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24/03/2014

Ils ont abandonné leur premier amour (suite, 2)

Sur les tombes, la funeste pompe des défunts craquait le cartilage des voeux mort prématurés et enfouies qui rejaillissaient de terre cardère, bignone et menthe comme autant de lampes en extases  aux hublots des flétrissures fleurissant de filtrant vitraux, comme autant de lentilles grossissantes du souterrain invisible des vaisseaux d'Hadés dans les galeries du temps noyant motif de barque a Charron, doux coton de ravissement au sucs des êtres épanouis de lien détachant; depuis des siècles qu'elles plongeaient leurs mèches sauvages dans le réservoir d'huile tourbe de la raison, elles avaient finies par transformer les ombres internes du déchirement palpitant du phare des naufrageurs d'émotion tenue en laisse par les fausses couches de sciences ravaudeuses, en ces dentelles fauves qui formaient l'autre épine de l'arche du cerveau, n'apparaissant que quelque instants dans le siecle d'une vie, lorsque la farine du ciel se tamise sensiblement aux fausses lueurs de mes brulures déconnecté de leur contemplation; l'arche indiscernable aux sciences de l'eclipse, soudain surgissait dans un eclat de tête d'épingle digne d'une belle explosion cosmologique, comme une porte subtilement camoufflée par ou la mort chevauchant le mal est entrée dans le monde en franchissant les pôles de la disjonction sur les décombres de la beauté désordonnée; intuitivement je su que toute idée sensée de la vie ne pouvait plus des lors naître que d'un périple, d'une effroyable odyssée de longue haleine, recueillant la formidable puissance de la lumière en retournant toute les ombres autour du centre formateur du cyclone de l'oeil élevé en totem protecteur. La nuit qui tire de nulle part son immense scintillement, plongea soudain la foret dans des rumeurs sans ages remplis de voies surgis hors du temps. D'un fourrée jaillit le halo d'une biche étincelante qui brama furieusement en s'adressant a moi; étrangement je lui grisollais que je n'ignorais pas que j'étais éternel et mortel a la fois, et une alouette sortie de ma bouche, s'envola et disparue dans la rougeur des braises qui sortaient a nouveau de la bouche des canons. Mais la fureur de la guerre ne repris aucun droit sur le détachement de mon âme. Le vent s'apaisa et tout le cimetière perdu au fond du bois s'immobilisa ; chaque mouvement de feuille, n'était plus qu'un trait subjectif de ma nocturne méditation, gestation sensible de mon propre reflet élargie au mouvement de sa propre création devenue perceptible;  j'étais au sein de moi-même, foetus spirituel connaissant plus que ma propre ignorance de l'origine, ma propre fibre du mystère, assit sur la tombe a nouveau muette de mon ancestrale et intemporelle première fausse couche de tous les commencements, élevé d'un cran.

22/03/2014

Ils ont abandonné leur premier amour

 

En avril 1915, alors que je tentais vainement de rejoindre mon régiment d'infanterie, au service duquel j'avais été affecté en qualité de traducteur, au titre de ma double nationalité, spécialement chargé d'analyser les différences de graphies entre les messages manuscrits et codés de l'ennemi en vue d'y déceler le vrai dans les tremblements de la main, et que je m'étais perdu en chemin, dans des paysages bouleversés qu'aucune carte n'inventoriait, et que, comme pour redoubler ma peine, je m'étais bêtement enlisé en un bourbier infect au plus épais d'une constellation végétale de pommes pourries comme la connaissance, que j'arpentais depuis plusieurs jours déjà sans dormir, montant et descendant aux creux des vallons de Montmorency, j'aperçus, entre les tranchées des globes rouge et vert qui formaient de grands sillons de ramures éventrant la terre de champs de bataille en cours de démolition printanier, un cimetière abandonné ou le vent sifflait en permanence par l'affût des pierres tombales renversées et brisées, des litanies incompréhensibles, transcendantes et suggestives comme des prédictions de cartomancie sibylline; la guerre au loin n'était plus qu'une rumeur sonore et ésotérique qui aux rares moments de silence laissait percer les petits cris d'orgasmes des buses tournoyant dans les airs.

 

Au dessus de moi, de grandes ombres blanche filaient leur cordes de coton et fouettaient les branches du savoir a coup d'imprévisibles et violentes bourrasques qui agitaient de convulsions toute la foret de la cime aux fourrées vacillant dans tous les sens; le soleil dissolue n'était plus qu'une réverbération labyrinthique multipliant de tout cotés les ombres tant est si bien que sans boussole et sans carte, il m'était impossible de discerner le chemin a suivre de ceux d'où je venais; nerveusement, je soupirais de rage dans mon marécage biaisé après une syntaxe inaccessible et inflexible qui aurait put me guider; mais sans repère, exténué, avançant difficilement dans les sous-bois boueux, je fini par trébucher sur une malicieuse racine et par tomber nez a nez avec mon nom gravé sur une tombe quelconque. Mais chose plus étrange encore que de se rencontrer mort était l'impression de toucher l'inaccessible.

Jeté sur les routes par la désillusion des armes, j'avais perdu cent fois mon chemin dans les résolutions d'oeuf pourri de la chaire qui sont a la fois le oui et le non et bifurquent au moindre souffle du malin qui vient et enlève ce qui a été semé dans le coeur, et nous entraîne vers le fond sans fin ou l'esprit déchire l'unité de son paradoxal projet en une fission sans unité, de voies contradictoires, désunies, partagées aussi irréconciliables qu'irréductibles, dilapidant l'éternel trésor du fils prodigue crucifié vainement; sur chaque tombe était gravé le nom d'un des êtres premiers qui m'était cher; parents, femme, enfants, amis de toujours et d'enfance, et sur chacune d'elle, le même corps autour de moi, la même stupéfaction dans le regard incrédule, la même scène répétée en autant de reflets qu'il y avait eut d'impasse dans les chantiers de l'amour; mais le tout ne formait pas un palimpseste illisible, mais l'extra-lucide choeurs des soupirs qui purifient de sa chair la patiente lumière du verbe polissant l'oeuvre de sa révélation; des silhouettes en soliloque sur les tombes s'échappaient de lugubres larmes épaisses comme de la boue qui sont des flammes inversées léchant, tête bêche l'opacité des cécité multiples aux ailes nouées et qui ronge d'amertume les oeuvres encombrées de l'illumination du vide qui voit tout dans l'ultime retour sur soi des mortels qui ont abandonné leur premier amour. Les ombres gémissantes recevaient de la mort le tout premier baiser d'amour, plus saisissant qu'un pieux planté dans le coeur, plus doux que la succion qui rappelle le sang dans le coeur vidé.

21/03/2014

Les tombeaux s'ouvrirent (en cours)

Un poète que je rencontrais de nuit dans un train de songe au fond de L'Andalousie, m'enseigna une fois, a puiser la clefs de la vérité au chaudron des chimères froissées et bouillonnantes dans les pages de l'aube; il passa ses mains par la fenêtre du wagon et les plongeant dans la tendre chaleur de l'aurore il en retira un coeur palpitant de frisson qui semblait fouiller dans mes propres viscères comme le gaz en expansion dans la bénédiction du vide; quand le poète me le tendit, l'ombre des montagnes de Samarie oscillèrent dangereusement autour du midi comme un cadran solaire rayonnant au piloris du crayon gorgée d'ennemis; aussitôt qu'il me le remis, il cessa de battre et son contact m'emplis des plus déchirantes douleurs du regret ; « sent et vois, me dit alors le poète qui avait l'aspect d'un démiurge sous un déluge de flamme, ce qu'est l'amour »; tu ne peux l'approcher sans être anéantie, sent combien tu es impuissant a aimer, sent que cette impuissance est ta perfection même et enseigne cette révélation aux hommes; ce qui te torture quand tu t'approches de l'amour c'est que lui seul crée de toute piece l'attachement a la liberté; et je reconnu en moi-même que le poete avait raison; que ce que le communs des mortels, nomme amour n'est jamais qu'une face du malentendu, alors qu'en vérité aimer c'est vouloir deux choses contraires, irréconciliables et impossible; et en un instant de fulgurante coagulation, je me ressouvint de toute ma vie; le train ralentissait; il s'immobilisa et en un instant fut couvert d'épaisses lianes et toute la terre oscilla dans l'entre-jour du clair obscur houleux ou toute choses sombre dans l'indétermination; la terre était recouverte d'angoisse a la mesure du signe qui pointe vers l'insondable profondeur de sa miséricordieuse transcendance; le poète qui papillonnait autour de mon trouble extrême comme une rageuse termite de folie, le regard étincelant de la flamme de toutes les fables, souffla avec une voie de sirène, sur ma blessure infinie et il l'embrasa comme un immense incendie ou je perdis la connaissance de mon ancienne vie; et a nouveau se fit entendre d'une voie d'outre-tombe plus douce que la pluie d'été: "la joie qui vient en toi, s'ente comme un arbre qui voit ta misère ineffable, scruté jusqu'à la moelle de la matière d'effroi réfléchie qui sculpte ton esprit sur la connaissance de ton néant arraché au désir accomplit"; ces mots etaient inexplicablement intelligent, ils s'insinuer en moi comme par dela ma mort et malgres mon inconscience me touché au vif comme des aiguuillons de fer plantés dans le plus sceret repli de ma chair; j'étais sur le point de faiblir et de m'affaisser comme une étoile implose en pâmoison dans les méandres insoupçonnés du ciel quand, au moment ou le dernier lien d'orgueil qui me rattaché a moi-même céda et le cri effroyable de la crainte de ne plus exister qu'il m'arracha, me délivra de ma geole infecte et m'offrit un nouveau ciel et une nouvelle terre ou je renaissais entièrement compris de l'incomprehensible et sublime bonté; le bonheur était au moins égal a l'effroi, je me sentis compris mieux qu'en moi-même et pour la première fois de ma vie, mes entrailles haruspices battirent de l'incommensurable pulsation de l'amour que j'avais toujours ignoré parce que je croyais les connaitre deja; je m'en saisis la main pleine de tremblements et d'angoisse et me mis a peindre pour écrire; "je connais ta nuit me dis l'ange redevenu humain, ce sont les tablettes toutes coagulées du vivre que tu dois écrire par ton sang  sacrifié et rachaté a la vie délayée de noires ébène jeté au feu des serments et des promesses du sang liant du verbe.