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31/01/2014

sans titre 7.3 (en cours; variante)

Le discours le plus usé et aussi le plus répandu sur la terre a propos de l'amour qui se lasse et meurt et change d'objet pour renaître , le dégoutte; philosophie de la métempsychose ou le lapin se change en rats puis en baleine sans n'être jamais absolument aucun de ces êtres; c'est la parole cachée du séducteur; rien n'est plus vil qu'une telle parole dont tous les Don Juan ont la bouche pleine: je n'enferme pas l'amour entre quatre murailles; mais que sait le séducteur de la réalité de l'amour? Rien justement, il le compare a un feu de paille qui brûle plus ou moins longtemps sans voir que c'est l'éternité d'un commencement sans fin ou l'on ne peut s'engager sans une décision irrévocable a moins de prendre l'éternité en vain; la tentation consiste pourtant bel et bien a croire que la seconde fois, en changeant l'objet, l'amour sera plus facile, voir exempt de cette difficulté constitutive qui est l'épuisement des amants sous le poids d'un tel lien (qui somme toute rapporté au temps n'est rien par rapport a l'éternité) car le feu de l'amour brûle tout et c'est dans l'ordre; il consume les êtres qu'il rapproche jusqu'à en faire des tas de cendre; beaucoup s'effraient de cette perspective et bifurque avant de l'atteindre, des qu'ils l'entrevoient, alors qu'elle est nécessaire a l'oeuvre véritable de l'amour qui est la révélation du miracle de ton existence, lorsque la poussière reprend vie.

 

Généralement lorsque l'amour meurt, les amants ne peuvent plus se voir; ce qui faisait le délice de leur yeux et la volupté de leur coeur leur devient insupportable et offensa; aucune parole, aucun sentiment provenant de l'amant n'est alors plus accueillit avec l'excitation de la jouissance première; l'amant irrite, incarne tout ce qui nous insupporte ; lui qui était la citrouille du sublime se change a minuit en un monceau d'ordure qui insupporte la vue et écoeure l'âme; chose étrange, les mêmes gestes, les mes regards, les mêmes parole qui réjouissaient tout l'être et illuminaient la vie, deviennent brusquement le contraire de ce qu'ils étaient; l'attention les égard infinis qui soulageaient les amants du poids de la vie l'un envers l'autre, deviennent des lourdeurs poisseuses et urticantes dont ils veulent se défaire; ou est donc passé l'amour, s'est il épuisé comme le radote le commun des vulgaires? Non puisqu'il est une source intarrissable; s'est il volatilisé ? Non il a volontairement tourné la tête au moment du miracle, preferant ne pas assister a la mort de l'amour, il s'est privé du miracle et a fuit lorsque la cendre reprend vie...il s'amourrache, mais ce n'est pas si simple, parce que des qu'il tourne la tête, il est pris;  l'amour qui change d'objet s'illusionne, croit trouver ailleurs l'éternité qu'il n'a pas su voir dans le premier jet; et l'illusion de l'amour consiste précisément en ce qu'il donne l'impression de n'avoir plus de force pour continuer sa route première, son sublime trajet a travers l'existence limpide comme l'éclair; l'amant qui renonce a l'éternité du premier amour tombe en syncope, croit au coup de foudre alors qu'il inaugure son nouvel amour exactement la ou il renonce au premier qui seul est vrai et providentiel ; s'il n'en est pas ainsi, c'est alors que l'amour trompe, ou est capable de trompé, et donc qu'il n'est pas la révélation de l'être éternel; ce qui a tout le moins est une grave supposition, pourtant silegere dans les têtes décervelées; l'inauguration de l'amour second par un premier qu'on renie comme s'il ne devait pas être sans fin, est une triste manière de témoigner devant dieu qu'on croit en lui; tout au plus de tels gens parviendront ils confus au terme de leur existence, pour s'être fait une providence a leur idée, s'être forgé une histoire toute faite, qu'ils avaient inventé, au lieu d'assumer son mystère par leur Foi dans la mort inéluctable du premier amour dont la loi de feu est inscrite au coeur du miracle de la Vie, et pas encore aux enseignes des restaurants; en multipliant l'amour par deux, ils témoignent devant dieu, non d'une foi extraordinaire en l'amour, mais a l'inverse de ce qu'ils n'ont pas cru en sa divine providence puisqu'ils y ont renoncé des qu'ils ont été au pieds du mur du miracle; car c'est un renoncement volontaire au premier amour qui ouvre la possibilité de la répétition numérique; l'amant croit alors au coup de foudre providentiel alors qu'il s'est seulement disposé intérieurement a renoncer a son premier amour, son premier coup de foudre providentiel, désormais nié comme s'il était insuffisant pour remplir toute une vie, comme s'il était insignifiant et sans conséquence éternelle de penser qu'il doit être unique, comme si dieu pouvait multiplier cette grâce a l'envie, sans risquer de semer la pire des confusion dans l'esprit des hommes, les induire a prendre en vain ses grâces en commençant par dire que la première était insuffisante? une seule grâce suffit pour toujours et a jamais, puisque tout le sens de la vie y est inscrit et révélé jusqu'au miracle; et il si l'amant s'est disposé ainsi, a rompre avec dieu et la providence du premier amour, ce ne peut être que pour une raison : parce qu'il a péché en cessant de croire que toute l'oeuvre de sa vie était contenu dans l'histoire sans fin d'un si beau commencement.

 

Quand l'amant s'est ainsi coupé l'herbe sous le pieds, il commencer sa deuxième histoire d'amour en renonçant a l'idée que la totalité du sens de son existence était inscrit dans l'unique amour, le premier qui seul porte en lui la révélation du sens de la vie pour un existant; le reste, tous les suivant, ne sont que broutille comparé a lui, parce que l'essentiel s'y est déjà jouer; le deuxième amour ne fait plus pousser qu'une coquille vide; c'est pour cela qu'il est essentiellement un vice bourgeois ou ce n'est plus le sens de l'existence qui est en jeu, mais la variétés des plaisirs mondains.

30/01/2014

sans titre 7.2 (en cours; variante)

Elle imagine sans problème le rattachement des deux histoires de son unique amour; l'une étant la préparation et l'autre l'achèvement d'un même élan de vie renouvelé en elle; ce qui l'effraie au plus haut point c'est l'instant de la continuité ; l'instant paradoxal  de la discontinuité ou le même amour se continu en se rompant; elle ne se rend pas compte qu'elle rend la folie de l'amour insignifiante en dédoublant son unique objet; elle ne se rend pas compte que c'est l'amour qu'elle partage en deux au lieu de trouver en lui l'unité qui rendrait la vie a la forme désuète de l'objet resté le même mais aquerrant une signification éternelle posée dans le temps; Abraham ne reçu pas un autre Isaac pour avoir levé le couteau de l'épreuve critique sur le désir se redoublant en lui-même; il reçu le même fils parce que c'était l'épreuve de l'unité de l'amour qui l'avait scindé en deux , ouvert a l'immuable lumière sans ombre ni changement;  sans l'épreuve de la mort du passé impossible que le coeur s'ouvre a cette lumière qui le redonne; mais si l'épreuve n'est pas le retour du passé, le recommencement dans une signification plus haute que le temps, une signification éternelle, l'épreuve est ratée; et la nouvelle histoire n'apporte absolument rien de neuf, au contraire elle est périmée avant même de commencer; l'amour du père pour son fils, mourant crucifié dans la révélation de l'origine divine et non terrestre de l'enfant; son coeur bat la chamade elle l'entend distinctement battre contre son oreille interne; parce que l'élan neuf qui l'emporte n'est pas un élan nouveau, mais un surgeon monstrueux de l'ancienne attache moribond certes mais toujours vivant; et elle le sait, elle sait que pour tout recommencer il lui faudra être cruelle, elle s'y est préparé, elle lèvera le couteau aveuglement au dernier instant pour rompre avec la forme du passé. Elle sait que c'est dans la souffrance que naissent les oeuvre les plus belles, et que la souffrance est égal a la joie quand il s'agit de rompre.

 

Encore sous le choc, il a envie de lui écrire une lettre ou il lui expliquerais tout cela; que loin d'être le signe de la fin, la mort d'un amour est le signe de la subversion des signification, le signe d'un passage en soi a une sphère plus élevée de l'existence; mais saura t-il le lui faire comprendre, lui expliquer, que son nouvel amant n'est qu'un leurre, une cristallisation stendhalienne du prisme mieux poli de l'âme; il voudrait lui dire qu'elle n'y est pour rien, qu'elle n'est pas responsable de cette mort, que tout amour connaît cette crise nécessaire ou il transforme le sens temporelle de l'union entre les amants, en un lien que dieu a destiné et uni sur terre; mais rien n'est plus dangereux que ce moment de crise ou justement le malentendu est le plus tentant puisque mort l'amour change d'objet, alors qu'il ne doit que s'élever en signification, en profondeur et en sérieux éternel.

 

 

 

29/01/2014

sans titre 7

Elle écrit en l'attendant ; fébrile, nerveuse, impatiente et faible, déjà au bord de l'abandon; elle se dit que c'est une folie, elle se dit qu'elle l'aime et que l'amour est une folie qui a du sens quand son monde est devenu fou, et donc que tout est dans l'ordre puisqu'elle aime, puisqu'elle est ici dans ce salon qu'elle a bravé tous les interdits pour être a ces pieds; mais elle hésite encore, elle ne sait pas très bien jusqu'où elle laissera aller les mains de cet homme sur son corps; elle a une terrible envie de l'embrasser des qu'elle pense a son mari qui ne sait rien; une terrible envie de lui offrir sa bouche, ses lèvres, son cou, ses seins et son sexe comme si par la elle pouvait violer sa destinée, effacer son usure et renaître neuve et pleine d'amour comme elle l'était a quinze ans; mais son histoire résiste en elle, son passé ne se laissera pas faire, l'usure qu'elle veut chasser d'un coup de foudre l'attend peut-être déjà entre les bras neuf de son amant; « neuf heure, il va venir, il l'a promit au téléphone  il va surgir »; et dans le petit salon privée de l'hôtel de Opéra il la trouvera comme il l'avait laissé, au dernier rendez-vous qui date de quelques mois, alanguie sur la bergère régence, têtue et velouté ; elle voudrait tout oublier, être libre, ressentir a nouveau toute la puissance du premier instant de l'amour, toute la déflagration de sens contenu dans l'immense projet de l'abandon au tout compréhensif qu'elle a laissée peu a peu s'effriter dans sa vie de couple sans s'en rendre compte; mais elle veut pas y penser, la faute est partagée, car il ne faut surtout pas qu'elle pense a ses enfants; car au coeur de l'amour second, qu'elle veut pur, plus pur que le premier, la pensée de ses enfants  repose indirectement la question de la filiation, la porte a un niveau plus complexe qui la fait vibrer comme un gond, qui l'arrache au réseau devenu étroit de son monde et la propulse dans l'enchantement de la vie qui reste a inventer; en elle , aucune horreur de la rupture de lien; de ce point de vue elle est plus calme qu'une Parques; elle se dit que son amour sera plus pur, plus profond, plus fort que le chaos qu'elle provoque, si la filiation de détend, se casse, et qu'elle-même se sent capable d'embrasser tout ça, parce qu'elle est femme, capable d'un tel amour ou la blessure qu'elle cause, elle la couvre aussi de bienfaits ; des convenances elle n'a que faire; et elle se dit que le second désir est exempte de ses traditionnelles moment de crise parce qu'il a eut son temps d'apprentissage; ils ont choisit le lieu ensemble, un salon privé dans un grand hôtel, c'est pratique et surtout ça pimente l'imaginaire; toutes ces chambres, ces lits ouverts et disponibles c'est une tentation qui attise et corse la conversation, le dialogue et les peaux et les vêtements qui se frôlent qui se touchent; il va arriver, elle le sent, la limitation sexuelle bouge en elle sans arrêt et lui donne le tournis; des qu'elle s'autorise en rêve a s'abandonner toute son imagination se transforme en chaleur, elle transpire un peu, s'interdit d'y penser; elle se remet un peu de rouge a lèvre, rajuste un talon sur une aiguille, ouvre légèrement son corsage pour mettre en évidence la naissance de ses seins; l'excitation lui fait perdre la tête, elle se love plus confortablement sur la bergère se berce du ressouvenir de leur dernier rendez vous et repense a leur nuit gravée comme du feu dans son âme, mais aussitôt elle aussi surgit involontairement le mensonge qu'elle a fait a son mari pour obtenir cette faveur de la vie dont elle voudrait être a la hauteur et elle a déjà l'impression de tromper son amant; pourtant cette fois, elle en est sure, il est l'homme unique de sa vie passionnée et leur nuit fut l'aube nouvelle ou son amour véritable est sortie du crépuscule  pour imprimer le sceau rédhibitoire sur le néant de son mari; mais elle est gentille, elle veut pas penser de mal de cet homme pourtant...elle se trouble comme si un doute s'était immiscé dans le souvenir de cette nuit de lave, ou l'orgasme avait atteint la taille d'un tsunami, et comme si les pages du lit pouvait masquer sa honte naissante, elle rougie de pudeur légèrement ; c'est peut être l'imminence de sa venue qui la fragilise et lui fait douter de son amant a l'instant même ou il lui fait oublier son mari; mais elle ne voulait pas avoir honte d'elle même et préféra retarder le moment de la compréhension, en se laissant croire qu'elle n'avait rien a se reprocher puisqu'elle succombait a une force supérieure qui en outre pardonnait tout ; elle se dit que si elle avait eut honte d'elle-même, son sentiment démasqué n'aurait pas était de l'amour, et qu'au contraire le silence de la culpabilité lui ouvre la voie de la vérité; peut être oubli t-elle que l'enfer est pavé de bonnes intentions; en tout cas elle est certaine de n'être pas ce genre de personne qui éprouve du plaisir a faire souffrir les autres; elle avait une envie folle de faire l'amour avec lui sans plus rien savoir d'elle-même; elle regarde sa montre, toujours les mêmes chiffres sur son i phone qui lui servent de signes depuis des mois et des années, de lien secret avec son amant.

 

Quand il arrive, ils s'enlacent des yeux et du corps au même instant, ils s'embrassent longuement sans rien dire, goûtant l'absolu félicité; il lui dit qu'il est ravi de la revoir enfin, que s'il est la avec elle ce soir, c'est parce que lui aussi une force l'entraîne qui est bien réelle puisqu'elle lui a permis de traverser la place centrale de la ville pour la rejoindre; elle est ravi d'entendre tout ça, elle lui répond bien sur, que l'amour n'est pas un choix, qu'elle en a toujours eut la certitude, et que déjà enfant.... il l'allonge tendrement sur la bergère, elle se laisse faire parce qu'elle a la certitude que l'amour n'a rien a voir avec un acte de volonté, il se baisse et l'embrasse parce qu'on ne se déicide pas a aimer, puis se relève comme on tombe amoureux, et ce discours lui plaît parce qu'elle désir l'entendre ainsi, noyer la tristesse de son ancienne peau, noyer son chagrin dans la vision qu'offre l'absolu a travers la transgression de l'adultère, elle désir s'abandonner a cet homme se détacher de son origine terrestre et se laisser emporter par les bulles de champagnes, elle a rencontré un homme le mari n'est rien; elle ne dit rien. Elle sent que son amour n'a rien de forcé, qu'il n'exige d'elle aucun effort de volonté, qu'elle vit comme si elle n'était rien, en permanence attiré par une force qu'elle ne contrôle pas et qui la sustente infiniment tant elle lui semble accomplir sa volonté blessée et immense.

 

 

Il avait trouvé le carnet couvert de pois noir et rose au fond d'un tiroir, intrigué il l'avait ouvert; des les premiers mots l'intelligence lui était devenu douloureuse; et ces mots déchirant.... » je l'ai vue hier, c'est lui j'en suis certaine; je le sens de tout mon être comme une force irrésistible qui dévaste tout et contre laquelle je ne peux rien opposer » …. » je suis a lui tout entière; enfin pas encore...je m'imagine dans ses bras, chez lui....j'ouvre les yeux je suis dans mon bain et je pleure en pensant a lui....son regard m'obsède, c'est une attirance que je n'ai jamais connu, un appel du destin, contre lequel je ne dois rien faire …même mes attaches dans le temps, mon histoire, mon mari mes enfants, rien ne peut s'opposer a cette attirance....tout refait sens avec lui et la maison me dégoutte quoique je passe mon temps a la récurer » « aujourd'hui croisé voiture deux fois portant sa date de naissance en immatriculation....c'est un signe....il faut que je me décide....rien ne me retient et pourtant c'est tellement difficile!! je suis tout a lui et portant il me faut faire un choix...» «  ...a la maison personne ne se doute de rien....je culpabilise presque de ne pas me sentir coupable...c'est tellement évident...qu'il est l'autre partie de moi-même, l'autre face de mon histoire, mon secret que je cache a mon mari... » « ...aujourd'hui mauvaise journée, j'ai l'impression que ma tête va exploser...j'éprouve de la pitié envers mon mari et je me dis que je suis une salope! »....... «  quelle belle journée quand dans la voiture le dj qui passe « notre » chanson porte son « nom »...quelle émotion! Tout a coup je suis certaine décidé, il est tout ce dont je veux me souvenir, l'âme de ma vie; toute cette histoire est si pure, tellement pleine de significations! Merci mon dieu »...... « ...j'ai pleuré cette nuit en pensant aux enfants....je ne sais plus quoi faire? Dieu donne moi un signe! »; le petit carnet lui brûle les doigts et les yeux, chaque mot efface un peu plus sa vie, il plonge dans l'invisibilité de la souffrance et de l'horreur sans nom, il réinterprète les dates et le sens de chaque mots il les confronte un a un a ses souvenirs, mais chaque phrase nouvelle est comme un copeau qui épele et griffe jusqu'au sang, le sens de sa mémoire, et c'est tout son équilibre mental qui se défait sans pouvoir se reconstruire autrement, en avant; en avant, comme autrefois quand tout était possible avec elle, pour et par elle; quand ses mots ne rognaient pas encore son esprit, mais nouais des tresses et des liens qui devinrent les ligaments et les muscle de ses enfants; comme autrefois quand sa voie ne courrait pas comme de la vermine le long de sa pensée, mais n'était que douceur, et caresses maintenant renversées ; il ressent comme un dépouillement ineffable, un frisson d'horreur visqueuse lui arracher son âme, et fondre sur lui l'aigle impalpable qui retire a jamais l'image dans le miroir; la puissance constructive de la mémoire s'est retournée en désolation, elle bat en lui comme une voile déchirée dans le vent; il n'a même pas envie de pleurer; il n'est pas dégoûté, il ne juge pas, il lit simplement a même le pouvoir de la mort le sort de sa dépouille exhumée par ces terribles mots; ce n'est pourtant pas possible? Comment puis-je a ce point n'être que du vide, a ce point ou plus un mot ne peut évoquer mon être, ou en aucun souvenir je n'ai plus que tombeau crypte et mort; et dans ce silence il lit dans l'âme de celle par laquelle il est, qu'il n'a jamais exister, pas un seul instant pour elle lorsqu'elle crit sur son carnet : « je l'aime! J'en suis certaine maintenant, je l'aime! » ; il reconnaît les petits coeurs qu'elle mettait sur les i quand elle lui écrivait des lettres enflammées qu'il déchiffrait pareillement dans sa chambre d'étudiant; mais ce qui lui fait le plus de mal, c'est de nier la jouissance sexuelle qu'ils ont partagé, quand par de très brève allusion la racine de la pensée la plus noble de son amour, est coupé nette par la représentation qu'il ne veut pas avoir, de ce qu'il craint le plus, voir cette certitude de l'idéalité réalisée fondre et disparaître comme le reste; la douleur est extrême lorsqu'un détail évoque la scène, elle perce entre les organes jusqu'au plus vif de la castration; il respire comme dans un carcan, se lève circoncit, ressent son corps comme une pointe d'acier enfoncé dans un chêne, et sous ses yeux la scène inimaginable, celle ou c'est en tant que mort qu'il assiste au spectacle, de sa tendre et cher épouse, sa femme et son amant refondent l'amour autrement, sans celui qui observe; depuis qu'elle autre scène cachée de la vie peut-il assister a ce qu'il craint depuis le début, redoute depuis toujours, et qui l'anéantit et le tue quand il le concoit advenu? Mais il doute que ce qui l'anéantit ne le révèle en même temps. Il ne lit plus maintenant, il est ailleurs ; ou? Il ne sait pas, mais ailleurs que nulle part en ce monde, puisqu'il assiste personnellement et avec la plus grande rigueur conceptuelle, au témoignage de la réalité de l'amour de sa femme pour un autre, qui ne peut avoir lieu que dans un monde ou il n'existe pas, et ou elle existe sans lui, sans lui être destinée; un monde ou elle s'abandonne dans les bras d'un autre, et qu'il doit lui-même évoquer avec des mots forgé par un sens contraire, et lui-même construire  sa guillotine, avec cette pensée qui s'est éclairée d'un seul coup quand a leur première rencontre, il en avait conçu toute la joie qu'il aurait a rendre cette femme bien présente a ses cotés en excluant toute pensée contraire, et en commençant par rédimer tout autre être hors elle; farce qui a rendu ce monde pourtant bien cohérent et si peu concret maintenant que cette scène qui se déroule sous ses yeux  en dénoue le serment; dans son esprit le monde se tort comme un cept qui s'effondre ou lui n'existe pas et s'en exhale détaché dans ce dernier souffle; alors il se dit qu'il n'a jamais cesser de l'aimer pourtant, et que si l'amour est l'être, alors peut être l'enracinement de sa certitude dans la jouissance sexuelle n'est il qu'une illusion qui se dissipe d'elle-même dans le temps si on a assez de passion pour la vivre jusqu'au bout jusqu'a sa douloureuse castration ou l'amour spirituel doit renaitre; et que la trahison qui le blesse n'invalide pas la réalité de l'amour mais ouvre a son invariant; il ne peut plus se mentir, se flatter d'être aimé, il ne peut plus oublier lui-même d'aimer absolument, c'est son unique refuge; il y a été chassé comme une bête qu'on traque ou qu'on parque, égarée; le mensonge rend sa vie plus impalpable que le néant, la certitude même qu'il a de lire ce carnet assis au salon, s'effrite sans qu'il ne s'angoisse, alors que la souffrance du désir muant déploie sa grâce et sa joie qui le crispe et tort son ventre effroyablement, tant l'amour trompé devient conscient autrement de lui en sa valeur éternelle lorsqu'il est touché, gisant. Il est sonné, comme si sa conscience avait cessé d'avoir un enracinement terrestre.

 

De l'amour propre vaincu éclot un amour vrai de soi que n'altère en rien le fait que l'amour qu'il a pour elle soit a jamais perdu pour sa représentation de ce lien plus intime encore que la jouissance sexuelle ; des qu'il aime l'impossible, il devient absolument indifférent a la jouissance sexuelle; et ce qu'il devient alors, a quitté la terre et ne se représente plus. La perte même de la représentation, la cécité est la condition de l'étincelle divine répandue par la blessure de sang; elle nourrit le feu de l'impossible; c'est son discours de la méthode, sa manière a lui d'avoir un point de vue absolu sur sa vie, qu'il épluche a mesure qu'il épelle le chant des lamentations; puis les phrases se mélangent, l'écriture indique qu'elles ont été prise a des moments ou il est malaisé d'écrire, elles se mélangent aussi dans sa tête, il ne peut plus lire et perd sa trace dans ces limbes ou l'amour est devenu insignifiant.

 

Bien des années plus tard; la femme avoua a son mari toute sa machiavélique machination d'amour, toute son oeuvre pour sauver, son amour qu'elle sentait dépérir en elle comme un enfant mort-né, aux paupières de parchemin jaune closes sur l'infini bleue du ciel; comment faire pour recoller a son histoire quand elle est brisée, quand le ciel bleu sous les paupières a disparu ?  des qu'elle sentait que son amour n'avait plus qu'un intérêt intellectuel, qu'il disparaissait de la réalité ou elle continuait d'exister sans lui, se souvenir l'effrayait et ne la rassurer plus. Elle s'en voulait ; ou plutot, elle desirait plus que tout ne pas s'en vouloir d'avoir tuer l'amour au lieu de le faire vivre; elle desirait ne pas devenir celle par laquelle l'amour devient rachitique aussi epais qu'un souvenir; parce qu'il est trop indignant pour une femme de n'avoir pas su entretenir l'amour; elle avait toujours imaginait l'homme, la masculinité, comme ce caractere de l'esprit, mieux capable qu'elle de foncer dans le decors, de passer par le neant tête baissée; son amour etait devenu spirituellement rachitique, réduit au basse oeuvre de la mémoire,  au lieu d'être son eternité présente, et elle s'en voulait.  Mais quoique son amour n'avait plus maintenant qu'un intérêt intellectuel, elle l'avait retenu avant qu'il ne disparaisse définitivement dans le souvenir, elle avait pensé avec effroi, que celui qu'elle avait aimé, et qu'un jour, peut-être elle voudrait quitter,  pouvait  aussi la quitter définitivement, disparaitre dans le neant, jusqu'à ne plus rien savoir d'elle; elle ne pouvait se résoudre a laisser aller les choses jusque la; jusqu'à ce que l'être aimé ne soit plus qu'une pure chimère effacée, une abstraction du souvenir décharné; cette pensée ou elle n'était plus rien pour l'être qu'elle avait aimé l'humiliait parce qu'elle y niait l'essence même de son amour;  son problème n'était pas de sauter dans un autre train en marche parce que le sien s'effaçait; elle était infiniment plus noble que cela; elle ne voulait pas que son amour disparaisse dans le cimetière de la mémoire, mais qu'il reste en vit jusqu'au dernier jour; et pour ne pas tomber du train de l'amour en marche, elle avait montée toute une machination, autour de son mari pour toujours continuer de penser a lui, ainsi elle s'amusait de son amour pourtant sérieux comme l'éternité;  mais ce n'était pas l'écriture des carnets, quelques événements bien datés du passé, quelques chiffres mit en correspondance hasardeuse qui la guidaient, mais une contrainte littéraire bien plus grande que cette triste grammaire avec laquelle on n'écrit que des histoires de cocu, sa grammaire a elle, c'était la parole de dieu, et en elle et par elle, son histoire d'amour première qu'elle voulait éternelle; le problème n'était pas de rendre le mari aimant, mais de la conserver elle face a l'inéluctable déclin de la passion absolu si elle n'est pas entretenue depuis une pensée claire que ne confère pas le coeur de l'homme, mais l'écriture sainte, qui fait le vide en nous pour cette hiérarchie de lumières;et a nouveau tous les signes matériels de la lassitude et du déclin de l'amour, se transformèrent en certitude d'aimer non pas l'éternité de son époux, mais la certitude de son salut en s'abandonnant a cet homme qu'elle avait déjà connu ainsi; et tous les doutes qui rognaient sa certitude et la faisaient dépérir, disparurent instantanément, la certitude rétabli, la tentation avortée rendirent, plus qu'ils n'avaient ôté, a la femme et au mari; a nouveau tout correspondait dans le sens de la certitude mutuelle et équilibré de l'amour infini, tout le réel redevenait symbolique, la nuées des signes disparaissaient et le ciel limpide éclaté comme un soleil.

Leur amour redoublé ainsi, après avoir été déraciné du réel et plongé dans le souvenir par l'érosion du temps,  devint infiniment spirituel quand il revint a lui, infiniment conscient de la portée et de la valeur éternelle de sa réalité dans le temps.

C'est a dire, intéressant au-dela même du terme de leur vie sur terre.