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17/05/2013

Hava Barzegar 2

On a beau tomber a l'intérieure de soi, dans un gouffre sans apparence définitive, sans prise ni dans l'espace ni dans le temps, chuter dans l'interstice du sans rapport entre l'interne et l'externe, défoncer toutes les images planchées, écarteler la raison dans un écarquillement impuissant a faire le point sur notre position de réalité; notre être a beau se brouiller dans la chute fatale, c'est toujours la coagulation des douleurs qui au fond du trou vous tend les bras de l'esprit; car c'est une loi de l'inertie existentielle, qu'une chute d'être au fond du cône espace-temps, en déchirant tous les motifs du tissus des nouaisons, recentre l'axe de la lumière pile au centre du trou noir le plus pur; et lorsque Hava revint a elle, elle s'enflamma de cette lumière qui remonte le long de cette faille infinie, en vapeur comme une humeur de rage inextinguible, en fluide aussi acérée qu'une vengeance, éthérée comme une insaisissable colère, puissant comme un désir d'éternelle justice; elle avait tremblée d'effroi devant son bourreau comme un chien s'ébroue des puces de fausses consolations; elle avait souffert le martyr dans sa chair torturée comme un esprit innocent qu'on congédie du monde, ou elle revenait avec des tremblements de flammes capables de faire bouillir l'eau de toute les âmes prisonnières de leur insensibilités, comme une force surpuissante s'éveille dans un instinct éternel capable de soulever des montagnes, brillante comme l'électricité qui galvanise la fibre des êtres en voltige dans les mâchoires d'acier du désespoir et qui dans le dernier sursaut de forces le subvertissent en une nouvelle énergie surnaturelle qui innerve tous les morts renés a la vie; instinctivement elle y vit sa sauvegarde et s'interdit d'y mêler aucune contradiction; elle n'avait plus rien a perdre qu'a suivre cette force, puisque sa mort était programmée, elle ne pouvait que tout risquer; malgré la douleur insupportable qui écrasait son corps dans l'étau invisible des portions de chair manquante, elle se jugea intérieurement indemne des tortures qui n'avaient pour l'instant, atteints que son être physique et extérieur, et qui n'avaient put briser sa pensée ni sa volonté, ni écrouler sa conscience; elle sentait bien que son corps meurtrie était vidé de ses forces, et que les hématomes la figeaient dans une statuaire de sel; et elle en aurait certainement fait une raison de désespérer, si l'absence d'éclairage dans la pièce ou elle gisait et qui aurait due être plongée dans le noir complet, n'avait éveillé sa curiosité pour une faible lueur qu'elle sentait plus qu'elle ne percevait a travers ses paupières tuméfiées, au point d'y voir une raison de dépasser le désespoir, et de se laisser prendre toute entière a l'espoir d'une 'issue dont elle n'était pas la cause, et qui s'insinua en elle comme la foudre subite d'une certitude et comme une idée folle; un souffle frais passa sur son visage; elle en lapa autant qu'elle put toute la substance; et ce peu d'énergie consommée lui donna la force d'ouvrir un oeil sans rien bouger; une lumière filtrait de la porte de sa cellule entrebâillée; instinctivement, l'ouïe ajouta ses données et compléta le tableau d'une issue possible; elle entendit ronfler les gardes. Lentement; très lentement, l'espoir se rappropria son corps de douleur, en tendant chaque muscle et chaque nerfs encore en état de répondre a l'ultime volonté d'une mourante qui avait recouvert toute sa voix; personne ne peut décrire cette transcendance intérieure des douleurs par la volonté stoïque, mais quand elle fut debout, et qu'en silence et elle se traîna jusqu'à l'entrebâillement de la porte, elle fut récompensé par une première victoire qui immédiatement vint grossit le flot d'espoir qui se formait en elle: le couloir vide agrandissait son espace de liberté au-delà du raisonnable.

16/05/2013

Hava Barzegar 1

 

Ce n'est pas seulement ca l'enfer: l'insupportable douleur, le corps en charpie, les supplices, la mèche du fouet, et les fers a repasser chauffés a blanc qu'on plaque sur le ventre des jeunes filles dans les salles aveugles de tortures; ni seulement les gémissements dans les couloirs, les coups qui pleuvent sur une femme enchaînée a une chaise, défigurée le visage en sang, l'oreille droite déjà a moitié arrachée et pendante que Hava aperçoit un instant alors qu'on la pousse, elle si frêle, si jeune, tellement vivante et belle, dans la salle de torture suivante; car l'enfer est froid comme l'isolement du tortionnaire; et invisible comme l'absence d'esprit, l'arbre sec qui ne produit qu'un néant de fruit, et c'est bien dans l'ambiguïté glauque de ces échos cruels dans les sous sols de la prison d'Evin, que l'enfer trouble le jeu de celui qui appartient au mal sans en subir la contradiction, et qui a tout jamais se distinguera de ceux qui sont passer entre ses mains, sans pouvoir y échapper, mais qui pourtant ne lui auront jamais appartenu et en sont quitte pour toujours; Hava sait déjà en montant de force dans la voiture des vevaks que sa beauté est une insulte pour les mollah du mal, ces blasphémateurs misogynes et fous idolâtres des défiances de leur amour volupteux de l'insensibilité qui marquent le manque d'esprit et l'absence de coeur; hava avait osé tenir des propos simplement humain en un pays ou toute justice et toute humanité sont bannies; la sainteté est elle le fruit de l'inhumanité? Combien d'innocents fallait il massacrer pour devenir saint? Jusqu'à quel point fallait il s'enfoncer dans l'injustice et l'insensibilité pour que l'esprit finisse par confondre le vice et la pureté? Elles connaissaient ces hommes, ces fanatiques qu'on ne contredit pas sans courir le risque de mourir sous leur coups; elle connaissaient leur bêtise immense, leur mauvaise foi sans borne qui donnait a leurs opinions d'inculte les dimensions apparentes de l'esprit; elle était sensible surtout au fait qu'ils prétendent se substituer a dieu, pour guider les hommes sur la route de la vie, et au fait qu'en le louant de cette manière, en exigeant plus des autres que d'eux même, il étaient l'incarnation vivante du démentis de leurs prêches qui n'enflammaient qu'une culture de la haine des femmes comme conditions de la sainteté sans parole; instinctivement elle avait toujours hait cette opiniâtreté vicieuse a s'enfermer volontairement dans des camisoles mentales qui revenait ni plus ni moins qu'a s'idolâtrer soi-même; comme n'était que pur idolâtrie de soi, le plus grand des blasphèmes, le principe, anti-coranique de l'inégalité des sexes, qui des le fondement, rendait toutes pensées impossible, toute loi partiale et inapplicable, toute compréhension impossible entre les hommes parce qu'incohérente, et finalement souillait toute sainteté sur terre. Instinctivement l'ignorance toute pétrie de tendresse de son grand-père, semblait rayonner comme un diamant comparé a ces masques hideux de l'idéologie masochiste et tribale ériger en théologie ultime et système divin de la pensée; comment aurait elle put ne pas haïr cet état de fait immoral et absurde? Le simple fait de respirer le même air que ces hommes prouvait qu'il y avait égalité entre eux; fallait il qu'elle cessa de respirer pour garantir la paix de l'esprit aux monstre? Il le fallait.

« Chienne!Chrétienne! » lui lança dédaigneusement son bourreau en lui crachant au visage; une religion ou dieu avait été conçue dans le ventre d'une femme, étaient au plus haut point irritante pour l'esprit étroit de ces païens adorateur du phallus qui se disaient enfants des livres saints; Hava ne connaissait rien du christianisme, mais rien ne la choquerait certainement dans le fait que dieu ait put prendre corps dans la matrice d'une femme; rien ne heurterait l'idée qu'elle se faisait de dieu qu'elle concevait seulement comme inconcevable; et cette idée la soulagea des souffrances imminentes qu'elle envisageait; parce qu'elle lui permit de comprendre qu'en son ignorance de dieu, elle était plus proche de lui qu'aucun tortionnaire idéologue ne le sera jamais; immédiatement cette intelligence se manifesta dans le sentiment que son bourreau ne partagerais jamais aucune idée juste sur dieu, et que si dieu était inconcevable, alors il l'était aussi que son bourreau soit prisonnier de l'enfer qu'il allait lui infliger et dont il se croyait exempt; et que malgré sa superiorité apparente et fausse, il était plus a plaindre qu'elle puisqu'il ne connaissait rien de celui au nom duquel il allait la faire souffrir parce qu'elle en conservait dans son coeur une connaissance plus juste qui éternellement l'affilier au créateur que le tortionnaire ignorerait a jamais; elle savait qu'elle allait devoir faire face a un monstre qui se régalait d'avance de toutes les flétrissures qu'il pourrait oser impunément; déjà elle sait que plus il la flétrira plus il aura la satisfaction du devoir accompli; celui de démolir l'expression vraie de son idée juste de dieu dans sa parfaite beauté persane, avant de la tuer pour ramener la paix dans son esprit démoniaque ou ne règne que l'éternel désert du néant; le tourment infligé était directement proportionnel a la nature voluptueuse du tortionnaire et au caractère irréfléchie de la tromperie spirituelle dans laquelle il croyait entretenir son idée de dieu; derrière la flétrissure de la victime, le tortionnaire qui avait carte blanche entretenait avec sa propre folie froide et insensible, un rapport au réel dénué de toute différence, et un rapport a lui-même dénuer de l'infinité de l'esprit; tout au contraire dans son idolâtrie il pensait être suffisamment l'égal de dieu pour que tout trouble intérieur provoqué par la beauté des femmes ou des arts et du monde, lui paraissent être une dérive; pauvre fou, pauvre malade mental, pitoyable vanité de se croire l'égal de dieu qu'on frémit devant sa différence comme s'il s'agissait d'un mal; c'était tout cela qu'il allait faire payer a la beauté d'Hava; cette maladie de l'esprit en l'homme qui se supprime lui-même dans l'insensibilité du tortionnaire impitoyable ou rien ne devait paraître autre ni autrement que de la façon dont il pensait pouvoir l'appréhender; homme a la mesure de toute chose, esprit dénuer de réalité , irréalité capable cependant d'infliger les plus grandes souffrances a ces autres hommes qu'habitait l'esprit d'une différence absolue de dieu ; son bourreau hava le ressentie comme un esprit tellement refoulé qu'il ressemblait a un figuier mort sans racine; et effectivement le bourreau luttait contre son sentiment devant la fragilité d'hava; cette beauté qu'il confondait avec la tentation parce qu'il était sexuellement obséder par la possession physique des corps étranger et angoissant; esprit immature plus qu'arriéré, le bourreau avait lui-même infiniment plus peur de la mort que la pauvre hava; de cette mort dont il sentait les permisses dans la porosité de la sympathie qui délitait son système de représentation pécheur, son système de défense devant celui qui le juge coupable pour qu'il justifie son appartenance, s'exclue lui-même de l'orbe divine avant d'entrer dans la certitude des fixes; cette sympathie qui s'il l'avait suivit l'aurait mené a l'amour et au sacrifice de lui-même, plutôt qu'a la torture de ces frères; quand il la menotta les main dans le dos sur la chaise, elle aperçue dans son regard le dernier éclair d'humanité, d'intelligence réciproque qui lit les hommes dans un même poème; et des le premier uppercut qu'elle pris en plein visage et qui lui brisa immédiatement le nez et la mâchoire, elle sut qu'elle était devenue une chose dans l'esprit de son tortionnaire; et peut être était ce parce qu'il voulait éteindre au plus vite tout sentiment humain en lui que le premier quart d'heure était toujours le plus violent, celui ou le tortionnaire frappe pour entrer dans la peau du tortionnaire; celui ou au plus vite il ne lui faut avoir affaire qu'a un tas de chaire sanguinolent, a un objet dont le sort n'est plus celui d'un être, mais ou déjà l'occupe la préoccupation plus pénible que de frapper, d'avoir a se trimbaler cette bûche jusqu'au première oubliettes ouvertes; hava sait que c'est au mystère de sa beauté que le monstre assoiffé de sang en veux, que tout ce qui brille et lui échappe l'excite davantage dans l'exercice du couteau sur son visage; et a chaque entaille du fouet sur son corps nue, elle sait que la bête s'abreuve de son blasphème, de tuer le mystère de cogner la beauté jusqu'à la transformer en ce cloaques de sang, jusqu'à transformer la beauté en verrue sans mystère ou il se justifie de sa haine de dieu; elle sait qu'il ouvrira finalement un tiroir sous la table de bois, et qu'il en tirera les ciseaux de couture qui lui découperons les tétons de ses seins; elles sait qu'elle ne peut fuir son corps, qu'elle ne peut échapper a l'abîme ou toutes ses représentations vont dans l'extrême souffrance rejoindrent l'irieprésentable ; après des heures de torture le monstre s'apaise, la volonté de faire souffrir est en lui a égalité avec l'absence de raison de l'horreur commise, et dans l'insensibilité ou il s'est fait la proie la plus lier du mal éternel le tortionnaire, au comble de l'illusion se croit en paix. Il détache Hava, la traîne jusqu'au premières oubliettes; il l'a tellement abîmer qu'il ne prend même pas la peine de fermer la porte de la cellule; épuisé il s'engouffre dans sa chambre, une cellule aménagée; s'effondre sur son lit; et se laisse envelopper dans les langes trouble d'un rêve: il porte un corps en lambeau a bout de bras dans l'aube sinistre d'un faubourg de Téheran; il passe l'enclot d'un jardin, frappe a une porte, ceux qui lui ouvrent sont terrorisés, hurlent des cris qu'il n'entend pas; il leur tend le corps d'une jeune fille désarticulée comme une poupée de chiffon, et dans un large sourire glauque de bête fulminante de voluptueuse douceur incompréhensible dit aux parents: « J’ai épousé la petite hier soir, je viens chercher la dote, ça sera pour l’enterrer. »

 

15/05/2013

Aufhebüng, sui generis

Dans la nuit, l'écrivain s'immisce entre lui et son double; il s'exproprie lui-même;fait le tour du propriétaire; s'arrête pour se baisser; tâte des mains la terre; la roule sous ses doigts; en hume tout l'arome d'illusion; et la goûte parfois. Perplexe devant tant de différences qualitatives dans un aussi petit jardin existentiel, il n'attend pas que l'inspiration le visite, il ne se jette pas non plus a corps perdu dans le travail, il fleurit comme un pétale se dédouble dans un autre, semblable et différent; par vagues il laisse croître la mer en lui; et se dérouler le colimaçon qui remonte du fond du vertige jusqu'à la prise certaine du roc ou s'agrippe l'alpiniste comme a la vraie racine du monde en gravitation; il dédouble dans son âme l'unité de son corps vivant et pensant; il peut rester ainsi des jours durant dans son ascèse a écouter les fascinantes sirènes de l'effroi; il contemple de l'extérieur le paradoxe qui le constitue intérieurement; alors seulement il choisit ses mots pour ne pas assombrir la page; parce que l'essentiel se contemple dans le silence, mais seul le discours cohérent qu'il tient sur lui-même fait de son double son plus intime compagnon; il parle comme on referme une faille; or le seul discours cohérent qu'il puisse tenir sur son extase paradoxale depuis le point de vue le plus humain, ou il serait péremptoire de seulement signifier la souffrance et la misère universelle propre a cette bête étrange qui naît dépossédée d'elle-même, et de dire, plus profondément, et moins directement, qu'assuremment une félicité en dieu doit être attachée a cet état puisqu'il est l'extase d'un espace de présupposition qui se manifeste par nos choix, dont la vérité absolue n'est pas en sa possession comme il le comprend en se heurtant aux limites du langage, et au grand absent de la langue qu'est l'aufhebüng, mais en un dieu qui démêle tout; un état d'extra-territorialité de la vérité; non pas tant un exil, qu'une forme de complétude qui est absurde pour elle-même, parce qu'elle n'a sa vérité que dans un Autre; une extase capable de comprendre qu'elle est tout sauf en possession de la moindre vérité sur elle-même; et que par conséquent si cet état n'était que le fruit du hasard alors la terreur et la confusion serait une loi universelle et régneraient partout a tel point que la question d'un sens ne se poserait même pas; or elle se pose a l'écrivain, qui commence toujours par la comme Platon dit quelque part que l'homme débute toujours par l'erreur et le mensonge; mais de sa non-vérité l'écrivain fait le tissus de sa doublure qu'il peut boutonner comme les deux pans d'une veste, sans que l'existence paraisse un vêtement froissé trop ample ou trop étroit, lorsqu'il la referme comme une absolution renvoie au verbe la lumière qui en émane, et qui fait des trous dans la langue; c'est ce sentiment de la complétude paradoxale de la phrase qui reste dans le suspend définitif des voix d'un bon roman. Et l'instant ou tout s'arrête quand le mot manque a relier les contraires, en dandy l'écrivain y choie et en traverse les averses de non-dit, ne tente pas d'échapper a la difficulté, mais meurt un peu plus a chaque mot juste et grandit dans la félicité du verbe conjugual.