux grillot enturbanné, résonnait dans sa bouche comme un palimpseste éternel, et faisait de ses lèvres desséchées, le vagin d'une chouette maternelle appelant son nouveau-né a la certitude de l'intériorité par l'énigme des cris qui ne reçoivent aucune explication manifeste. Combien d'année pour qu'un mariage exprime l'amour? A partir de quel montant des alloc pouvait on se juger père? Un chiasmes béant s'ouvrait comme un éclat de rire dévastateur entre les impressions vécus, et leurs traductions sociales en termes quantitatif ; la nuit je peignais dans le petit réduit de notre apparemment sous les toits qui se transformait en four des l'arrivée des grosses chaleur ; toujours la toile au sol ; arpentant le visible dans tous les sens, jusqu'à le voir...le trou, la percée, ou visible et invisible venait a nouveau se conjuguer, renouant avec l'éternel humain; celui qui n'a jamais peints ne peut pas comprendre a quelle expérience ouvre la peinture ; on se contre fout du résultat ; peindre est une expérience mystique en soi; ouvrir, voir et plonger dans le trou de la synthèse est son résultat nécessaire et suffisant ; seul l'embourgeoisement des art a dénaturé la vocation spirituelle de la peinture vers les arts d'ameublement. Mais cela n'est pas sans danger, parce que l'esprit ne s'absorbe pas complètement dans la toile sans qu'au même moment il perde le sens complet de l'autre réalité ; personne ne peint s'il n'a d'abord commencer par désespérer du monde ou il vit ; personne ne peint s'il ne veut se perdre , s'effacer, rentrer tout entier dans le tableau, et sans reste, ni arrière pensée, s'asseoir a cote de l'arbre peint et en manger le fruit ; beaucoup de peintre ont mangé de la peinture parce que le blanc de zinc semble du lait, tellement frais qu'on en boirais ; dans la descente et l'abaissement ou le peintre visite sa propre mort, en quittant ce monde, il croise des spectres , qui sont les lambeaux du monde qu'il quitte et qui chute dans les images qu'il peint ; ils ne sont que les relents de contenu objectif de sa conscience en effritement et lui font cependant comme des pierres qui remonte en ombre encéphale le long du grand frisson d'angoisse et de sueur froide ou il plonge dans la lumière de l'invisible ; a chaque heurt il peut rebrousser chemin, revenir en arrière , jeter ses pinceaux et se dire plus jamais!, plus jamais je ne peindrais! , parce que c'est trop effrayant! ; mais s'il a du courage, et plus que du courage s'il a la la foi, alors il descend jusqu'au fond du trou, jusqu'au fond de l'angoisse ou dessaisissement et saisissement s'inversent et s'apaise comme s'apaise le pouls de l'apneiste au moment de remonter vers la surface par palier ; mais la mer qu'il rejoint n'est plus la mer qu'il a quitté ; et rien de l'ancienne réalité n'est conservé ; tout est neuf, sans pourtant être en rien changé ; c'est alors aussi qu'il cesse en partie de s'appartenir tout en conservant un peu de cette lucidité technique qui permet de prolonger l'ouverture du trou en y déroulant l'histoire de notre néant courant vers la lumière. Alors du fond des abîmes, abaissé il s'élève puis s'assoit pour mesurer les fondations et le faîte de la battisse, toise la base et le sommet, il a gagné. Le corps d'une femme, la volupté de l'amour humain sont moins que néant comparé a la jouissance de cette perte dans le puits de l'éveil .
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06/05/2013
E.....
De la boue on en avait plein les poumons, comme des gosses mal né non expectorés, et notre sang était trop noir pour se figé dans les plâtres de la bonne société ; flis du chaos jouir du présent par peur de le manquer en recherchant vainement l'inaccessible nous intéressait pas plus que de renoncer a l'inatteignable ; a la fac on nous enseignait la mort de dieu et la lutte des classe, mais personne ne disait rien de l'amenuisement sémantique de l'extase existentielle due a la collusion de la bourse qui détient tous les tenants et aboutissant des histoires sociales possible, avec la raréfaction des histoires individuelles en lesquelles nous aurions pu nous inscrire et nous dire que nous avions vécu dans un autre but que le frics; l'inaccessible s'était planter en nous comme un poignard en plein coeur ; on vivait crucifier, suspendue a une entaille béante pris dans la toile emmêlée d'une trop visible araignée géante, qui nous suçait le sang en nous cajolant de bienfaits dont on n'avait rien a foutre ; les rêve pavillonnaire de la middle class saturaient l'espace social d'un alphabet symbolique qu'on ne pouvait digéré et nous broyait autant qu'elle nous construisait en nous déportant vers l'ailleurs ; on était plein de contradiction et s'en affranchir nous semblait être la plus basse des lâchetés ; on n'était ni religieux ni mystique, seulement complètement sauvage et fou, vivant ; beaucoup y verrons de l'orgueil, on ne faisait pourtant qu'obéir a notre désir le plus lucide et le plus humble de ne rien abdiquer des possibilités infinies de la vie ; choisir nous semblait mourir et crever les ressources qui nous auraient permis de tout traverser; de traverser toutes les innombrables diffractions de l'existence qui en brouillées son sens a priori mais laissait espérer et concevoir une étendue surprenante de richesses qu'on ne savaient ni semer ni récolter ; peu nous importait la trajectoire, on ne sentait propre a aucune carrière, hormis celle de rafler l'essentiel contentement de n'avoir pas vécu en vain ; on voulait épuiser la vie, l'assécher de toutes ses possibilités sans rien lâcher de l'authentiquement vécu ; on refusait le biseautage de la verroterie qui réduit la vie a une peccadille ; et jaunit les coins abandonnée de l'esprit ; on multipliait les expériences les plus absurdes et les plus intenses ; on pouvait aussi bien défoncer des bagnoles garer Alsace Lorraine, que préparer un quatuors de piano et guitare électrique sans savoir en jouer ; on ne savait absolument pas ou on aller et ça nous faisait bander.
Bien sur on se plantait, non pas quand a la non-valeur de cette société, mais quand a la manière d'avancer dans la vie sans faire au moins le choix de renoncer a tout ; on errait des nuits entières dans la villes ; on marchaient dans le vide ; a quoi bon les rues, les trottoirs, les gens, la foule, les chats couleur néons tombant du plafond des impasses insalubres, si on n'avaient aucune raison d'avancer ; tant et si bien que notre désir nous revenait en pleine gueule avec le sentiment amer de la vanité de tout, qui rend impossible de commencer. On débordait d'énergie et de fantaisie, puis quand le moment arrivait d'en faire quelque chose on restait désoeuvrée ; toutes les nuits se ressemblaient parce qu'elles répétaient le même scénario désespéré qui de l'infini possibilité que contient la vie, conduit a son crash dans l'infini désoeuvrement ; on savaient pas exister; l'implant de la normalité ne prenait pas en nous; et au fond c'est ce qu'on reprochait inconsciemment a cette société ; n'offrir que des conditions serviles d'existence trop ostensiblement liées a la pure et simple exploitation inégalitaire ; on voulait bien être manipulé mais alors par les forces même de l'invisible, non servir de chaire a canon a quelques multinationale stérile au projet débile ; le plus dure c'était qu'on voulait nous faire croire que ce système était rationnel, humain, égalitaire etc.. alors que tout démontrait qu'il était foncièrement vicieux, absurde inégalitaire, fait pour les hypocrites et les lâches ; on pouvait comprendre qu'un métier demande un apprentissage, mais pas qu'il ne nous demande pas une abnégation absolue, un amour fervent, une patience infinie ; on haissait l'effort relatif, l'union contractuelle ; on ne vibrait qu'aux harmonies de l'indefectible et du mystere ; le problème c'est que notre désir interrogé plus loin, et demandait pourquoi il fallait choisir un métier ; et qu'hormis les réponses attenantes au flux boursier qui suintaient du cadavre de dieu, personne n'avait rien a dire; notre soif de vivre s'abreuvait aux interrogations d'une source toujours plus lointaine qui sapait tout fondement possible et nous rendait a la fois héritiers et prodigue de nos parents ; traître et saint en un sens, incarnation de la culpabilité de nos pères; et puisque tout le monde s'en foutait, puisqu'en dehors des moules a gaufres rien n'existaient pour eux, alors on se foutrait en l'air ; c'est pour dire que le divorce était la seul issue possible; on semblait invisibles inexistant parce qu'un mur d'incompréhension nous séparait du reste des vivants ; on entrait comme virgile dans un domaine en apparence absolu ou il semblait qu'aucun des hommes que nous côtoyons n'avait jamais mis les pieds. Aussi pour nous tout être social était un idolâtre, un religieux fanatisé par une raison d'être qu'il n'avait jamais interrogée, mais qui masquait sa peur de vivre et noyait son désir dans les apparences les plus idiotes et insubstantielles. Si le consumérisme et la recherche de l'argent nous dégouttaient, c'était en raison de l'impossibilité évidente de vivre comme cela d'un désir entier, logique avec lui-même, épousant sa souffrance comme condition de son bien, fort, puissant comme un flingue et sa balle soufflée; on se cherchait, on ne se rencontrait que rarement; dans les instants magiques de l'art mais on ne savait pas faire durer ces instants ; d'éclats en éclats a travers le vide, la dilatation d'un sens nous échapper qui exigeait quelque chose de vrai au-delà de tout mensonge ; on voulait une histoire mais pas se raconter d'histoire ; on errait avenue de grande Bretagne et si l'envie de plonger dans une piscine nous prenez on y allez : « allez putain viens juste un petit saut pour s'laver... » Et vas y ce qui devait être qu'un p'tit plouf, finit en chaut, et Bertrand qui bombe la pelouse de la mère Machin, et les lumières qui s'allument aux carreaux, et qu'ça gueule tant et plus....et parfois les flics venaient nous essorait d'une nuit au trou ; « dégrisement »ils appelaient ça. Même les salles de concert les plus glauques n'ont rien d'aussi prenant qu'une nuit au Rempart ; teste d'alcoolémie après les civilités d'usage, et dans une ambiance de cave de torture nazi, au mur salement lépreux le condé pas loquace parce que ca l'fait chier de rater la rediffusion de la remise du Brennus place du Cap, vous abois dessus ; « enlève tes pompes », et vas y que j'te pousse dans le nid douillet façon coque en béton passer la nuit au frais de la princesse en compagnie bien souvent de toxicos complètement allumés au dernier stade de la schizophrénie ; deux par cellule parfois on pouvait tenir une conversation a trois ; le plus marrant c'est que les flics qui faisaient les formalités avait souvent deux ou trois grammes de plus que vous ; et c'est seulement pour cela que j'les respectais ; ils avaient beau porter l'uniforme ils étaient aussi désespérés que nous, que nos parents, nos profs et toute la sainte société.
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05/05/2013
Ex....
On minimise trop souvent la densité de l'opacité de l'avenir sur les épaules inexpérimentées ; par bouffée de chaleur sèche elle jette ses forces dans la bataille, mais en ressort toujours un peu plus appauvrie, riche de désespérance ; aussi le fruit de la jeunesse est il fait d'incompréhension que les autorités et autres responsables négligent et destinent a l'incurie, en acculant a des choix dépassionnés: « alors mon p'tit tu veux faire quoi dans la vie? » Putain si j'le savais je zonerais pas comme un zombie dans les garages et les caves toute la journée; il y avait en l'occurences milles précautions a prendre en compte avant de pouvoir toucher qui que ce soit en posant une telle question ; mais dans le quartier le ton direct etait le seul niveau de langage couramment utilisé ; comment répondre a une telle question quand on sait même pas qui on est, ni même ce qu'on est ; quand tout commence par le chaos, quand on est a ce point traversé d'incertitudes qu'on peu foncer bourré a travers la ville sans penser a mal et croire qu'il ne peut rien vous arriver ; vous imaginer la Dépêche titrant : « Encore un spectre éclaté rue des lois! » C'était pas l'genre de la boutique ; plutôt formaté façon arbre de la connaissance, le bien et le mal en colonnes séparées ; la seule chose qu'on cherchait c'était nous même, la paix au-delà de l'ébullition du sang mais pas pasteurisée ; pas n'importe quelle paix, celle de l'esprit, celle qui vous advient parce que vous avez trouvé une raison d'exister ; et la seule qu'on nous offrait a défaut de toute explication logique et métaphysique consistait a gag-nier et dé-penser du frics d'une manière plus ou moins vicelarde et chiante a crever ; échapper au clonage industriel de l'humain de masse nivelé devenait forcement une raison d'exister. Et la bonne femme reprenait « Raison d'plus de choisir mon garçon, voyons, avocat? Médecin? Policier? sauver les gens des maladies, voire, de la..mort!...ajoutait elle pour se faire plus convaincante, génial non, comme métiers ; ou chaudronnerie, boulangerie, ...tapissier!...ça t'plairais pas de retapisser chez les gens, avec une perspective de carrière dans la décoration d'intérieur; c'est d'l'art tu sais »..... »j'veux creuser des galeries avec mes potes dauphins sous les pavé d'la rue saint Rome, et soulager la salle des coffres du crédit lyonnais... » ….alors la bonne femme nippée comme un rideau douche vous regardait les yeux exorbités toute siphonnante du cul et des seins, certaine d'avoir affaire a d'la graine de gangster parce que vous aviez juste dit un truc sensé.
Mais comment pouvais-je lui dire que sa faiblesse de croire en moi manquait de force, que j'aurais put volontiers devenir sur le champs plâtrier si cela avait put transformer sa laideur en beauté ; moi j'le croyais possible, mais elle a tout jamais avait renoncé a une telle idée absurde ; et c'est pour ça qu'elle bossait comme une conne, qu'elle perdait sa vie a vouloir la gagner, et que son désespoir impérialiste gagner toute une génération comme une épidémie de peste ; nous n'avions aucun lieu ou exister parce que la génération qui nous livrait le monde clef en main ne nous y a laissé aucune histoire qui tienne la route ou l'on puisse etendre dans une syntaxe l'extase du sang noir de nos vicéres ; pas plus que mon père elle n'était clair dans ses histoires de carrière et de choix sans queue ni tête ; devais-je donc finir tapissier pour lui donner raison, pour finir dans les quotas menstruels qui justifiaient son smic horaire de vraie bousilleuse de vocation? Maussade on se séparait ; chacun s'en retournait a sa cage d'ascenseur en multipliant les liens de fausses promesses et de vrais malentendus qui brisent le coeur. Toute rencontre avec un adulte n'avait pas plus d'épaisseur qu'un vague espoir de voir la densité de l'avenir se rompre pour enlacer quelque chose de nouveau ; mais jamais personne n'était capable d'en croire un autre suffisamment pour témoigner d'une subversion de l'esprit ; des qu'il etait question d'en venir aux explications soit on se derobait en noyant le poisson, soit ca finissait a la claque ; et par dessus le marché on n'avait de cesse de nous invectiver : mais quand deviendras-tu raisonnable!? ; comment pouvait on croire quelqu'un qui ne croyait pas, ni ne savait ce qu'il disait, qui était incapable d'expliquer ce en quoi elle croyait, et ou elle voulait que j'inscrive ma route, pour se sentir moins seule, conforté dans sa déroute? l'avenir rebouchait a nouveau son corps massif et noir d'une condensation monacale ; l'indéterminé n'en finissait pas de plomber les outils émoussés d'autres générations qui avaient périt dans le même effort vain alors que la subversion de l'esprit seule bouillait contemporaine de tous les temps dans mes veines ; la route faisait une longue trace beige sur le pont devant chez moi avant de se perdre dans le soleil couchant ; les arbres emmaillotaient leur tumeurs de sacs plastique déchirés ; et la pinède au bas des immeubles manquait de grillons.
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