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08/05/2013

Ex....

La bible était pour moi alors l'unique traité de logique au monde ; ses paradoxes avaient sur moi le pouvoir non de tout expliquer, mais de discerner l'essentiel, d'ouvrir et de sculpter dans la masse informe de ma vie une lumière d'intelligence brillante comme une passion infinie et d'en définir l'intérêt, comme si mon âme avait depuis toujours ignoré son propre bien et en avait par eux reçu le nom qui le faisait apparaître a ces yeux: la félicité ; jetais encore loin d'être suspendu a cette unique parole ; je ressemblais alors a Judas Iscariote,  fripé comme une figue seche se s'effritant dans le vide de sa poudre d'or, perdu et ignoré du verbe comme l'est l'amour d'un traître, plutôt qu'au nouvel atome de clarté que révèle la mort nodale du premier ; chaque nuit ma raison mourait dans le vertige de la peinture ou l'ignorance , laisse entrevoir un être différent et beau a aimer ; chaque nuit renouvelait la divine récompense de la joie mûrie dans d'âpres douleurs ; souvent après des heures et des heures passées a peindre littéralement saoul je ne savais plus du tout ou j'habitais ; combien d'heures prostrées dans un coin a ne pouvoir bouger ne serait-ce que le petit doigts, parce que j'avais perdu tout sens objectif de la réalité ; si mes tremblements n'avaient été ceux du scellement édifiant de mon éternelle intériorité, ils aurait fait trembler l'immeuble et réveillés le vieux grillot ; il serait monté l'air béat aurait sonné en pleine nuit, réveillé toute la maisonnée, qui m'aurait trouvé en cet état d'effroyable stupeur....j'avais pas encore la force du christ pour pouvoir supporter la grâce des accusions publiques. La pensée entièrement poreuse a elle-même, complètement angoissée est la forme véritable du doute ; et toute certitude formelle qu'on y ajoute revient a jeter de l'huile sur le feu; l'amour au contraire libère parce qu'il ne peut donner de lui-même aucune assurance objective ; tribulation de l'esprit dit davantage que doute de la réflexion. Dorian gray peignait la noirceur qui le rendait socialement hypocrite en diable, moi je croisais du vivant dans les lavis inanimés qui me rendais incompréhensible au commun des quidams; la folie aurait pu s'emparer de moi, me déchirer complètement en laissant une partie de mon esprit de chaque coté de la toile ; mais je ne peux pas dire non plus que j'ai échappé a ses griffes, puisqu'au contraire je l'ai laisser me déchirer complètement pour me scinder sous les coucous du ciel en mandorle picorant les restes de ma cervelle ouverte.

07/05/2013

E.....

C'était ma première expérience de la répétition; et quiconque n'en soupçonne pas même l'existence n'est qu'un airain vide et fat ; et ce n'est pas chez les agrégés de philo et autres docteurs en pataphysique que j'ai rencontré d'autres individus ayant fait la même expérience; mais toujours chez les déclassés chez ceux que les autorités intellectuelles négligent parce qu'en leur absolu incurie ces autorités voudraient que la vérité soit autre chose que la conscience consubstantielle a soi de l'amour surmontant sa propre mort; vous pouvez avoir fait plus de fois le tour du monde qu'Ashaverrus, étendre votre érudition jusqu'à l'égaler a celle de Faust, ou avoir multiplier les expériences sensuelles autant que Don Juan, si vous n'avez pas simplement évidé le noyau de votre propre intériorité vous n'avez stricto-sensus rien fait ; c'est a peine si vous êtes né ; par contre ceux qui ont plongé dans les flammes du désert objectif et ont bu l'eau spirituelle de l'amour authentique, sont marqués par cette expérience comme par un traumatisme de guerre et en ressortent transfigurés. C'est au coeur des flamme dans l'oeil de l'incendie qu'on descend en chute libre en soi-même, au-delà de soi-même, dans le souffle brûlant d'une élévation qui nous ramène au réel subverti, refaire la boucle de la répétition; l'immatérialité de l'oeuvre d'art rend un peu du reflet de cette dématérialisation de soi ou l'on devient consubstantiel a soi-même tout en prenant conscience qu'on existe dans le secret d'un Autre; le pistils duveteux caché entre les pétales est offert a la pollinisation, la rivière de sève qui coule dans les tiges, cache un mouvement inverse d'absorption des nutriments ; qui peut se réjouir d'un bienfait sans en soupçonner les inconvénients n'est qu'un crétin, ou un croyant ; la contradiction est partout tout le temps, sauf sauf dans l'accord de la répétition, parce que la mort a soi-même remet l'amour dans l'ordre croissant ; le jeune couple qui entre dans la cathédrale Saint cyprien un dimanche après-midi pour se marier et qui en ressort unit devant dieu, a reçu l'onction de la parole discriminante : pour le meilleur et pour le pire car il faudra bien aussi qu'ils se haïssent un jour pour pouvoir dire qu'ils se sont aimer vraiment. Parce qu'il faudra bien que leur premier amour, ou ils avaient cru a l'instant des affinités électives s'inscrirent a jamais dans une réalité pleine de sens, périclite avec leur langue imparfaite, et que muet et stupide ils redécouvrent dans l'ignorance et l'aphasie toute la puissance réelle de l'amour et d'une langue étrangère qui les habite et que leur réflexion n'a jamais perçue complètement. A eux alors de faire le choix infiniment humiliant, infiniment scandaleux et rabaissant, tuant l'orgueil dans ce qui nous interdit de n'être que lumière, d'aimer son ennemi, et de se haïr soi-même, pour s'élever, et renaître de la mort des parhélies illégitimes du moi éternel.

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Plus tard j'emménageais avec ma femme au 18 de la rue Maletache entre les Carmes et Saint-Cyprien, ce vieux quartier célèbre pour ces antiquaires ; un sorte de vieux grillot marocain habitait une sorte de cave troglodyte au rez-de-chaussé de l'immeuble; parfois on le croisait dans la cage sans ascenseur et alors, dans le relent perpétuel de couscous et de pois fris, il répétait magnétiquement la même litanie énigmatique toute enroulée de roulement d'air oriental et de danse du ventre :« combhien di pou'ssie're ….? Coumbhien di grin ….?... » Poliment j'repondais qu'j'en savais rien, pour lui faire plaisir; parce qu'au fond ce vieux bédouin que le manque de désert avait certainement rendu fou, me renvoyait sans cesse, a ce qui avait fait la substance même de ma vie sauvage et que rien n'exprimait avec autant d'humour et de force que les fameux sorites de nos antiques sages qui, deux milles ans plus tard seraient rayait de la carte et vendu au enchères par les barbares costard cardin, cette engeance saumâtres de filouterie organisée en maîtres des quantités du monde; anéantissant du même coup la mythique origine du de te fabulla narratur qui faisait de chaque homme un être subliment lié au divin et inaccessible aux banquiers. Mais l'histoire n'avait pas dit encore son dernier mot, et les sorites et autres paradoxes de la pensée de l'origine conserveraient a jamais une trace de cette liberté qui fait tant peur a tous cette inculture purulente qui baigne et repend partout sa finance toxique ; Combien de gramme de poussière fallait il pour faire un grain de sable? Combien de grain de sable pour faire un tas? Combien de tas pour la montagne? Combien de bouquets de fleurs, de baisers, de caresses pour être un amant sincère? Ces interrogations du vieux grillot enturbanné, résonnait dans sa bouche comme un palimpseste éternel, et faisait de ses lèvres desséchées, le vagin d'une chouette maternelle appelant son nouveau-né a la certitude de l'intériorité par l'énigme des cris qui ne reçoivent aucune explication manifeste. Combien d'année pour qu'un mariage exprime l'amour? A partir de quel montant des alloc pouvait on se juger père? Un chiasmes béant s'ouvrait comme un éclat de rire dévastateur entre les impressions vécus, et leurs traductions sociales en termes quantitatif ; la nuit je peignais dans le petit réduit de notre apparemment sous les toits qui se transformait en four des l'arrivée des grosses chaleur ; toujours la toile au sol ; arpentant le visible dans tous les sens, jusqu'à le voir...le trou, la percée, ou visible et invisible venait a nouveau se conjuguer, renouant avec l'éternel humain; celui qui n'a jamais peints ne peut pas comprendre a quelle expérience ouvre la peinture ; on se contre fout du résultat ; peindre est une expérience mystique en soi; ouvrir, voir et plonger dans le trou de la synthèse est son résultat nécessaire et suffisant ; seul l'embourgeoisement des art a dénaturé la vocation spirituelle de la peinture vers les arts d'ameublement. Mais cela n'est pas sans danger, parce que l'esprit ne s'absorbe pas complètement dans la toile sans qu'au même moment il perde le sens complet de l'autre réalité ; personne ne peint s'il n'a d'abord commencer par désespérer du monde ou il vit ; personne ne peint s'il ne veut se perdre , s'effacer, rentrer tout entier dans le tableau, et sans reste, ni arrière pensée, s'asseoir a cote de l'arbre peint et en manger le fruit ; beaucoup de peintre ont mangé de la peinture parce que le blanc de zinc semble du lait, tellement frais qu'on en boirais ; dans la descente et l'abaissement ou le peintre visite sa propre mort, en quittant ce monde, il croise des spectres , qui sont les lambeaux du monde qu'il quitte et qui chute dans les images qu'il peint ; ils ne sont que les relents de contenu objectif de sa conscience en effritement et lui font cependant comme des pierres qui remonte en ombre encéphale le long du grand frisson d'angoisse et de sueur froide ou il plonge dans la lumière de l'invisible ; a chaque heurt il peut rebrousser chemin, revenir en arrière , jeter ses pinceaux et se dire plus jamais!, plus jamais je ne peindrais! , parce que c'est trop effrayant! ; mais s'il a du courage, et plus que du courage s'il a la la foi, alors il descend jusqu'au fond du trou, jusqu'au fond de l'angoisse ou dessaisissement et saisissement s'inversent et s'apaise comme s'apaise le pouls de l'apneiste au moment de remonter vers la surface par palier ; mais la mer qu'il rejoint n'est plus la mer qu'il a quitté ; et rien de l'ancienne réalité n'est conservé ; tout est neuf, sans pourtant être en rien changé ; c'est alors aussi qu'il cesse en partie de s'appartenir tout en conservant un peu de cette lucidité technique qui permet de prolonger l'ouverture du trou en y déroulant l'histoire de notre néant courant vers la lumière. Alors du fond des abîmes, abaissé il s'élève puis s'assoit pour mesurer les fondations et le faîte de la battisse, toise la base et le sommet, il a gagné. Le corps d'une femme, la volupté de l'amour humain sont moins que néant comparé a la jouissance de cette perte dans le puits de l'éveil .