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07/01/2016

Sultan of swing

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annie lapin

 

Une dévorante obscurité nous habite. Les froids du pôle sont plus près de moi que ce puant enfer où je ne pourrai pas me respirer moi-même. Aucune sonde ne mesurera ces épaisseurs : parce que mon apparence est dans un espace et mes entrailles dans un autre ; je l'ignore parce que mes yeux, ni ma voix, ni le voir, ni l'entendre ne sont dans l'un ni l'autre.
Bousquet

 

            Fouine sortit du tombeau de Devanbas, sous la lune ambrée qui enfonçait sa corne dans les niveaux liminaires des runes noires de la vie; emmitouflé dans sa peau d'ours, il descendit lourdement les degrés du porche et fit face a la contrée négative et enneigée ; un train de vapeur figée lui servit de sente entre les bouillonnements fossilisés du verre premier ; au loin coulait des cloisons nasales de l'omis, la ceinture de steppe pétrifiées qu'il atteindrait comme l'envers d'un écran soudé au long boyaux cathodique des crêtes de fréquence qui percent le néant; mais d'immense dolmens de glace entravaient a tout instant sa marche; des congères plus augustes que les pins des terres saintes, s’étaient couchés en travers de sa route, et formaient d’énormes épines de glace qu'ils devaient escalader et descendre sans arrêt ; il n’avançait pas plus vite qu'un escargot, a l'allure invariante d'une chenille processionnaire couverte de poils gris loup ; parfois la glace craquait comme une vertèbre sous la tension du froid ; des profondeurs un long craquement sourd remontait quelques notes claires et cristallines qui échappaient au feutre de neige ; dans son engourdissement, il lui semblait que les étoiles avaient chues comme des clous de fer, car la fêlure avait  surgit devant lui comme une falaise de glace soudaine et infranchissable ; il due se résoudre a contourner ce rempart en circonvenant les colossaux troncs de glace; mainte fois il perdu de vue, les chaires rocheuses des limites préhistoriques de la pensée, qui brûlait l'horizon de son cœur comme une mèche ardente, d'une lueur de marbre ; mais elle terrassait sa peur, en éclairant en lui, ces lignes de fuite de lettres organisées qui étaient gravées a même la transparence absurde de son périple en ces terre désertiques, et illuminées de solitude et d'ombres absentes, esperés et habitées de vertige qui font fuir toute impression d'avancer et éclaircissent le délire studieux de l'office des morts.

Fouine avait rendez-vous; c'est du moins ainsi, qu'il comprenait la mort de son ami ; et il savait mystérieusement, par d'occulte connaissance, ou il pourrait le rencontrer ; son savoir brumeux flottait comme un champ magnétique dans les forge enneigée de la création ; le froid tentait invinciblement de lui arracher sa conviction, mais il ne pouvait s'en défaire, elle était gravé au fond de lui par la lettre unique de son corps, et chaque artères, chaque muscles ne fonctionnaient en lui que dans la mesure ou ils apparaissent clairement qu'ils œuvraient par cette même justice, invisible mais dont il était convaincu de l'existence, et qu'il cherchait, presque instinctivement, comme une taupe aveugle convaincu de devoir atteindre la limite du monde, ce lieu ou le réceptacle est transpercé par l’épée qui pénètre dans son retrait; ce lieu coupé de tout, ou entrait en collision la production de l'esprit avec lui-même ; rendez vous avec le grand dialogue, et l’éther pur de la libération du web pénétré de la matière solide et friable des définitions ou s'enferme l'esprit; des vol ramenant de plume de clavier y émerveillent l'esprit, le tiennent en suspension dans la supposition renouvelée des doutes qu'il lâchent comme des bêtes affamées sur les coulure de la certitude pétris fiable ; ses yeux y seront rendu a une vue délestée de toute interrogation, pénétré du vertige figé par la puissance de penser surmontant les galeries de la curiosité qui gangrènent de nuit les sable mouvants du saut, et porte en eux le comble de l'outre anthropologique qui produit du regard intérieur jeté sur le sujet créateur le cycle harmonieux et intérieure de la paix.

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Nathan Redwood

05/01/2016

Agapêmonides

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Agostino Arrivabene


C'est à vous que je parle, hommes des antipodes.

Fondane

Ton manteau bleu enveloppa le mourant
Ta bouche rouge scella la ténèbre de l’ami.
Trakl

 

Quand fouine découvrit le cadavre de Devanbas effondré a coté de celui de la sibylle prés de l'autel, son affection s'embrassa, le temps vaste et infiniment poreux, fut en un clin d’œil, incinéré, bouché et irrésistiblement refermé sur la sphère diamantine de l'instant ; le sceau de l’arrêt imposé au temps fondit en lui l'univers décomposé comme une goutte ; une porte invisible s'etait refermé sur le caïeu hymen de la caverne ; et son espérance encore muette recouvrit de neige la coupole de glaucome qu'il percevait par le porche ; les paupières même closes laissaient filtrer l’efflorescente image immuable désormais du saut Devanbas qui le soulagea d'un monde devenu sans importance: « vanité … » pensa t-il.... sans le répéter, de peur que face a l’événement extraordinaire du miracle sa langue ne fourche et qu'elle ne coupe le fil de sa réflexion tenue en bride par l'absurde qui menaçait de s'enfuir, de céder a tout instant, d’éclater, de se perdre dans les zones innommables d’où il est si difficile de l'extirper ; dehors sur les marches de xénon l'ombre du terrible frontispice de la krisis se ternissait a mesure qu'un poulpe mangeait le soleil ; la cale rationnelle de fouine, qui lui avait fait dire que l'image de Devanbas jamais ne s'effriterait en lui, fut chassée des roues tragique et versa avec toute une valise de certitude dans l'image de l'oubli ; le sourire hypnotique et le regard figé de Devanbas ne reviendraient jamais par le Léthé; un torrent de boue et d'angoisse s'engouffra alors dans l'affliction de Fouine qui fut emporté avec les restes mnesiques de son ami ; et tout au fond, peut-être au moment ou il aurait pu attenter a sa vie, Fouine sentit a nouveau la possibilité d'un verbe renaître en lui... a nouveau l'interrogation enracinait en lui une semence de mots... il ne ressentait plus son corps comme un élément physique du monde physique, mais comme l'intuition qui enrobe les mots... c'est pourquoi son squelette tremblait tant... pourquoi cherchez parmis les morts.... le fleuve noir de poix visqueuse chuinta d'une onde les premiers son d'outre tombe, et reflua pendant un long moment... la gréve d'ambre qu'il découvrit avait les teinte des eau de pierre mijotant dans le volcan ; mais les cote charbonnées de l'issue intérieure du combat étaient savonné a l'eau d'oubli sur laquelle le souvenir faisait ses premiers pas ; l'issue en fut incertaine et fouine arpenta les rives des restes de son ami, comme s'il s’était agit des berges de ce fleuve toutes cloquées des calices de lettre tourbillonnant; le souvenir s'arc-boutait en lui contre l'oubli qui pilait le contenu objectif des représentations, foulait du pieds le cœur et au grand maillet des insaisissables conclusions tentait d'interrompre ses battements ; a tout le moins, Fouine tendit il l'oreille entre deux battement, pour ne rien laisser au hasard, mais ne perçue aucun signe de son ami; fouine, stoiciennement, ne supporta pas le déchirement et s'effondra dans la vapeur fantôme de la coque en noyer du Volusia ; une rémanence des nuances logique des distances sensibles frappa son esprit ; dans son martyr l'esprit de Fouine s'incolore, intériorise la porosité après dissolue la réification, s'initie a l'abandon d'horus qui plane transpercé par le souffle et les courant de temps ; résolu a ne se bercer d'aucun faux espoirs, il ne s'imaginait pas que la résurrection était possible parce que Devanbas son éternel reflet n'avait pas été rongé par les vers dans le tombeau de sa mémoire, mais tout au contraire, parce que son âme reprenait vie de son âme, évidée de son image, purgées des tourbes du remugle, elle se levait du cloaque des décompositions qui l'avait engloutie ; le désir du miracle qui fait l'homme peu ordinaire, avait été pour eux comme cette immense banquise lézardée d'éclair sombre qui avait fait d'eux les explorateurs des zones vierges de la vie, ou il serait bien rare de ne pas rencontrer l'échec de la langue maternelle quand on s'y aventure avec autant de foi qu'ils en avaient témoigné; la sibylle était morte, mais pas encore le dépassement de la volonté de la retrouver au-delà de ses souillures psychiques du souvenir immédiat dont les fils décousus flottait dans l'air nocturne avec un continuel claquement de fouet; les bandelettes formaient une brume qui momifia le temple d'un cocon ; les limbes gagnèrent ainsi, tous les souvenirs de Fouine, et ses facultés, privées d'objet gesticulèrent paniquées par le néant ; instantanément il lui sembla pourtant que le rien articulait une chanson improvisée par des lueurs de béton qui brillait face au couchant ; le pont des limbes spirituelles creusa l'amertume du chagrin jusqu'au cœur du citron et fouine, entre deux jours qui avait tranché sa vie en deux, rassemblait par la puissance de la pensée et la force d'esprit, la lumière reparue sur la nuit de la raison.

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Agostino Arrivabene

03/01/2016

Solitude de Góngora

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max ernst

 

 

 

Et voilà. Maintenant, le ressort est bandé. Cela n’a plus qu’à se dérouler tout seul. C’est cela qui est commode dans la tragédie. On donne le petit coup de pouce pour que cela démarre […]. Après, on n’a plus qu’à laisser faire. On est tranquille. Cela roule tout seul. C’est minutieux, bien huilé depuis toujours. […] C’est propre, la tragédie. Dans la tragédie on est tranquille […]. Et puis, surtout, c’est reposant, la tragédie, parce qu’on sait qu’il n’y a plus d’espoir, le sale espoir ; qu’on est pris, qu’on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu’on n’a plus qu’à crier, pas à gémir, non, pas à se plaindre, à gueuler à pleine voix [...]

Anouilh

 


Par l’Océan d’abord absorbé puis vomi, couvert d’algues et d’écumes, près d’un récif couronné d’un nid de joncs secs et de plumes tièdes, il trouva refuge là où l’aigle avait fait son nid. Il embrasse le sable et offre au rocher, en ex-voto, le petit fragment du bateau qui l’a amené jusqu’à la plage : car même les rochers sont sensibles aux manifestations de gratitude. Donc à peine eut-il vu à l’horizon (qui faisait apparaître avec une confuse irrégularité les montagnes comme des archipels d’eau et l’onde marine comme des hautes montagnes) s’atténuer la lumière du soleil que le malheureux étranger revêtit les habits qu’il avait tirés des eaux furieuses, grimpant à la nuit tombante entre les épines, il commença à escalader — plus perturbé que fourbu — le roc au sommet duquel serait difficilement parvenu envolant l’oiseau intrépide et léger. Après avoir surmonté les difficultés de l’escalade et atteint le sommet qui est comme l’arbitre impartial et le mur inexpugnable qui sépare la mer toujours bruyante et la silencieuse campagne, le jeune homme, descendant l’autre versant, se dirige avec plus d’assurance vers la petite lueur tremblante d’une flamme indistincte, lanterne, semble-t-il, d’une cabane, qui dans ce golfe incertain peuplé d’ombres, est placée sur l’emplacement abrité annonçant le port. En remerciant les chevriers pour l’hébergement, le pèlerin quitte l’auberge et sort en compagnie de l’un d’entre eux qui l’emmène à un endroit où se trouve, à quelques pas du sentier, un pic paisible qui domine la campagne, aujourd’hui galerie et jadis théâtre où les faunes de ces montagnes célébraient leurs fêtes. Le pèlerin y arriva et, son pied indécis obéissant à son regard qui découvrait une telle étendue de terre, il ne put faire un pas de plus et s’immobilisa sur un lentisque qui faisant une espèce de balcon vert à l’agréable roche escarpée. Si le terrain qu’il contemple déploie sous ses yeux une grande surface, plus grand encore est ce que le soleil offre confusément dans les brumes qu’il dissipe peu à peu et ce que la distance ne permet pas de distinguer. L’admiration du jeune homme ne s’exprime que par son silence et elle suit, éblouie(dans son aveuglement), un fleuve rutilant qui descend des montagnes, et dont le cours, sinueux mais abondant et rapide, traverse toute l’étendue des champs, en les dominant utilement (au contraire de l’orateur dont le discours tyrannise inutilement). Caché dans le creux d’un chêne vert, le jeune homme contemplait la beauté et écoutait les cadences harmonieuses des filles de la montagne. L’étranger errant sortit du chêne creux dans lequel il était resté pour regarder, avant même que le moins fatigué des montagnards eût fini de s’étendre sur la basquine de fine écarlate de sa belle bien aimée [...] Le jeune, s’approchant de la lumière, les chiens vigilants de la cabane, aboyant pour le faire fuir, l’attirent vers l’auberge, et il voit alors que la lumière qui de loin lui avait paru petite est de près un feu si grand qu’il s’y consume un chêne, qui se défait en cendres qui ressemblent aux papillons qu’attire la lumière.Le jeune homme arriva enfin et fut salué avec simplicité et sans cérémonie par les chevriers qui formaient un cercle autour du feu. Cabane bienheureuse, ni l’Ambition, avide de vent, ni l’[Envie] qui se nourrit d’aspics égyptiens, ni ce sphinx bavard [orgueil], qui dissimulé au début sous un visage humain est ensuite fauve mortel qui détourne aujourd’hui Narcisse des fontaines où il se mirait et lui fait préférer les échos flatteurs ; Le jeune homme descendait de la montagne admirant à part soi le chevrier,(en qui, lui semblait-il, Pan dieu des bergers se dissimulait transformé en Mars ou Mars,dieu de la guerre, à demi changé en Pan) Lequel [chevrier] avec art avait commencé à parler savamment, quand son oreille fit obstacle à ses pas, doucement accaparée par un mélodieux instrument à cordes dont s’accompagnait une montagnarde, appuyée à un arbre planté près d’un ruisseau, rauque à force de se plaindre et muet alors, pour ne pas l’interrompre en son chant, quand il n’arrêtait pas son cours pour pouvoir l’écouter. Une autre montagnarde était avec elle, en train de se laver le visage avec une de ses belles mains dont la blancheur égalait celle du visage mais était beaucoup plus pure que le cristal de l’eau. Une autre passait les plus belles roses et les plus beaux lys de la rive verdoyante du ruisseau à ses cheveux, ressemblant par sa beauté à une aurore pleine de rayons, o pour la variété des couleurs, à un soleil plein de fleurs.Une autre qui s’était ingénieusement fabriqué des castagnettes avec de l’ardoise noire, les faisait claquer entre ses doigts blancs avec tant d’habileté qu’elle eût même donné envie de danser aux rochers. Au sonde ce rude et bruyant instrument, une autre avec des mouvements lascifs mais des yeux honnêtes, appelait en dansant celles qui étaient dans la prairie Alors un vieux à l’air grave, politicien de la montagne, avec les yeux pleins de larmes et de tendresse, parce qu’il avait reconnu dans son habit les indices du naufrage (car le soleil, bien qu’ayant séché, ses vêtements n’avait pu effacer les taches d’un bleu profond que la mer laissera toujours) parla de cette façon : [...] [épilogue] Le montagnard interrompit à ce point son prolixe discours noyant le reste dans des soupirs et des larmes plus violents que le vent qui fit couler son bien et plus abondants que les flots qui engloutirent son fils.

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 le jardin de France

max ernst